FEMMES CLEANERS—JANE RAGOO: « Les ministres doivent assumer leurs responsabilités »

Devant la promesse d’un salaire d’au moins Rs 9 000 et d’un emploi permanent comme General Workers, Jane Ragoo et les 629 femmes cleaners des écoles gouvernementales primaires et secondaires touchant Rs 1 500 par mois, jubilent. Cette solution qui leur a été proposée hier, lors d’une rencontre avec les représentants du gouvernement, doit toutefois être avalisée vendredi devant le Conseil des ministres.
« Nous sommes tous très contents. Il y a eu des pleurs de joie quand nous leur avons annoncé la nouvelle. Mais il appartiendra au Premier ministre et aux autres ministres d’assumer individuellement et collectivement leurs responsabilités vis-à-vis de ces 629 femmes cleaners des écoles gouvernementales primaires et secondaires touchant Rs 1 500 par mois depuis des années. C’est une véritable honte que la République de Maurice, qui se veut moderne et qui aspire à devenir une “high-income-economy”, puisse permettre que des citoyens touchent Rs 1 500 par mois », a confié hier après-midi au Mauricien Jane Ragool, la secrétaire de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP). La CTSP venait de rencontrer les représentants du gouvernement au ministère des Finances.
Les représentants de la CTSP et des femmes cleaners avaient reporté hier leur grève de la faim, ayant été convoqués à rencontrer les représentants du gouvernement à 16 heures, soit l’heure à laquelle le début de la grève était prévu au Jardin de la Compagnie, à Port-Louis. « Nous n’avons pas annulé notre mot d’ordre de grève, mais nous l’avons suspendu jusqu’à vendredi en attendant que les ministres avalisent la décision qu’on nous a annoncée cet après-midi », a fait comprendre Jane Ragoo.
En effet, les représentants de la CTSP et des femmes cleaners ont rencontré hier en fin d’après-midi les représentants des ministères des Finances, de l’Éducation, du Travail et de la Sécurité sociale, sous la présidence du Permanent Secretary du ministère des Finances. « Après discussion, on nous a annoncé que ces femmes cleaners seront temporairement placées sous la responsabilité du ministère de l’Éducation, en attendant que le Conseil des ministres valide vendredi une dérogation pour celles ayant plus de 48 ans afin de pouvoir être employées sur une base permanente comme General Workers avec un salaire d’au moins Rs 9 000 », a indiqué au Mauricien le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo. « De ce fait, nous allons attendre la décision du Conseil des ministres de vendredi pour décider de la marche à suivre concernant la tenue ou non de la grève de la faim que nous comptions faire. Nous allons attendre la concrétisation de cette promesse par les ministres avant d’annuler ce mot d’ordre de grève de la faim. Mais nous n’avons aucune raison de penser que les ministres, réunis en conseil vendredi, manqueront à leur promesse. » Jane Ragoo, elle, se dit satisfaite de la tournure de la situation. « L’espoir renaît pour ces 629 femmes cleaners. Toutes nos démarches pour régulariser leur situation étaient sans succès », dit-elle.
En décembre 2015, le ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenaraidoo, avait pris la décision d’augmenter le salaire de ces femmes de Rs 1 500 à Rs 8 500. Cependant, celles-ci ne bénéficiaient d’aucun droit, pas de fiche de paie, pas de congé maladie, de bonus de fin d’année, ou encore de protection sociale. Par ailleurs, il y a ce cas de 300 autres femmes qui, elles, touchent encore Rs 1 500 par mois et qui nettoient uniquement l’enceinte des écoles primaires et secondaires du gouvernement. Elles sont employées par des sous-contracteurs, des compagnies de nettoyage, et ne bénéficient, tout comme les 329 autres, d’aucun droit ni de protection sociale, outre leur salaire dérisoire. Ce sont ces 629 cas qui sont en passe d’être réglés vendredi par le Conseil des ministres.

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