ENSEIGNEMENT TECHNIQUE SUPERIEUR | Journées portes ouvertes : Offensive de Polytechnics Mauritius pour la rentrée de septembre

Polytechnics Mauritius Ltd (PML) passe à l’offensive et  entame sa campagne de recrutement d’étudiants pour sa rentrée de septembre. Or, savoir vers quelle filière s’orienter pour assurer son employabilité est devenu la responsabilité de cette institution tertiaire. Ainsi, elle a pris l’initiative d’organisé deux jours d’atelier de travail sur le Career Counselling sur son campus de Pamplemousses en fin de semaine dernière. Et ce, dans l’objectif de réunir les aspirants étudiants et les entreprises pour un partage d’informations. À ce jour, PML compte 2 316 étudiants sur ces trois campus à travers l’pile

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Ces deux journées d’orientation de PML, organisées après la proclamation des derniers résultats du School Certificate, révèlent de quelle manière l’institution évolue dans sa démarche à assurer l’avenir des jeunes. D’ailleurs, les trois campus qu’elle opère pourvoient des cours niches répondant ainsi à la demande des différents secteurs socio-économiques du pays. « Une fois les examens achevés, les élèves ayant terminé leur School Certificate s’interrogent sur la marche à suivre. À PML, il est question de nos quatre différentes filières et nos 23 programmes académiques, dont les Short Courses et les Industry-Based Courses », souligne le Chief Executive Officer (CEO) de PML, Yamal Matabudul, en marge de la première journée portes ouvertes. Quelque 60% des étudiants de PML ne détiennent qu’un School Certificate. L’institution offre des cours pour des secteurs niches. Certaines formations retiennent des candidats avec trois Credits et d’autres avec 5 Credits. Certains cours nécessitent un Higher School Certificate. D’autres, de courte durée, sont destinés aux professionnels qui oeuvrent déjà pour un Upskilling.

« Nous offrons beaucoup de conseils aux jeunes avant qu’ils ne démarrent leurs cours. Plusieurs fois nous entendons un jeune dire être très intéressé par l’informatique et portant un intérêt particulier pour un cours. Parfois, il existe un mauvais alignement entre le programme d’études et l’aboutissement de l’emploi », poursuit-il. Ainsi, pour aider les jeunes à mieux choisir, les bonnes informations leur sont données pour qu’ils deviennent employables. « Nous voulons offrir plus d’informations sur le travail qui pourra être obtenu », dit-il. Le but de ces deux journées est aussi de démystifier les idées préconçues.

Pour différencier l’offre de PML par rapport à d’autres institutions, Yamal Matabudul avance qu’un mois après le début des cours, une mini interview est menée auprès des étudiants. Cette Speed Interview, dit-il, est importante vu que des officiers des ressources humaines des entreprises viennent souvent interviewer les étudiants. « Nous le réitérons chaque deux et trois ans », dit-il. Outre les Technical Skills qui sont apprises de l’étranger grâce aux partenariats que PML a développés avec des institutions étrangères, le CEO de PML soutient que l’institution élabore plusieurs internats avec les employeurs. « Les étudiants ont l’obligation de terminer un stage de quatre à six mois par année. Des instruments concrets sont mis en place pour les étudiants pour qu’ils deviennent plus employables », assure Yamal Matabudul. Le Matching doit être fait et ajoute que PML possède un département de recherches qui rencontre souvent les employeurs et, de ce fait, arrive à prévoir les emplois qui seront recherchés à l’avenir.

Lors de ces deux journées portes ouvertes, des porte-parole d’entreprises ont animé des Live Talks avec les visiteurs. Des employeurs sensibilisaient aussi à leurs activités. Pour la prochaine rentrée de septembre, le CEO avance que plusieurs programmes seront lancés dans des secteurs émergents. « La plupart des cours dans des domaines niches n’existent qu’à PML. Nous ne voulons pas dupliquer les cours mais ajouter, voire diversifier nos offres, afin de répondre à la diversification de l’économie », dit-il.

