ENVIRONNEMENT I Hier – Des boulettes d’hydrocarbures sur la plage de Pointe d’Esny

  • Tony Apollon et Virginie Orange portent plainte contre l’État pour négligence

Le cauchemar de la marée noire a été ravivé hier matin lorsque des résidents de Pointe d’Esny ont découvert des boulettes d’hydrocarbures sur la plage. La police et les autres autorités concernées se sont rendues sur les lieux pour dresser un constat de la situation. Deux plaisanciers, Tony Apollon et Virginie Orange, ont également porté plainte au poste de police de Blue-Bay car les barrages de protection autour de la poupe du Wakashio avaient été enlevés.

- Publicité -

Beaucoup de personnes se sont rendues sur la plage de Pointe d’Esny hier, pour constater de visu, les boulettes d’hydrocarbures rejetées par les vagues sur la plage. Il s’agissait bien de masses visqueuses et lourdes et non pas de carburant qui aurait pu s’échapper d’un des bateaux de plaisance sur place. Des flaques d’huile pouvaient être observées tout le long de la plage. On a découvert également un poisson mort. Les autorités ont tout de suite été alertées.

Vers 10 h, une équipe composée des éléments de la National Coast Guard, des officiers des Fisheries, de l’Environnement, de la police régulière, ainsi que des représentants de la firme Polyeco, s’est rendue sur les lieux. Ils ont effectué des prélèvements, avant de prendre le bateau pour se rendre sur le site où la poupe du Wakashio est encore enclavée dans les récifs.

Les habitants de la localité n’ont pas caché leur colère face à la situation. Deux plaisanciers, Virginie Orange, présidente de la Blue Bay Boat Owners Association et Tony Apollon, porte-parole des plaisanciers du Sud-Est, ont porté plainte à la police de Blue Bay pour négligence. Ce dernier explique : « Depuis un certain temps, la firme Polyeco avait enlevé les booms autour de la poupe du Wakashio, on ne sait pourquoi. Les autorités étaient-elles au courant ? Qu’ont-elles fait pour remédier à la situation ? C’est pour cela que nous avons porté plainte sous l’article 69 de la Fisheries and Marine Protection Act. »

Les deux plaisanciers sont représentés par Me Kishore Pertab et Me Ritesh Ramful. Toutefois, dans l’après-midi d’hier, les booms qui étaient stockés sous des bâches au point d’embarcation de Pointe-Jérôme, ont été redéployés en mer, autour du site du naufrage. Tony Apollon s’interroge sur cette démarche soudaine alors que pendant tout ce temps, il n’y avait pas de barrages.

Dans un communiqué émis hier après-midi, le ministère de l’Environnement dit avoir été informé de la situation à Pointe d’Esny par Brand Marine Consultants, vers 8h52 hier matin. Les officiers des différentes autorités responsables se sont rendus sur les lieux, mais n’ont constaté « aucune trace d’hydrocarbure autour du site de l’échouement du Wakashio, ni près de l’Ile-aux-Aigrettes, ni sur la plage publique de Blue Bay. »

Toutefois, le ministère confirme la présence des boulettes d’hydrocarbures le long de la plage de Pointe d’Esny, plus précisément entre le Club Nautique et l’hôtel Astroea. « La firme Polyeco a procédé au nettoyage de la plage et les autorités continueront à assurer le monitoring. »

Les résidents de la localité se demandent quand la poupe du Wakashio sera enfin enlevée des récifs, afin de leur garantir la sécurité. Alors qu’initialement, le démantèlement devait se faire en dix jours, selon le ministre l’Économie océanique, Sudheer Maudhoo, en février dernier, tel n’a pas été le cas. Comme l’avait annoncé Le Mauricien depuis plusieurs semaines déjà, les travaux sont complètement à l’arrêt.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -