FRANCK RICHARD SSS LA TOUR KOENIG : Les “ravannières” de Menwar brisent le tabou

Ce n’est pas tous les jours qu’un collège du gouvernement met en place un atelier de ravanne, et l’initiative de la Franck Richard SSS à La Tour Koenig mérite ainsi d’être saluée. Bravant les préjugés et les critiques, depuis l’année dernière la direction du collège accueille Menwar pour dispenser des cours de ravannes aux filles. Leurs instruments ont une valeur d’autant plus symbolique, car il s’agit des dernières créations de Michel Legris.
Leurs prestations dans différentes manifestations scolaires commencent à les faire remarquer et les “ravannières” de la Franck Richard SSS portent haut les couleurs de leur collège. Ravannes en main, elles investissent la scène, provoquant la surprise chez les spectateurs. La semaine dernière, elles ont joué en présence de la ministre de l’Égalité des Genres, Aurore Perraud, qui a reconnu que ces filles avaient « beaucoup de talent ». Mais pour en arriver là, il a d’abord fallu vaincre les préjugés. L’initiative revient à Kavi Pyneeandy, enseignant de mathématiques qui tentait depuis longtemps d’introduire la ravanne dans les classes d’activités. Jusqu’ici, il avait essuyé des refus de la direction. Mais l’arrivée de la rectrice Sheila Teeluck en 2013 allait changer les choses. « Quand M. Pyneeandy m’a proposé le projet, j’ai tout de suite accepté. Nous en avons parlé à la PTA, qui n’y a vu aucun inconvénient non plus ». Le gouvernement ayant offert Rs 100 000 à chaque collège pour la mise sur pied d’un orchestre dans le Budget 2013 a grandement facilité la mise en place du projet. « Avec cet argent, nous avons acheté 20 ravannes confectionnées par Michel Legris. Ce sont ses dernières créations. Il nous restait de l’argent pour acheter les étuis et une sonorisation, puisque nous n’en n’avions pas au collège. »
Pour Menwar, voir s’ouvrir les portes d’un collège d’État représente la réalisation d’un rêve. « J’avais déjà fait des demandes auprès des autorités par le passé et on m’avait fait comprendre que pour enseigner la musique au collège, il fallait un diplôme. Je joue de la ravanne, où allais-je trouver un diplôme en ravanne ? Ma longue carrière et la méthode que j’avais mise au point ne leur suffisaient pas. Heureusement qu’aujourd’hui, les mentalités ont évolué. »
Depuis l’année dernière donc, Menwar donne des cours de ravanne chaque lundi. Une tâche quelque peu difficile au départ, mais qui aujourd’hui suscite l’admiration. « Elles étaient un peu timides. Elles ne s’exprimaient pas. Or, pour jouer de la ravanne, il faut vraiment se lâcher et se sentir à l’aise. J’ai commencé par leur donner une ravanne pour qu’elles apprennent à l’explorer par elles-mêmes. Chacune a commencé par jouer comme elle le pouvait et ce n’est qu’après que je suis intervenu pour les recadrer. » Le mentor ajoute que tout est aussi basé sur le respect et la confiance mutuelle. « Je leur montre que je les respecte et elles me respectent aussi. Je ne suis pas là pour les juger. Je leur dis que je leur fais confiance et que c’est à elles de montrer ce qu’elles peuvent faire. »

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