Environnement : Vers une feuille de route pour une Maurice sans plastique

– Des appels d’offres bientôt lancés pour des centres de compostage et de tri de déchets

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L’engagement pris par le gouvernement visant à lutter contre la pollution prend une nouvelle dimension. Une feuille de route sera ainsi présentée l’année prochaine pour que Maurice puisse réaliser son objectif zéro plastique. Un atelier de travail de deux jours, réunissant tous les acteurs concernés, démarre en ce sens ce lundi au Caudan Arts Centre.

Cet atelier de travail, a expliqué Kavy Ramano, ministre de l’Environnement, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son ministère, à Port-Louis, vendredi dernier, permettra entre autres de faire un survol de la situation. Sur le plastique à usage unique, il cite l’exemple des bouteilles d’huile comestible et de détergents, pour l’heure toujours fabriqués en plastique. « Nous devons avoir une politique claire pour voir comment encadrer ces produits et que nous puissions lutter contre la pollution plastique », dit-il. Ainsi, une étude de son ministère a révélé que sur 540 000 tonnes de déchets, 14% concernent des déchets plastiques.

L’atelier de travail servira de plateforme de discussions entre les acteurs concernés sur le plan local afin d’ouvrir la voie à l’élaboration d’une feuille de route. Cette plateforme, ajoute le ministre, permettra de sensibiliser aux mesures, politiques et cadres institutionnel et juridique sur la lutte contre la pollution plastique, mais aussi de définir les lacunes et les opportunités existantes, et entendre les suggestions des parties prenantes.

Pendant deux jours, les principales étapes seront ainsi balisées en vue de permettre au pays de limiter les déchets plastiques et les déchets sauvages, mais aussi de favoriser la consommation de plastique recyclé, d’atteindre des niveaux élevés de collecte sélective d’ici 2025. En plus d’augmenter et d’améliorer de manière significative notre capacité de recyclage et de recycler la moitié du plastique produit d’ici 2025, mais aussi : de définir un cadre réglementaire clair pour les plastiques ayant des propriétés biodégradables; de veiller à ce que, d’ici 2030, tous les emballages plastiques mis sur notre marché soient réutilisables ou puissent être recyclés de manière rentable; de mettre en œuvre des mesures visant à capturer les microplastiques provenant de diverses sources; et de développer et utiliser des matériaux innovants pour le plastique produit localement.
Après cet atelier de travail, un temps sera accordé à entendre les propositions, lesquelles seront analysées ultérieurement par un comité mis sur pied. Kavy Ramano est d’avis qu’une « véritable transition économique passe par une lutte sans compromis » contre la pollution plastique. « La lutte contre le plastique doit être faite en toute sincérité », dit-il, rappelant que la production du plastique a augmenté de 20 fois depuis 1960, pour atteindre 359 millions de tonnes en 2018.

Pour lutter contre ce fléau, le ministre de l’Environnement rappelle que la loi sur le plastique à usage unique a été votée en juillet 2020, et que le plastique à usage unique n’est plus permis depuis le 15 janvier de cette année. Toutefois, pour permettre aux fabricants et aux importateurs de trouver des substituts, un moratoire leur a été accordé jusqu’en janvier 2022 pour les tasses, bols et plateaux utilisés exclusivement pour le stockage de certains produits spécifiques.

Par ailleurs, une expo-vente à L’Allée des Artistes et sur la Place du Caudan permettra de sensibiliser les membres du public sur les produits plastiques interdits en vertu des Environment Protection (Control of Single Use Plastic Products) Regulations 2020 et Environment Protection (Banning of Plastic Bags) Regulations 2020, ainsi que sur les alternatives écologiques disponibles. Une trentaine d’exposants – comprenant des PME, des sociétés coopératives et divers producteurs, fabricants, importateurs et recycleurs locaux – présenteront leurs solutions écologiques, biodégradables et/ou compostables.

En outre, concernant la stratégie de la gestion des déchets solides, le ministre explique que le gouvernement vise à passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, dont les ménages seront les premiers concernés. Un rapport financé par l’Agence française de développement a été élaboré dans ce sens. « Ce rapport préconise que nous allions de l’avant avec un tel projet », dit-il.

L’étude a été réalisée en deux phases. Ainsi, dans un premier temps, la stratégie et le plan d’action ont été préparés, y compris un examen de base et une analyse des options stratégiques et des recommandations. Après quoi seulement l’étude a débuté, soit le 14 mars 2017. Les consultants ont alors soumis le document stratégique en décembre de cette même année.

L’approbation du Cabinet pour passer à la phase 2 a été obtenue le 31 juillet 2020. Cette phase comprenait une étude de faisabilité des unités de compostage et des unités de tris régionales, qui a débuté en novembre 2020. Les consultants ont soumis le rapport de l’étude de faisabilité en juillet 2021. Un Transaction Advisor sera bientôt recruté pour l’élaboration des appels d’offres pour des centres de compostage et de tri de déchets, et identifier les régions qui pourraient accueillir ces projets.

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