(Entreprise) Katoké : Colorées et décalées, ces boucles d’oreilles de Khatija

Inspirée par son père bricoleur dans l’âme, Khatija a choisi à 15 ans de fabriquer des boucles d’oreilles. À 33 ans, tout en travaillant dans une agence de communication, elle décide de jongler entre l’écriture et l’art. À partir des activités manuelles sous forme de dessin, mosaïque, elle s’est mise à créer des boucles d’oreilles folkloriques, décalées, colorées et souvent insolites. Des designs asymétriques et géométriques, emplis de poésie et de légèreté pour une touche délicate de féminité.

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À la fois joviale et mystérieuse, artiste talentueuse, Khatija préfère rester dans l’ombre. Fantaisiste, elle adore les couleurs, et plus particulièrement les boucles d’oreilles qu’elle habille dans des tons à la fois chauds, multicolores en leur conférant un petit cachet folklorique qui fleure bon notre île. Cette passion qui découle de son enfance, elle se l’est appropriée en créant une mode originale. « Depuis l’âge de 15 ans, je crée des bijoux, mais ce n’est que vers la fin de 2019 que je lance officiellement Katoké, encouragée par mes amis et ma famille. Et Katoké me permet de vraiment m’exprimer à ma sauce. Beaucoup de clientes se retrouvent dans ce concept. »

Jonglant sur tous les fronts, créatrice, vendeuse, elle se lance à chaque fois des défis et le résultat se révèle concluant. Dans un premier temps, Khatija travaille sur de petites collections, dix modèles au maximum. Et de faire ressortir que chaque modèle est unique et ne sera pas recréé. « Du coup, quand tu as une paire de Katoké, tu es la seule au monde à l’avoir », dit-elle sur le ton de la rigolade. D’ailleurs, précise Khatija, le choix de Katoké lui est venu comme une révélation. « C’est un parfait amalgame de mon prénom, Khatija, et du mot toqué qui colle bien à mes centres d’intérêt et de ma personnalité. » Son univers d’artiste est empreint de couleurs, et de ses mains habiles, elle fabrique des boucles d’oreilles en pâte polymère, en résine, en verre, tout en les associant à des matières comme de vieux CD. « Les couleurs et associations insolites sont au cœur de mes créations. Plus c’est voyant, plus cela me va. »

Créatrice d’influences

Énigmatique lorsqu’il faut parler d’elle, mais volubile lorsqu’il s’agit de décrire ses œuvres, Khatija dans le style Katoké accroche. Le ton est donné chez elle et il y a aussi beaucoup d’expressions en kreol qui illustrent bien ses créations. Sur sa page Instagram, elle se veut poétique et s’exprime en kreol pour décrire son passe-temps autour de la fabrication de boucles d’oreilles. « Je mélange le kreol avec le français, car c’est ainsi que je parle au quotidien. Il est important de garder son identité, son naturel. J’aime aussi faire rire à travers mes textes. Ce côté fun, comique se retrouve aussi dans mes zanon. Ce côté humoristique de Katoké est un super “icebreaker” entre les clientes et moi. Je ne me prends pas au sérieux même si Katoké, c’est du sérieux pour moi. »

Pour créer des modèles de boucles d’oreilles uniques, Khatija dit s’inspirer de tout. Ses idées peuvent provenir d’un fruit (papaye, pitaya), ou d’un tissu (motifs aux inspirations indiennes ou africaines), d’un souvenir (les “jalebis”, les paysages mauriciens), d’une histoire ou tout simplement de tendances. Ensuite, elle se laisse guider par sa passion sans s’imposer une limite quelconque. Ayant démarré son entreprise à l’aube de la pandémie, elle a eu la chance d’avoir pu se faire un nom. Cette situation inattendue l’a stimulée à s’investir davantage dans la création et la communication de son entreprise. Elle reconnaît toutefois avoir eu plus de temps pour fabriquer ses boucles d’oreilles tout en créant en parallèle un lien avec ses clientes. « Mes ambitions pour mon entreprise grandissent de jour en jour, j’aspire à me diversifier pour faire plaisir au plus grand nombre et j’ai grandi au passage. »

Reconnaissance pour les petits artisans

Selon Khatija, les gens sont beaucoup plus présents en ligne et sont davantage exposés au travail des petits entrepreneurs. « Les Mauriciens reconnaissent de plus en plus le travail des petits artisans. San zot ek soutien nou fami ek kamarad, nou ti pou dan dife. Avec le Covid, on a vu naître un élan de solidarité incroyable envers nous. Pour les femmes qui veulent se lancer, je leur dis d’oser. Les entrepreneurs se soutiennent également entre eux. D’ailleurs, j’ai eu la chance de faire la connaissance de plusieurs entrepreneurs et artistes. On se rencontre, on discute de nos challenges, on regroupe nos forces pour “booster” notre business, on rit, on pleure ensemble. Bref, nou marye pike. » Un de ses produits les plus vendus est les boucles d’oreilles en forme de fruits qui se sont bien écoulés, notamment la papaye et le pitaya. « Les Mauriciens apprécient également les zanon peizaz Moris lancés à l’occasion de la fête nationale », dit-elle. C’est elle-même qui les a créés.

Khatija reconnaît ne pas être entrepreneur à plein-temps, car elle travaille dans une agence de pub depuis une dizaine d’années, où elle exerce une autre de ses passions, l’écriture. Pour elle, l’art n’a pas de prix et elle aimerait remercier pour cela les Mauriciens qui soutiennent les entrepreneurs au quotidien. « Surtout en cette période difficile, ils nous motivent », lance-t-elle avec cette joie qui la caractérise. Grâce à sa sélection de tutoriels, ses boucles d’oreilles discrètes ou extravagantes traduisent de l’énergie et apportent une touche de féminité.

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