FÊTE DU PRINTEMPS — BANQUET AU SVICC HIER SOIR: « Ena envi vinn riche vit vit »

Le Premier ministre s’est longuement appesanti sur le dur labeur, le réseautage et la nécessité d’un changement de mentalité pour réussir dans la vie et pour favoriser la croissance et le développement du pays. « Ena envi vinn ris vit vit », a soutenu Navin Ramgoolam hier au banquet organisé par la Fédération des sociétés chinoises au centre de conférence Swami Vivekananda à Pailles, à l’occasion de la Fête du Printemps qui sera célébrée demain. « Ena dimoune oulé gard tou parey e pa les dimounn rentré. Zot oulé gard tou statu quo ». Le PM a d’emblée affirmé qu’il n’y a pas de grandes et de petites communautés à Maurice mais une seule communauté mauricienne.
Le PM a ouvert son discours en faisant un parallèle entre l’année du serpent qui devrait être favorable à tous les niveaux et le symbolisme de cet animal dans l’hindouisme. Le cobra, dit-il, assure la protection à Shiva. Il a tout de suite abordé la dimension multiculturelle de Maurice en estimant que le pays a la chance d’avoir cette diversité qui lui permet de s’épanouir et de s’enrichir. Ainsi, poursuit-il, Maurice est un des dix pays a monde, outre la Chine, où la Fête du Printemps est jour férié. Cela, affirme-t-il, malgré le fait que la communauté soit peu nombreuse. « Malgré ki pena boucou nou fer li parski Moris pena ti kominoté ou gran kominoté. Mwa mo krwar dan enn sel kominoté, la kominoté morisien. Nou tou ensam nou fer enn pei », soutient-il.
Le PM est d’avis que toutes les communautés à Maurice ont apporté leur contribution au développement du pays. La réussite de la communauté chinoise, dit-il, réside dans le dur labeur. « Nou tou koné bann ti laboutik sinoi ine vinn sipermarsé. Li pane vinn sipermarsé par li mem ! Il y a eu du travail, des prêts à rembourser, des sacrifices faits pour réussir. Personn pa resi san zefor. Ena envi vinn ris vit vit me ena enn koze ki dir : pli ou mont vit pli pou tom anba vit ».
Navin Ramgoolam a longuement soutenu que le gouvernement veut encourager l’entrepreneuriat et a cité des mesures prises pour combattre les lourdeurs administratives dont la Business facilitation. Il précise cependant qu’il est important d’avoir des règlements et que les gens respectent les lois et s’acquittent de leur devoir civique en payant les impôts comme il se doit. Pour lui, ces règlements ne doivent pas étouffer des projets. Il estime qu’il faut un changement de mentalité « pou nou vine pli for ». Il affirme que rares sont les pays, comme Maurice, où la TVA est de seulement 15 %.
Le PM soutient que toutes les mesures prises le sont pour encourager l’effort. « Ena dimoune oulé gard tou parey et pa les dimounn rentré. Zot oulé gard tou statu quo ». Le PM affirme qu’il faut être tourné vers l’avenir et être flexible.
M. Ramgoolam a aussi mis l’accent sur l’important du réseautage. « Zordi ou bizin servi ou bann koneksion. Networking li inportan », affirme-t-il en soulignant la relation que Maurice entretient avec les « géants économiques : la Chine et l’Inde ». Une relation, laisse-t-il entendre, de longue date et qui s’est consolidée au fil du temps. Et de rappeler que Sir Seewoosagur Ramgoolam avait développé des relations avec la Chine communiste de 1972 alors que certains étaient contre. Il soutient qu’à chaque fois qu’il a rencontré un président chinois, celui-ci lui a dit que « la chine n’oublie jamais ses amis ». Maurice, dit-il, récolte aujourd’hui les fruits de ce que SSR a semé à l’époque.
Navin Ramgoolam dit encourager l’investissement direct, entre autres de Chine. Alors que des pays comme l’Angleterre déroulent le tapis rouge pour les attirer, à Maurice certains ne sont pas d’accord qu’on encourage le FDI de la Chine, soutient-il. « L’investisman zordi, se kroisans dimé », dit-il en insistant que « nous vivons aujourd’hui dans un monde globalisé et il est important d’ouvrir notre économie ». Pour lui, plus de compétition à Maurice aiderait le pays à avancer. Et de citer l’exemple du tourisme. « Avec l’agrandissement de la piste d’atterrissage pour laisser des cargos atterrir à Maurice à la demande d’Air France, British Airways et Lufthansa », c’est tout le monde qui sort gagnant, dit-il, y compris Air Mauritius qui au départ était contre.
Reprenant un point avancé plus tôt par le ministre du Tourisme Michaël Sik Yuen, Navin Ramgoolam a estimé que les deux vols directs sur Shanghai et cinq sur Hong Kong devraient attirer plus de touristes chinois à Maurice. Et de parler de l’intention de Maurice d’attirer une partie des 200 000 touristes chinois qui voyagent aux Maldives annuellement. Sans vouloir encourager la création de casinos, il estime qu’il faudrait être flexible à ce niveau si on veut attirer des touristes Chinois. Le Premier ministre a eu un mot spécial pour l’ambassadeur de Chine à Maurice, Bian Yan Hua, dont le mandat arrive à terme et qui quittera bientôt le pays.
Bian Yan Hua s’est aussi adressée à l’assistance et a notamment parlé des relations entre Maurice et la Chine. La Fête du Printemps, relève-t-elle, fait partie intégrante du patrimoine culturel mauricien.
Le ministre du Tourisme et des Loisirs a quant à lui indiqué que son ministère travaille pour attirer les touristes des pays émergents dont l’Inde et la Chine. L’objectif, dit-il, est de recevoir 50 000 touristes d’ici 2015.
La vice-présidente de la Fédération des sociétés chinoises, Joyce Chan Yin, a aussi pris la parole en l’absence de son président, M. Tang.
Des artistes locaux et chinois venus de la province de Tian Jing ont donné un spectacle.

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