Education secondaire : cas d’extrême indiscipline dans un collège d’Etat

Des élèves déchaînés abîment le mobilier et les équipements scolaires tout en mettant le feu dans une pièce de l’établissement scolaire dans un passé récent

Les autorités, en particulier le ministère de l’Education, ne pouvaient continuer à faire la sourde oreille. Tant les images de ces enregistrements vidéo, circulant sur les réseaux sociaux, sont parlantes de ce cas d’indiscipline extrême en milieu scolaire en cette fin de trimestre. Ainsi, le ministère de l’Éducation n’a eu d’autre choix que d’initier enquête sur les circonstances de ces incidents survenus dans un collège d’État des régions basses Plaines-Wilhems.

- Publicité -

La semaine dernière, pour des raisons à être déterminées des élèves se sont déchaînés et ont abîmé le mobilier et autres équipements. Récemment, ils avaient même mis le feu dans une pièce du bâtiment. Des officiers du ministère se sont rendus sur place hier, pour un constat de la situation.

Des vidéos actuellement en circulation démontrent à quel point l’indiscipline est devenue incontrôlable dans certains établissements scolaires. Le cas présent concerne un collège d’État des basses Plaines-Wilhems où des garçons semblent avoir pris un malin plaisir à détruire le mobilier et d’autres équipements comme le ventilateur. À en juger par le commentaire d’un étudiant de grade 10, à la vidéo postée sur les réseaux sociaux, qui ne s’est pas privé pour affirmer « ena mo lame ladan

La situation dans cet établissement est loin d’être de tout repos pour le personnel enseignant et non-enseignant, devant régulièrement faire face à des actes de vandalisme et également d’indiscipline caractérisée. Il n’y a pas longtemps, le feu s’était déclaré dans une pièce du bâtiment et une épaisse fumée noire s’en dégageait. Les pompiers ont même dû intervenir.

Selon les premières indications, la piste que des étudiants seraient partis fumer dans le coin et ont jeté leurs mégots de cigarette sur place, avait été privilégiée. Une enquête avait été initiée à cet effet.

Après l’escalade de la semaine dernière, des officiers du ministère de l’Éducation se sont rendus au collège pour passer en revue la situation. Le personnel affecté à ce collège concédant avoir perdu le contrôle de la situation, surtout avec le prolongement de l’année scolaire. Ils disent n’avoir pu bénéficier de grandes vacances pour se ressourcer. Ces incidents surviennent alors même que la période des examens de fin d’année bat son plein.

Ce n’est pas la première fois que la situation dégénère dans ce collège d’Etat. À un certain moment, il avait même été fermé car les parents ne voulaient pas y envoyer leurs enfants. Toutefois, avec la mise en oeuvre du projet Nine-Year Continuous Basic Education, cet établissement scolaire a rouvert ses portes.

Rappelons également que le ministère a élaboré un Student Behaviour Policy en 2015, en vue d’aider les administrations des collèges à gérer le problème  de cas d’indiscipline. Toutefois, en dépit de ces lignes directrices, il demeure très difficile pour les chefs d’établissements de faire régner l’ordre car il y a plusieurs étapes à respecter. Sans compter qu’il faut aussi composer avec les parents, qui font preuve d’intimidation à l’encontre des membres du personnel par moments.

Selon le Student Behaviour Policy, il faut faire une distinction entre les Minor Offences, les Serious Ones et les Criminal Offences. Dans le premier cas, qui comprend le non-respect des règles, principalement, il est recommandé d’opter pour un rappel à l’ordre verbal, d’avertir les parents, d’administrer un avertissement ou un Extra Work . Des sanctions plus sévères s’appliquent en cas de récidive,  jusqu’à un renvoi temporaire, l’exclusion d’activités extrascolaires ou un avertissement écrit.

Les cas de Serious Offences concernent  des cas extrêmes de mauvaise conduite, surtout si plusieurs avertissements ont déjà été donnés à l’étudiant, et cela sans résultat. On applique alors des retenues,  Detention l’après-midi après les heures de classe ou le samedi. Pour cela, il faut que les parents soient informés à l’avance et que des mesures soient prises pour assurer la surveillance. Un renvoi temporaire de cinq jours au maximum peut aussi être envisagé. La suspension doit toutefois être recommandée par le School Disciplinary Committee.

En cas de récidive et en absence de changement après trois renvois temporaires, l’étudiant recevra un Final Warning. Une expulsion sera alors inévitable. Pour cela, les parents seront notifiés à l’avance et le School Discipline Advisory Panel au niveau de la zone et de la Private Secondary Education Authority travailleront sur sa réintégration dans une autre institution, surtout si l’enfant est toujours en âge de scolarité obligatoire, soit qu’il a moins de 16 ans. Dans ce cas précis, la vice-Première ministre et ministre de tutelle doit d’abord être avertie et c’est elle qui donne l’autorisation pour une expulsion permanente, en lien avec les Education Regulations et les PSEA Regulations.

Finalement, les cas de Criminal Offences  sont ceux où la police doit intervenir, en conformité avec la loi s’appliquant pour réprimer le délit concerné. Le collège devra apporter toute sa collaboration pour le bon déroulement de l’enquête.

Toutes ces procédures rendent la tâche compliquée pour les responsables d’établissements qui sont limités dans leurs actions. Sans compter que toutes les décisions doivent également être conformes aux Education Regulations, à la Child Protection Act et à la Convention des droits de l’Enfant.

Une équation nullement facile à gérer au sein des institutions scolaires…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -