EMPIRE RAWAT : BAI, le duo Swadeck Taher et Chotta Moollan au CCID

Vingt-huit semaines après l’écroulement de l’empire Rawat et après avoir vainement tenté de négocier un Buy-Out des actifs de BAI Co (Mtius) Ltd pour une roupie symbolique, Swadeck Awaz Taher, Chief Financial Officer (CFO) du groupe et considéré comme le cerveau derrière le Chairman Emeritus, Dawood Rawat, a été rattrapé par l’enquête du Central CID. En effet, de retour d’un voyage à l’étranger, il a été convoqué aujourd’hui pour la première fois à des fins d’interrogatoire Under warning au QG du CCID. Son audition devrait être axée sur les directives données à la Banque des Mascareignes dans les découverts bancaires fictifs de Rs 3,6 milliards du 31 décembre 2009.
De son côté, Sulliman Adam Moollan, aussi connu sous le nom de Chotta, ancien Chairman de la Stock Exchange of Mauritius, et président du board de la Bramer Property Fund Ltd, a été convoqué formellement et placé en garde à vue depuis ce matin dans le volet consacré à la vente du 11e étage de Bramer House au coût de Rs 105 millions – avec pour principal bénéficiaire l’ancien Chairman de la State Investment Corporation (SIC), Iqbal Mallam-Hasham. Ce Super Deal à la Bramer a été conclu le 24 mars 2014 avec l’ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, donnant son accord express sous la Non-Citizen Property (Restriction) Act. Parmi les autres VVIPS dont les noms figurent sur la liste des « invités spéciaux » du CCID, se trouve également celui de Saleem Eshan Beebeejaun, ancien Chief Executive Officer et Chairman du groupe BAI, qui vient d’effectuer un déplacement à l’étranger.
À ce matin, Chotta Moollan, un des Stock Brokers les plus réputés de la place boursière, est interrogé sur des affaires frisant la dilapidation des investissements et placements de l’ordre de Rs 4,1 milliards des clients de la Bramer Property Fund Limited. Le Chairman du board, nommé en 2008 et siégeant également en tant que independent/non-executive director, a retenu les services de Me Mooloo Gujadhur et Kumar Servansingh. L’un des premiers dossiers lors de cette séance d’interrogatoire porte sur une transaction immobilière de Rs 105 millions conclue le 24 mars de l’année dernière.
L’ancien Chairman de la SIC, Iqbal Mallam-Hasham, qui s’était rendu acquéreur d’une partie de la Bramer House à Ebène Cyber City pour un montant de Rs 105 millions, a déjà été épinglé par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Pour sa part, Jaya Allock, President and Chief Executive Officer de Bramer Assets Management Ltd, gérant la Bramer Property Fund, a également été inculpée provisoirement dans cette même affaire par le CCID en mai dernier. La vente des propriétés immobilières, faisant partie des investissements du groupe BAI, avait été rendue nécessaire en raison de la banqueroute des opérations du conglomérat dirigé par le Chairman Emeritus, Dawood Rawat.
Sulliman (Chotta) Moollan sera appelé à fournir des explications quant à ses responsabilités dans la gestion des affaires des entités du groupe BAI. Il sera confronté à la chronologie des événements menant à la conclusion du Super Deal en faveur d’Iqbal Mallam-Hasham, un proche déçu de l’ancien Premier ministre. Les procédures pour la vente des paliers de la Bramer House à Ebène, présenté comme le symbole de la puissance du groupe BAI, devaient connaître une nette accélération avec la signature de Navin Ramgoolam sous la Non-Citizens (Property Restriction) Act, en date du 26 février 2014. Cette autorisation du Prime Minister’s Office de février 2014 portait non seulement sur les acquisitions d’Ottoman Capital Ltd d’Iqbal Mallam-Hasham sous le couvert du Byzantium Trust, mais également sur des transactions immobilières avec HV Holdings Ltd pour la vente par Bramer Property Fund de 30 appartements à l’Ebène Cyber Village pour la somme de Rs 92 millions et 94,2 mètres carrés de bureau au rez-de-chaussée de Bramer House à Farook Hossen Opticians Ltd pour la somme de Rs 11,1 millions.
