Eglise catholique : 8 nouveaux candidats institués par le cardinal Piat avant sa retraite

Après l’ordination des six premiers diacres de l’Église catholique à Maurice, en 2018, une deuxième promotion de huit candidats se prépare à être ordonnée, l’an prochain, au ministère de diacre permanent. Désiré Adjoodah, Daniel Calice, Patrick Couronne, Benjamino Eustasie, Christian Ferrière, Alain Rougeot, Jean François Tonta et Giovanni Alexis viennent en effet d’être institués le 18 août en la Chapelle de Saint-Joseph, à Terre-Rouge. L’institution constitue la dernière étape avant l’ordination diaconale.

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Le mot diacre est issu du grec diakonos, voulant dire serviteur. Ainsi, à l’image du Christ qui est « venu non pour être servi mais pour servir », de même les diacres s’engagent-ils à servir la communauté. Alors que certains sont ordonnés diacres en vue du presbytérat, c’est-à-dire, avant de devenir prêtres, d’autres le sont de manière permanente. Les diacres permanents sont ainsi souvent mariés, poursuivent leur profession et se voient confier par l’évêque une mission particulière, seyant à leurs charismes ou à leurs appels propres. Le diacre permanent est appelé au service de la charité, en aidant les personnes confrontées à diverses situations de pauvreté. Ils sont aussi appelés au service de la Parole (en proclamant l’Évangile et en prêchant) et de la liturgie (baptême, mariage, communion, animation de prières).

Le père Patrick Fabien, responsable du Service diocésain du Diaconat permanent et coordonnateur de la formation avec le soutien de la Commission du Diaconat permanent, rappelle que l’accompagnement de cette deuxième promotion a commencé il y a quatre ans. « Avec la Commission et d’autres équipes d’accompagnement, nous avons tout mis sur pied pour qu’ils soient bien encadrés et pour qu’ils puissent grandir. Au bout de quatre ans, aujourd’hui, ils viennent d’être institués. Nous sommes heureux du résultat même s’il y a encore du chemin à faire. L’institution est une étape transitoire vers le diaconat. Nous sommes heureux, avec toute l’équipe de la Commission, d’avoir mené la barque à ce premier port. Nous avons le sentiment d’un travail bien accompli ».
Patrick Fabien explique encore que dans un contexte où les prêtres se font rares, les diacres sont capables de mener les sacrements précités, d’accompagner et de soulager la souffrance face aux diverses formes de pauvreté. « L’Église doit servir et le diacre incarne la figure du serviteur », résume-t-il.

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Lors de la cérémonie d’institution présidée par le cardinal Maurice Piat, le 18, ce dernier a établi un éclairant parallèle entre le ministère de diacre et « ces vieilles dames qui ont une longue expérience de la vie » qui agissent comme « AGWA » pour faire se rencontrer deux personnes en vue d’un mariage. L’ancien évêque décrit ces personnes comme de « fines observatrices, qui sentent l’attente des personnes et qui attendent patiemment le moment où la flamme de l’amour va s’allumer ».

Le cardinal estime qu’il y a quelque chose de semblable pour le service de la Parole. S’il est important, dit-il, d’expliquer l’Evangile – ce qui incombe davantage aux enseignants de la Bible, le service de la Parole que doivent assurer les diacres n’est pas d’expliquer mais de partager une expérience. « C’est important de se poser la question : est-ce que je vais traiter la Bible comme une lettre d’amour ou comme un journal ? Les lettres d’amour, on ne les lisait pas qu’une fois pour les jeter le lendemain. On les sortait pour les relire. On ne finissait jamais de les relire. Les journaux, on s’en débarrasse quand on a fini de les lire ». Le service de la Parole, reprend-il, demande à ceux qui rendent ce service qu’ils la lisent comme une lettre d’amour. Maurice Piat ajoute : « On ne peut pas expliquer l’amour. On ne peut qu’en témoigner. La Parole, c’est quelque chose qui touche nos cœurs, nous éclaire, nous délivre, nous appelle, nous envoie. C’est quelque chose qui façonne nos vies ».

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Dans un beau discours poétique qui lui est si propre, le cardinal a invité les nouveaux serviteurs de la Parole à agir comme ces dames qui font l’ « AGWA », capables de sentir l’attente des personnes, ce qu’elles vivent et « de comprendre quelquefois cette espèce de sècheresse qu’il y a dans leurs vies, quand elles commencent à désespérer ; comprendre la souffrance qui se cache derrière et prier pour qu’il y ait cette étincelle qui va éclairer leur vie, les aider à découvrir discrètement cette lumière ».

Pour être un bon serviteur de la Parole, l’ancien évêque montre encore qu’il faut pouvoir sentir ce creux dans la vie des hommes et des femmes de notre temps et s’intéresser aux gens : « Le serviteur de la Parole doit donc bien connaître les gens, être compréhensif à leur égard et aussi prier l’Esprit Saint car c’est l’Esprit Saint qui a inspiré cette Parole. Ce n’est pas nous qui allons faire le déclic entre la personne et la Parole mais c’est l’Esprit Saint. Nous, à un moment donné, nous nous retirons pour permettre à la personne de vivre sa relation unique avec la Parole. Mais, on aura été patient dans cette AGWA ».

Le cardinal a souhaité aux nouveaux institués en vue du diaconat permanent beaucoup de joie dans ce ministère « discret, humble mais beau ».

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