ENQUÊTE JUDICIAIRE | Décès du jockey Nooresh Juglall : Le médecin du MTC se fait tancer par la magistrate

Le Dr Rehan Oozeerkhan, au service du Mauritius Turf Club depuis des années, a été appelé à la barre des témoins pour faire part des premiers soins administrés après les chutes des jockeys Nooresh Juglall et Benedict Woodworth, lors de la septième course de la journée inaugurale du 15 mai dernier. Le médecin, qui avance que l’incident s’est produit il y a maintenant plus de trois mois, n’a pas été précis sur les soins administrés et les procédures suivies. De ce fait, la magistrate Shavina Jugnauth, siégeant en Cour de Port-Louis dans cette enquête judiciaire, n’a pas manqué de rappeler au témoin « you are under oath, you need to give precise answers otherwise there can be sanctions ».

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Le Dr Oozeerkhan fut un de ceux ayant accouru pour porter secours aux jockeys Nooresh Juglall et Benedict Woodworth peu après la chute. D’entrée de jeu, il a fait état de ses attributions professionnelles au Champ-de-Mars et des moyens à sa disposition, soit deux ambulances, trois infirmiers et un autre médecin qui l’assiste, le Dr Dhawal.

À une question de Me Nataraj Munisamy, représentant du DPP, au sujet de l’examen de l’état physique des jockeys, le Dr Oozeerkhan concède qu’il ne procède pas à un tel exercice de tous les jockeys mais qu’ils les interrogent lorsqu’ils se trouvent tous dans le Rider’s Room pour savoir s’il y a un problème. Cela avant le départ de la première course. Pour cette journée inaugurale de la saison hippique, il dira que  « everybody was fit » et qu’il n’a pas le souvenir qu’un jockey s’était plaint de quoi que soit.

Au sujet des événements de cette journée du 15 mai 2021, Dr Oozeerkhan a ajouté que c’est après un tournant que deux chevaux ont trébuché avec les jockeys qui les pilotaient. « J’ai couru vers le jockey Juglall et les ambulances étaient prêtes. Nous avons ainsi fait tout ce que nous pouvions pour soigner le jockey », dit-il.

Il a fait comprendre qu’avant de s’occuper des jockeys ayant chuté, il fallait écarter tout danger avec deux chevaux courant sans jockeys. Il a poursuivi que Nooresh Juglall était quasiment inconscient, que son pouls était faible et qu’il ne bougeait quasiment pas. Le témoin a ajouté toutefois qu’il n’y avait aucun signe d’hémorragie quand le jockey Juglall avait été placé dans l’ambulance en direction de la clinique. Aussi, il n’y avait pas de signes de fractures.

Version non-concordante

Le médecin est alors confronté à sa déposition consignée par la police dans les locaux du MTC. Il avait alors raconté que Nooresh Juglall était inconscient et avait le visage taché de sang. Aussi, que le corps avait été immobilisé immédiatement sur la civière. Il a donné des indications sur les mesures de précautions prises avec le jockey grièvement blessé. Il avait fait état d’une ceinture de protection pour l’immobiliser.

Or, lors du visionnage d’un enregistrement vidéo montrant les premiers soins administrés au jockey Juglall, Dr Oozeerkhan devait concéder qu’il n’y avait pas de ceinture de protection avec la civière. Face aux questions du représentant du DPP, le médecin devait indiquer qu’il n’avait vérifié ni la tension artérielle ni la saturation d’oxygène dans le sang du jockey, ayant uniquement vérifié son pouls et son rythme respiratoire.

D’ailleurs, le médecin n’avait pas de stéthoscope avec lui à ce moment-là. Il a aussi changé de version des faits, lorsqu’il fut confronté à la position du corps du jockey. Il avait soutenu que le jockey avait été placé dans une position latérale alors que la vidéo ne démontrait pas cette procédure.

Le témoin a rajouté que c’était une fois dans l’ambulance qu’il avait donné des instructions pour placer le corps dans une position latérale. Des propos prêtant à confusion qui ont valu le commentaire de la magistrate Shavina Jugnauth : «  You are under oath. You need to give precise answers otherwise there can be sanctions ».

Le représentant du DPP a acculé le témoin au sujet de ses propos par rapport aux deux chevaux courant sans jockey les procédures en attendant l’arrivée de l’ambulance. « Vous n’avez pas dit que vous vous êtes assuré que la piste était dégagée ? » s’est alors demandé le représentant du DDP.

Le médecin a répondu :  « Avant d’intervenir j’ai fait en sorte que la piste soit dégagée ». Il avouera ne pas souvenir s’il avait examiné le jockey qui avait chuté lors de la sixième course pour voir s’il était apte à monter lors de la septième.

Son audition se poursuivra mardi prochain ainsi que celle du Dr Dhawal.

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