Chotta Moollan sera également acculé sur le fait que les conditions et le prix de cette opération de Sale and Lease Back dans le cas d’Iqbal Mallam-Hasham à hauteur de Rs 105 millions furent arrêtés par le board lors de la réunion du 17 septembre 2013 avec le contrat de vente signé qu’en mars 2014. La seule indication disponible à la mi-journée est que l’ancien président de la Bourse de Maurice est interrogé Under Warning avec toute décision au sujet d’une éventuelle inculpation provisoire selon la tournure de l’exercice en cours dans les locaux du CCID.
À ce matin, aucune des sources interrogées par Le Mauricien n’a voulu s’aventurer à confirmer si la vente d’un autre palier de Bramer House à sir Hamid Moollan à Rs 100 millions figure parmi les questions qui pourront être posées à Chotta Moollan par les limiers du CCID. Ce transfert de propriété n’avait pas été encore effectif au moment de l’écroulement de l’empire Rawat poussant sir Hamid Moollan à loger une injonction contre une éventuelle saisie par les Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities.
Pour sa part, celui qui est présenté comme le cerveau au sein du groupe BAI, Swadeck Awaz Taher, est attendu dans le courant de l’après-midi. Le rendez-vous au CCID a été fixé sur la base de l’emploi du temps de Me Imteeaz Mamoojee, qui a accompagné, ce matin, un autre membre du Top Management de BAI, Beelall Abdoula Bahemia, pour interrogatoire.
Des sources proches des enquêteurs du CCID indiquent que l’interrogatoire de Swadeck Taher, dont les salaires au sein du groupe sont de Rs 750 830, excluant les allocations de transport, pourrait constituer un marathon en raison de son emprise sur les différentes entités du groupe et le poids qu’il exerçait dans le processus de Decision-Making du conglomérat Rawat. Néanmoins, sa responsabilité semble être engagée directement dans l’affaire des découverts bancaires fictifs de Rs 3,6 milliards. Il est soupçonné d’être le Mastermind de l’opération de Window Dressing et de Reverse Window-Dressing du 31 décembre 2009. Un document en écrit confirme qu’il est à la base des instructions pour la répartition des Rs 3,6 milliards à partir du compte 01961611000 opéré à la Banque des Mascareignes au nom British American Investment Co Ltd comme suit :
– Rs 1,4 milliard à la société ILSAT Ltd,
– Rs 1 milliard à la BAS Holding Co Ltd et
– Rs 1,2 milliard à ACRE Services Ltd.
Une autre VVIP du groupe BAI, Saleem Beebeejaun, est également dans le viseur du CCID et pourra être entendue formellement à son retour au pays. Les auditeurs de KPMG, qui ont animé la BAI Audit Presentation du 29 mars 2011, sont également sur la Waiting List des enquêteurs sous la supervision de l’assistant commissaire de police, l’ACP Heman Jangi.
Par ailleurs, le dossier BAI sera abordé lors du Question Time de la prochaine séance de l’Assemblée nationale. Reza Uteem interpellera le ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, sur la reprise de Britam (Kenya), dont les avoirs avaient été évalués initialement à Rs 4,2 milliards. Toutefois, la situation s’est nettement dégradée avec la baisse de 50 % du titre de Britam votée à la Bourse de Nairobi.
Le député du MMM demandera au ministre de révéler les offres reçues à ce jour pour la reprise de Britam (Kenya) de même que la valeur estimée au moment de la nomination des Conservators de BAI Co (Mtius) Ltd, André Bonieux et Mushtaq Oosman (PwC), et la valeur actuelle. Le même député reviendra à la charge avec la vente de Courts au consortium de David Isaacs. Il s’intéresse aux réclamations logées par Courts Asia et Hillbrow (Mtius) Ltd contre les Special Administrators de BAI Co (Mtius) and Related Entities suite au choix de David Isaacs à leurs dépens.

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