Enregistrement des médecins : Déception et amertume au sein de la profession

Dr Parmessur : « Notre marge de manœuvre réduite à zéro »

- Publicité -

Probable recours au même NBEI pour les prochains examens

Le ministre de la Santé a balayé d’un revers de main une proposition de ses anciens collègues du Medical Council soumise à son ministère pour la préparation des questionnaires pour le Medical Registration Examinations (MRE) par un « independent Mauritian examining body ». En effet, dans son intervention mardi à l’Assemblée nationale lors des débats budgétaires, Kailesh Jagutpal a confirmé que cet examen « will be run by an independent body of international repute ». Mais selon les recoupements d’information, il est probable que le gouvernement ait recours à nouveau au National Board Examinations of India pour le prochain examen car 200 jeunes attendent avec impatience leur “Registration” et plusieurs d’entre eux depuis plus d’une année.

Les dirigeants du MC affirment au Mauricien qu’ils sont arrivés « très loin », dans leurs discussions sur ce dossier de préparation de questionnaires d’examen par des professionnels à Maurice avec une collaboration d’expertise étrangère. « Depuis la fin de l’année dernière, nous travaillons avec beaucoup de sérieux sur cette question. D’après l’amendement prévu à la Medical Council Act et figurant dans le Finance Bill, le MC n’a plus cette prérogative de prendre en main l’organisation des examens. Ce changement dans la loi a pris tout le monde de court. Notre pouvoir est réduit à zéro », a déclaré le Dr Shyam Parmessur, président du MC. « C’est vrai que nous sommes déçus parce que nous étions sur la bonne voie. À la suite des critiques sur le type d’évaluation proposée par le NBEI, nous avons consacré beaucoup de temps à une réflexion en profondeur sur le système d’évaluation qui correspondrait aux normes internationales et qui garantirait la transparence. La philosophie de notre proposition avait aussi pour but de revaloriser les professionnels dans le domaine médical à Maurice et utiliser leurs compétences dans un domaine académique », a poursuivi le président de l’Ordre des médecins.

D’autres membres du Council ne manquent de souligner que le ministre de la Santé était président de cet organisme jusqu’à sa démission pour se présenter aux élections. De ce fait, ce dernier, selon eux, connaît les réalités concernant le déroulement de cet examen. « Au lieu d’ignorer carrément la proposition du MC, le ministre aurait pu appeler ses responsables pour voir ensemble ce qui est réalisable et acceptable et ce qui l’est moins. Les compétences des professionnels au niveau local aussi ont été ignorées », disent d’autres membres du MC.

Le MC s’est appuyé sur la clause 22 (c) (ca) de la Medical Council Act pour faire sa proposition. « A person shall be entitled to be registered as a general practitioner if he has successfully undergone such examination as the Council thinks fit for the purpose of determining whether he possesses adequate professional medical knowledge. » Mais cette clause a été amendée et remplacée comme suit dans le Finance Bill débattu en ce moment à l’Assemblée nationale : « The Medical Council Act will be amended to provide for the registration of a general practitioner with the Medical Council only if he has successfully undergone examinations conducted by a medical examination body of international repute approved by the Minister of Health in consultation with the Medical Council. »

Est-ce que cette « consultation » prévue dans cet amendement ne donne pas une marge de manœuvre au MC dans la conduite du Medical Registration Examination ? « Le ministre peut ne pas prendre en considération l’avis du MC et c’est lui qui a le dernier mot », répond le président du MC. Selon ce dernier, la loi qui prévalait jusqu’à la présentation du budget le jeudi 4 permettait au MC de déterminer quel examen était crédible. « Les anciens “boards” avaient accepté l’examen préparé par le NBEI malgré les réactions négatives dans plusieurs milieux de la profession médicale. À présent, dans une approche avant-gardiste et pour améliorer les choses, nous sommes venus avec une nouvelle proposition. Malheureusement, notre pouvoir a été réduit à zéro », soulignent les dirigeants actuels du MC.

Dans les milieux du ministère de la Santé, on défend bec et ongles la décision prise par le Dr Jagutpal, et certaines personnes laissent entendre qu’à ce jour, « on ne serait pas encore prêt pour confier la conduite de cet examen à un “local body” en raison d’un manque de compétences ». Ces interlocuteurs ajoutent que « la question d’examens à Maurice dans n’importe domaine est quelque chose de très sensible ». En ce qui concerne l’évaluation des compétences des médecins, il faut donner à la population la garantie que tout sera fait dans la transparence et que l’examen sera d’un niveau international, disent ces personnes.
Par ailleurs, il y aurait plus 200 aspirants médecins ayant terminé l’internat depuis longtemps qui attendent cette évaluation écrite et de décrocher leur “Registration” pour commencer enfin à pratiquer leur métier et gagner leur vie. Selon les informations recueillies, au vu de l’urgence de la situation, il n’est pas impossible que le ministre de la Santé fasse appel encore une fois au National Board Examinations of India pour la tenue de cet examen.

Pour rappel, depuis l’introduction du MRE en 2013, le gouvernement a eu recours à l’examinateur indien pour la préparation des questionnaires et pour la correction des épreuves, mais la tenue des examens est sous la supervision du MES. Mais il y a eu fréquemment des critiques au sein de la profession médicale au sujet de la formule des examens proposée par le NBEI et concernant la performance des candidats.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -