EXAMENS—HSC: La volonté de réussir des lauréats de Rodrigues

Le Rodrigues College a fait table rase au Higher School Certificate 2014 en enlevant les quatre bourses d’études universitaires octroyées aux étudiants avec les meilleures performances. Anne Gaelle Augustin, Disksha Gaoungur (côtés filles) et Gregory Roussety, Jules Guillano Ravanne (garçons), tous dans la même classe, ont fait honneur au Rodrigues College, qui a enregistré un taux de réussite de 75,7 % à ces examens. Par contre le collège Le Chou réalise un meilleur taux de réussite, 78,79 % alors que pour l’ensemble de l’île, la performance est de 69,18 %. Le suspense a été plus long que prévu pour les candidats aux examens du HSC car ce n’est que ce matin qu’ils ont pris connaissance des Results Slips.
Tout en félicitant chaleureusement les quatre lauréats, Anne Gaelle Augustin, Disksha Gaoungur (filles) et Gregory Roussety, Jules Guillano Ravanne (garçons) pour leur réussite, Serge Clair a souligné que d’autres élèves n’ont pas pour autant démérité. D’où la décision de l’Assemblée régionale de proposer l’octroi de bourses supplémentaires pour encourager et récompenser les efforts des jeunes Rodriguais.
De ce fait, dorénavant, outre les quatre boursiers du gouvernement, l’Assemblée régionale de Rodrigues attribuera deux autres bourses pour chacun des collèges REDCO, soit une pour l’étudiante la plus méritante et l’autre pour le meilleur étudiant dans les collèges Maréchal, Le Chou et Mont-Lubin et également deux bourses pour la filière technique et ouvertes à tous les candidats prenant part aux examens du HSC, indépendamment des institutions scolaires fréquentées.
Le Chef commissaire a également déclaré qu’avec le prochain déplacement à Rodrigues du ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo pour des consultations budgétaires, des discussions sont prévues en vue de solliciter des mesures d’accompagnement pour les étudiants et les parents d’élèves afin d’améliorer les résultats académiques. L’organisation d’une Job Fair est prévue les 27 et 28 février en vue de permettre aux jeunes Rodriguais de disposer des informations de base pour le choix de leurs carrières professionnelles ou encore les études tertiaires. L’Université de Maurice participera à cet événement.
De leur côté, les quatre lauréats de Rodrigues ont marqué cet événement à leur façon. Ainsi, Anne Gaelle Augustin, qui est en stage au Central Electricity Board de Rodrigues, se rappellera encore longtemps de l’annonce des résultats du HSC. Elle suivait la proclamation des lauréats au bureau du CEB. Quand elle a entendu son nom, elle n’a pu s’empêcher de crier de joie. « Kouma mo fine tand rezilta, mo finn sote, mo finn pile e mo fin kriye », déclare-t-elle, la joie encore sur son visage.
Sa première réaction a été de se diriger vers le bureau du Branch Manager du CEB, Jim Payen, celui là-même qui a cru en elle en lui proposant un stage professionnel au CEB au lendemain des examens. « Mo mem mo pa ti ankor konn nanyen ek mo in trouv li debark dan biro pou remersie mwa », rajoute Jim Payen devant le succès de cette jeune fille décidée, qui prévoit des études en Computer Enginering en Europe ou en médecine.
« Cette bourse d’études est la récompense de sept ans d’efforts. J’ai connu bien des obstacles et j’ai fait face à bien des difficultés. Je n’ai pas pour autant baissé les bras en consentant à des sacrifices. Je dédie ce succès à ma famille et surtout à ma mère. C’est un rêve qui se réalise car depuis mon admission en Form I, j’avais promis à ma mère que j’allais être lauréate », déclare Anne Gaelle Augustin.
De son côté, Disksha Gaoungur savoure encore le moment où elle a entendu son nom parmi les lauréats. « Je ne m’attendais pas à être lauréate. Je sais que j’avais fait des efforts et que j’avais travaillé comme il faut. Le plus important dans cette expérience depuis la Form V est le travail d’équipe entre camarades de classe et le corps des enseignants, qui ne s’est épargné aucune peine pour nous accompagner. C’est ce qui explique en grande partie ce succès », dit-elle.
Disksha Gaoungur, qui s’intéresse au travail social et qui fait partie du Youth Action Movement, avoue qu’elle a mené une vie équilibrée se partageant entre les études et les loisirs. Elle a une pensée particulière pour ses parents, qui n’ont pu retenir leurs larmes à l’annonce de son nom et également pour sa tante de Maurice, qui l’a guidée dans ses études de manière systématique.
Gregory Roussety, premier lauréat côté garçons, est le symbole de la discrétion, pour ne pas dire la timidité. Ce jeune habitant de Anse-aux-Anglais préfère tout simplement son environnement familial, notamment aux côtés de son grand-père, pour manifester sa joie. « J’ai travaillé selon un programme bien établi. J’ai entamé mes révisions trois mois avant les examens avec une série de past exam papers. Surtout, je n’ai pas pris de leçons particulières. Je dois remercier mes parents, mes enseignants, mes amis et en particulier Dieu. Nous quatre, les lauréats, nous avions travaillé ensemble en classe et dans une saine compétition », déclare Gregory Roussety, qui a aligné une série de cinq A dans les différentes matières aux examens.
Chez la famille Ravanne à Sainte-Famille, Jules Guillano Ravanne, deuxième lauréat côté garçons, a fait une véritable surprise. Un événement qui a réuni tous les membres de la famille et qui se fête dans la pure tradition à Rodrigues, soit autour d’un excellent repas. La plus heureuse de tous est la mère du lauréat. « Mo garson inn tou so letan dan liv. Zame nou finn deza dir li aprann. Mo rapel premie zour li ti rentre maternelle mo ti bien chagrin. Se mo premie zanfan ek mo ti dire li reste avec mami pas bizin al lekol, la li ti dire moi mami mo pe al lekol pou mo gagn lorea », se rappelle Marie-Louise Ravanne, encore sous le coup des émotions de la réussite de son fils sous l’oeil attendri du père, Ignace Ravanne, garde-chiourme de profession.
Jules Guillano Ravanne avoue avoir pris au sérieux ses études mais ne s’attendait pas à être classé parmi les lauréats. Pour ses études universitaires, il hésite entre le génie électrique et l’informatique. Il compte consulter ses parents pour déterminer le choix de sa filière universitaire.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -