Environnement : le Climate Change Bill bientôt à l’Assemblée nationale

  • Maurice lance son 2e processus de Contributions déterminées au niveau national de Maurice

La vulnérabilité de Maurice face au changement climatique est plus que jamais préoccupante, en atteste notamment le World Risk Report 2018, qui classe le pays 10e au monde en termes de fragilité face aux aléas de la nature. À ce titre, quatre lois ont été promulguées dans le but de protéger notre île, sans compter le Climate Change Bill, que le gouvernement présentera bientôt, et dont le but est d’accroître la capacité de Maurice à s’adapter aux impacts du changement climatique. C’est ce qu’a déclaré par le ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, lors du lancement de la révision des Contributions déterminées au niveau national de Maurice (CDN).

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« Cela a pour but d’améliorer la capacité de Maurice à s’adapter aux impacts négatifs du changement climatique tout en privilégiant un développement durable », explique-t-il. Cette loi, ajoute-t-il, sera aussi « instrumentale  pour Maurice dans son avancement vers une économie à faible émission carbone » et « pour consolider notre cadre administratif afin de faciliter la mobilisation de ressources financières ».

Kavi Ramano souligne qu’une étude est actuellement entreprise pour évaluer l’impact et la vulnérabilité du port, avec comme objectif d’identifier les mesures d’adaptation appropriées en vue d’améliorer la résilience portuaire face aux effets du changement climatique. En sus, fait-il ressortir, de la préparation du National Adaptation Plan.

Ce document stratégique vise à consolider la résilience climatique dans les secteurs importants, tels que « les zones côtières, les infrastructures, les zones touchées par les inondations et la pêche ». Sont également en question le renforcement des capacités requises pour l’analyse de l’impact du changement climatique, l’évaluation du risque de changement climatique et l’établissement d’options d’investissements disponibles pour ces secteurs vulnérables.

Travaux de réhabilitation
jusqu’en 2024

Rappelant que Rs 330 millions ont déjà été déboursées pour des travaux de réhabilitation sur 6,5 km de notre littoral, le ministre Ramano explique que d’autres travaux de réhabilitation sont prévus sur dix sites comptant parmi « les plus affectés par le changement climatique ». Et de noter que ces travaux concerneront 6,3 km additionnels de littoral, les régions concernées étant Saint-Martin, Anse-Jonchée, Providence, Bois-des-Amourettes, Petit-Sable, Pointe-aux-Feuilles, Rivière-des-Créoles, Bambous-Virieux, Grand-Sable et Grand-Baie. Ces travaux sont d’ailleurs compris dans le budget 2020/21.

Par ailleurs, pour la période 2020-24, 16 autres sites affectés ont déjà été identifiés en vue « d’apporter une solution urgente ». Le ministre avance que des « études approfondies seront menées » et que « les travaux de réhabilitation commenceront dans un bref délai ». Les sites identifiés sont, entre autres, Flic-en-Flac, Deux-Frères, Baie-du-Cap, Trou-aux-Biches, Albion, Le Morne, Pointe-des-Lascars, Pointe-des-Régates, Pointe-d’Esny, La Prairie, La Preneuse et Rivière-des-Galets. Enfin, pour lutter contre l’érosion côtière, il fait ressortir que les filaos sont remplacés par des espèces endémiques à Flic-en-Flac et au Morne, sur une superficie de 200 X 30 mètres, pour un coût total de Rs 10 millions.
Selon Kavi Ramano, cet exercice de révision des CDN permettra « d’évaluer les progrès réalisés dans ces secteurs et déterminera les nouveaux engagements de Maurice en termes de réduction de gaz à effet de serre et de mesures d’adaptation, qui seront nécessaires pour nous protéger des aléas du changement climatique ». Seront aussi revus les besoins du pays en ressources financières pour la mise en œuvre des mesures identifiées.

Afin d’aider Maurice dans cet exercice de révision de nos CDN, le ministre de l’Environnement avance que les services d’une équipe d’experts ont été requis par l’Agence française de développement (AFD) et Expertise France. Cette équipe est composée de deux experts locaux et de quatre experts étrangers, en sus de trois membres du personnel d’appui. Selon Kavi Ramano, si ces experts ne sont pas actuellement à Maurice, le travail sera toutefois entamé à distance. Les nouvelles CDN pour Maurice seront soumises au secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique avant la COP26, soit avant novembre 2021.

Quant à l’exercice de révision des CDN, il sera coordonné par la division Changement climatique du ministère de tutelle.

Notons enfin que lancement de la révision des CDN a aussi vu la participation de l’ambassadeur de France à Maurice, Emmanuel Cohet, et d’André Pouillès-Duplaix, directeur de l’AFD à Maurice. Tous deux ont été unanimes en ce qu’il s’agit de la vulnérabilité de Maurice et l’importance de protéger l’île, expliquant ainsi le soutien du gouvernement français.

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