PML ambitionne de devenir un acteur dans la Higher Technical Education. Yamal Matabudul précise toutefois que le but de PML n’est pas uniquement d’avoir autant d’étudiants que possible mais plutôt d’agir en toute franchise et transparence avec l’étudiant. Il avance qu’à travers des questions posées, certains remarquent que les cours de PML ne répondent pas à leurs demandes. Dans ce cas, il souligne que ces derniers ne sont pas renvoyés chez eux mais orientés vers d’autres centres de formation.

De son côté, Nishtee Gopee, Programme Leader of IT & Emerging Cluster, soutient que l’informatique n’est pas uniquement la programmation mais contient une panoplie d’autres cours. Un étudiant n’ayant que trois Credits et n’aimant pas la programmation mais souhaitant quand même s’inscrire dans l’informatique peut s’orienter vers d’autres domaines. La responsable indique aussi que les cours sont à moitié pratique et théorique. Mais pour elle, il faut être passionné avant de choisir l’informatique.

Lors de la première journée d’orientation, Dr Mike Halkoree, Programme Leader of Health Sciences & Nursing Cluster, fait ressortir que les étudiants qui suivent des cours en Nursing effectuent une série de cours pendant leurs années d’études. Ils sont aussi envoyés pour des stages dans les cinq hôpitaux régionaux du pays. Il annonce qu’un Diploma in Professional Addiction Studies démarrera à la rentrée de septembre. Le certificat sera délivré par la Macmaster University de Canada.

Également présent lors de cette première journée d’orientation, Dr. Kevin Catherine, Programme Leader of Engineering Cluster, explique que cette faculté met l’accent sur le côté Land, Sea et Air. Prenant l’exemple des tramways qui roulent à Maurice, il avance que le pays aura besoin de compétences pour l’entretien de ces véhicules. De ce fait, PML a déjà fait une entrée dans ce domaine. L’accent, dit-il, sera aussi mis sur des formations pour l’entretien des véhicules hybrides et des autobus électriques.

Pour que les cours soient au niveau requis, il soutient que PML œuvre avec les parties prenantes. « Nous sommes en contact avec la réalité des choses », assure-t-il. Et pour le segment Sea, il annonce que des cours seront élaborés pour bientôt. Des formations sur l’entretien des avions et des hélicoptères devraient aussi faire partie du cursus. Le responsable précise que la formation offerte dans ces domaines ne vise pas uniquement le travail à Maurice. L’étudiant pourra opérer également dans la région ou à l’international. « Notre marché est très restreint. Nous donnons l’opportunité à travers nos partenaires internationaux d’offrir plus de chances aux étudiants », dit-il. Il est même question de cours en architecture sous peu…

Georges Soodeen, Programme Leader of Leisure, Tourism & Hospitality, avance que malgré le Covid-19, le secteur de l’hospitalité – qui peut essuyer des contre-coups en terme de criossance – ne disparaît pas. Faisant un historique des cours offerts à PML, il soutient que des rencontres avec les acteurs du tourisme se tiennent avant qu’une formation ne soit offerte. Les cours, dit-il, sont niches et assurent un avenir aux jeunes.

PML a démarré ses activités il y a trois ans et demi. L’institution compte 2 316 étudiants à travers les trois campus situés à Pamplemousses, Montagne Blanche et Réduit. PML opère de concert avec 40 à 50 représentants d’industries. Deux nouveaux campus verront bientôt le jour. L’un est à Rodrigues et l’autre à Rose-Belle.

Yamal Matabudul : « Refuser les  élèves nous a été très bénéfique »

Est-ce que le Covid-19 vous a obligé de revoir vos cours offerts ?

