Fabiola sommer, mauricienne adoptée au danemark : Le test ADN, son ultime recours pour retrouver sa mère

Elle est née dans une clinique privée, il y a 45 ans, avant d’y être abandonnée pour adoption.

Après avoir frappé à plusieurs portes à Maurice pour retrouver sa mère biologique, Fabiola Sommer, 45 ans, explique qu’elle n’aura d’autre choix que de recourir au test ADN. Née à la clinique Bon Pasteur le 25 août 1976 où elle a été abandonnée, Fabiola Sommer a été placée dans une crèche de l’ex-Mauritius Adoption Society, à Quatre-Bornes. Elle y a passé un peu plus d’une année avant de partir pour le Danemark, où l’attendaient ses parents adoptifs. Lasse de se heurter à un mur de silence pendant ses recherches pour retrouver celle qui l’a mise au monde, elle optera pour le recours au test génétique à des fins généalogiques, lequel, espère-t-elle, la conduira enfin vers sa mère biologique.

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De Copenhague où elle vit et travaille comme consultante en management dans une compagnie de construction, Fabiola Sommer explore toutes les avenues possibles pour retrouver ses parents biologiques à Maurice, plus précisément sa mère. En réalité, Fabiola Sommer ne dispose que de peu de moyens pour mener son enquête du Danemark, son pays d’adoption. Depuis qu’elle a lancé ses premières recherches il y a 22 ans, elle avait essentiellement compté sur les médias pour diffuser son appel à témoins. Il y a peu, avec l’aide d’un proche, cet appel a été relancé sur les réseaux sociaux.

Mais comme ses recherches, y compris celles menées durant ses déplacements à Maurice, n’ont rien donné jusqu’ici, Fabiola Sommer a décidé d’avoir recours au test génétique à des fins généalogiques. « À plusieurs reprises, on m’a suggéré de faire un test ADN. Je n’avais pas encore envisagé cela. Je me penche sérieusement sur cette option ce week-end », confiait Fabiola Sommer avant un rendez-vous professionnel, jeudi dernier. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Ces questions la hantent depuis des années. « Cette affaire est assez troublante », nous confiait également une des connaissances danoises de Fabiola Sommer. Ce qui intrigue, entre autres, c’est que son acte de naissance ou encore son passeport mauricien, alors qu’elle était bébé, ne comporte que son prénom.

« I have been keeping an open heart »

À bientôt 46 ans, Fabiola Sommer, qui mène une vie active au Danemark, ne souhaite qu’une chose, trouver et rassembler toutes les pièces du puzzle qui lui manquent pour ne plus sentir ce vide trop présent. « I have been keeping an open heart and mind searching for answers inside and outside », confie cette dernière pour expliquer qu’elle continue à se construire malgré un passé enveloppé d’un épais mystère. En effet, les circonstances de la naissance de la quadragénaire ne permettent pas de remonter à celle qui l’a mise au monde. Pourtant, peu après sa naissance, plusieurs personnes ont connu Fabiola Sommer. Cette dernière est née par césarienne aux alentours de 16h30 à la clinique du Bon Pasteur à Rose-Hill, le 26 août 1976. Quelques jours après sa naissance, elle est placée dans une crèche gérée par une entité de l’époque, la Mauritius Adoption Society.

L’accouchement de sa mère dans une clinique privée et le placement du bébé, sans transition, dans une crèche en vue d’être adoptée suscitent quelques hypothèses accompagnées de questions. Était-elle mineure ? Fabiola Sommer serait-elle le fruit d’un amour interdit ? « J’ai entendu ces possibilités de nombreuses fois depuis ces 22 ans », dit la concernée. À un certain moment, « on » lui a donné le prénom de Fabiola. « Je ne sais pas d’où vient ce nom », dit-elle. Et c’est ce nom, le seul d’ailleurs, qui va figurer sur son acte de naissance lorsqu’elle est déclarée à l’État civil en 1978 et un certificat médical, rédigé par un pédiatre qui deviendra bien des années plus tard ministre sous le régime du Parti Travailliste.

« Enfance heureuse »

Peu avant son deuxième anniversaire, Fabiola s’en va pour le Danemark rejoindre ses parents adoptifs, Bjarne et Jette Raff. Sur le passeport mauricien de l’enfant, il n’y a que son prénom et son empreinte digitale. « Mes parents adoptifs sont toujours vivants. J’ai eu auprès d’eux une enfance bénie et heureuse », confie la consultante danoise. « Mais j’ai grandi sans connaître une part importante de moi-même. It’s a very sensitive topic. Cela dit, je suis Danoise, imprégnée par la culture occidentale que j’ai connue depuis toujours. Cependant, adepte de la méditation et de yoga, je ressens une profonde connexion avec l’île Maurice quand j’y suis. Surtout pendant mes sorties dans la nature. Je suis Mauricienne », explique Fabiola Sommer. Cependant, dit-elle encore, ses discussions et recherches menées auprès de certaines personnes à Maurice n’ont abouti à rien. Même qu’elle s’est, dit-elle, retrouvée en face de « many closed doors. »
En 2000, elle avait rencontré le pédiatre et ex-ministre à cette époque, qui l’avait auscultée avant son départ pour le Danemark. Dans une note qu’il a rédigée au directeur de la clinique du Bon Pasteur à la même époque, il lui a rappelé que Fabiola Sommer recherchait ses parents avant de mentionner : « Many thanks for any help. » Mais du médecin, lui-même, Fabiola Sommer n’en apprendra rien. Malgré tout, confie cette dernière : « I feel grateful, optimistic, hopeful and at the same time deep inner there is sadness not knowing about especially my mother’s whereabouts. I really hope she is happy in life. » Les seules traces de sa vie à Maurice sont ses documents officiels, peu révélateurs sur son identité, et des photos d’elle dans les bras de deux care-givers de la crèche où elle avait été placée.
Loin de Maurice, Fabiola Sommer est soutenue dans sa quête par ses proches au Danemark. Ces derniers, dit-elle, comprennent sa démarche.

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