EN L’ÉGLISE SAINTE-THÉRÈSE : Le père Patient appelle à une culture du travail honnête

« Plus de 20 000 personnes touchent moins de Rs 3 500 par mois et au plus bas des salaires, il y a ceux qui touchent Rs 1 400. C’est scandaleux. » C’est ce qu’a déclaré hier le père Jocelyn Patient dans son homélie lors de la messe célébrée en l’église Sainte-Thérèse, Curepipe, à l’occasion de la fête du Travail. Il a relevé le paradoxe d’une part de ces maigres salaires et d’autre part, « d’un roulement d’argent très abondant dans le pays ». Le curé de la paroisse de Notre-Dame-du-Refuge, New-Grove, a mis en exergue l’importance d’une culture du travail honnête.
Le salaire décent a été au centre de l’homélie du père Jocelyn Patient. Reliant l’histoire de l’Évangile à notre monde du travail actuellement, il devait rappeler que Jésus s’est trouvé un jour confronté à un problème de distribution de nourriture pour son peuple. Et, qu’avec cinq pains et deux poissons, « il les a fait multiplier et a pu nourrir la foule ». Mais, souligne-t-il, « Jésus ne voulait pas de gaspillage et a demandé à la foule de ramasser ce qui restait de la nourriture ». Et, alors qu’il leur avait donné à manger, poursuit le prêtre, voilà qu’ils sont revenus en chercher le lendemain. « C’est alors que Jésus leur dit de travailler pour le pain qui donne la vie éternelle ». Pour le prêtre, ce pain qui donne la vie éternelle, c’est la fraternité au travail et le partage dans la solidarité.
Il devait aussi mettre en relief les paroles du pape François au sujet du salaire juste, qui représente « les biens de la vie de tous les jours ». Reprenant les débats sur le salaire minimal relayés dernièrement par les médias, avec l’existence de salaires très hauts et d’autres très bas, le père Patient a soutenu que nombreux sont ceux qui se plaignent de ne pouvoir joindre les deux bouts. Et de souligner l’appel du pape pour la dimension sociale de l’Évangélisation et que, par conséquent, l’Église ne peut rester à l’écart de la lutte pour un salaire juste. « Le pape met l’accent sur la distribution équitable des richesses et des biens de ce monde ». Pour le prêtre, si toutes les entreprises ne peuvent rétribuer un salaire adéquat, « l’État doit pouvoir apporter la différence afin que ces personnes reçoivent l’essentiel de la vie de tous les jours ».
L’argent issu du trafic de drogue n’a pas échappé à son analyse de la société. À côté des salaires très bas, il devait constater « un roulement d’argent très abondant ». Il poursuit : « Il y a le commerce de la mort. Il ne faut pas qu’on tombe dans le piège de l’argent facile. Aujourd’hui, il y a des mères qui pleurent, mais le marchand de la drogue, lui, sa vie, c’est de rouler en BMW. » Il a par la suite félicité la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) pour avoir mis en valeur la culture du travail auprès des jeunes en vue de gagner leur vie honnêtement.
Pour le père Jocelyn Patient, « les biens matériels ne peuvent complètement remplir notre vie ». C’est pour cela, dit-il, que Jésus a dit de travailler pour la nourriture qui apporte la vie éternelle. Il a par ailleurs pris conscience du problème de compression de personnels dans des entreprises avant d’appeler à « être attentif à tout ce qui fait la vie des travailleurs aujourd’hui ». Il a aussi repris les propos du cardinal Piat selon lesquels il faut la miséricorde. « Est-ce qu’il y a la miséricorde aujourd’hui ? »
Le cardinal Maurice Piat étant souffrant, c’est le père Gérard Sullivan qui a présidé la messe du 1er mai hier à Curepipe. Celle-ci a été préparée comme chaque année par le Comité diocésain du Monde ouvrier (CDMO) qui regroupe divers mouvements, notamment la Ligue ouvrière d’Action chrétienne (LOAC), la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) et l’Action catholique des Enfants.

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