Nous étions déjà dans le Blended Learning avant le Covid-19. On offrait des cours en ligne et des cours en face à face. À cause du Covid-19, nous avons apporté des ajustements aux instruments qu’on utilise tels le Polycore. Nous avions des systèmes de développement de Soft Skills ou des personnes de l’industrie venant à PML pour des jeux de rôle, des scénarios. Mais nous n’avons pas pu le faire. Nous avons dû apporter des changements où nous nous sommes tournés vers le Mental Health Counselling et du Counselling en ligne. Nous avons organisé des sessions de Mindfulness. Les stages ont évolué car nous avons travaillé sur des stages en mode télétravail. Des projets ont été soumis en ligne. Des rencontres régulières se sont tenues avec les superviseurs et mentors. Nous avons aussi démarré une plateforme d’examens en ligne du World Assessment Council. Les examens sont guidés par l’intelligence artificielle. Plusieurs Formative Assessments, ainsi qu’un ou deux Summative Assessments ont été organisés sur la plateforme en ligne. Nous avons eu quelques problèmes au début étant donné que c’était nouveau. Mais maintenant, nous l’utilisons. À la fin du confinement de l’année dernière, nous avons quand même conservé le Blended Learning. Nous avons aussi lancé une nouvelle plateforme où nous avons un Student Integrated System et un Learner Management Software intégrés. Tous les cours et même les demandes se font en ligne sur ces plateformes. Si demain il y a un confinement, nous allons pouvoir continuer nos activités.

Nous constatons que ce sont plutôt ceux qui terminent leur School Certificate avec trois Credits qui intègrent PML. La vision de PML est d’aller vers le “higher technical education”. Croyez-vous que cet objectif pourra se réaliser si d’abord les résultats des étudiants ne sont pas fameux?

Environ 50% de nos étudiants ont uniquement un School Certificate. Mais certains cours requièrent un minimum de cinq Credits. Le Nursing and Health exige cinq Credits pour obtenir un emploi. Pour le secteur de l’hôtellerie, du Golf Management, l’aquaculture, la décoration intérieure, la cybersécurité demande trois Credits. La plupart des cours se font pour ce public cible.  C’est aussi le segment où sera la masse. Plusieurs élèves n’auront pas la possibilité d’aller vers le Higher School Certificate. Éventuellement, ce n’est pas qu’ils n’auront pas la possibilité, mais ils vont procéder autrement. Ils pourront aller vers les polytechniques ou d’autres institutions et ainsi, aller vers les universités. Beaucoup de jeunes auront un avant-goût des universités à travers les polytechniques. C’est ce qui se fait à travers le monde.

Maintenant que les résultats du School Certificate sont publiés, ne craignez-vous pas que d’autres institutions élaborent des formations qui pourraient attirer vos étudiants potentiels ?

C’est vrai qu’il y en aura. Mais notre différence c’est que nous offrons des cours techniques. Nous avons trop de sujets “génériques” qui sont lancés par d’autres. L’investissement qu’il faut pour lancer des cours en Nursing ou en architecture est autre. Nous élaborons des laboratoires à travers les différents programmes. Pour nos cours de cybersécurité et pour les cours de Digital Media, les ordinateurs coûtent cher. Il faut investir dans l’éducation.

Le Career Counselling est une étape cruciale dans le choix d’études d’un étudiant. Comment vous différenciez-vous des autres institutions dans vos conseils ?

Nous avons réalisé que le Career Counselling n’est pas uniquement d’expliquer une filière. Nous démarrons avec des questions et nous n’étalons pas les programmes que nous avons. Nos questions permettront de savoir ce qui pourra intéresser l’étudiant. Certains élèves qui viennent avec leurs parents croient que tel ou tel cours est approprié pour eux. Et, en fin de compte, aucun cours que nous offrons n’est bon pour l’élève. Nous ne le renvoyons pas chez lui sans aucune aide. Nous guidons l’élève vers des institutions où il pourra suivre le cours approprié pour lui. Ce qui a changé c’est l’offre d’un Genuine Counselling. Aujourd’hui, nous sommes à 2 316 étudiants.  Nous aurons plus ou moins plus d’étudiants à l’avenir. Refuser les élèves nous a été très bénéfique. Ils ont réalisé que nous ne leur offrons pas une place uniquement pour les attirer mais qu’on a été authentique avec eux. Nous avons rejeté quelques demandes, et cela nous a permis d’avoir d’autres étudiants.

Avez-vous des étudiants qui ne terminent pas leur cours ?

Oui, nous en avons. Mais ils sont très peu.

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