« Gard to distans ar bann kamarad! » : le PSAC en pandémie, une rude épreuve pour les parents

La cloche de 8h30 annonce la fermeture des portes de l’école Pandit Sahadeo Dazzi Rama GS, à Hollyrood, dans la zone rouge. De l’autre côté, un père, les traits marqués par le stress, lance à son fils : « Gard to distans avek bann kamarad ».

- Publicité -

Autour de lui, d’autres parents angoissés patientent en silence. Leurs enfants prennent part aux examens de Primary School Achievement Certificate (PSAC), qui ont débuté ce mardi 6 avril.

« Bonne chance », souhaite Jocelyn à sa fille, avant qu’elle rejoigne ses camarades de classe pour participer aux épreuves de français dans la matinée, et de sciences dans l’après-midi. Ce, dans des conditions sanitaires exceptionnelles en raison de la pandémie de Covid-19.

« Nos enfants sont à risque ».

Les parents ont dû se plier aux directives du ministère de l’Education, afin que leurs enfants ne soient pas pénalisés. Cependant, malgré les mesures prises, ils restent angoissés par ses examens en pleine pandémie.

« Ce n’est pas le moment de tenir des examens. Nos enfants sont à risque. C’est un gouvernement irresponsable », déplore Jocelyn, qui suit sa fille du regard jusqu’à ce qu’elle gagne une salle de classe.

« Li mem li’nn dir mwa li strese », raconte Priscilla, maman de du petit Ryan. « Les examens ont été repoussés et, de plus, un autre confinement a été instauré. C’est stressant pour nos enfants. Mais c’est une décision du gouvernement. J’espère que tout se passera bien ».

Javed, habitant de Quinze-Cartons, est réveillé depuis 5h15. « Gramatin pa pe kone si pou vini ou pa… sitiasion la mem pa parey », confie-t-il. Ce père de deux enfants espère que les épreuves ne soient pas aussi difficiles au vu de la situation actuelle. « J’espère que les élèves auront de bons résultats ».

Car, comme le résume Rakesh, les révisions n’ont pas suffi pour les élèves. « Il y a eu un relâchement pendant le confinement et ils ont été découragés. C’est très difficile et éprouvant pour eux », observe l’habitant de Glen-Park.

Révisions en ligne.

De son côté, la maman d’Aadi estime que le ministère de l’Education aurait pu trouver une formule différente pour les élèves de la PSAC cette année. Pourquoi pas une promotion automatique comme pour les Grades 7, 8, 10 et 12, suggère-t-elle, visiblement accablée par la tenue des examens en zone rouge.

Accompagnée de sa maman, Drishtee relate s’être réveillée plus tôt que d’habitude ce matin. « Je suis très stressée. Les révisions se sont passées en ligne via Zoom. J’ai peur pour les examens, et j’ai peur aussi du virus de la Covid-19 », raconte la petite habitante de Glen-Park.

« Li pa fasil, me nou’nn bizin vini », ajoute une maman venue déposée son enfant avec son époux. Ils quittent les lieux, le regard préoccupé.

À l’école Notre Dame de la Confiance RCA, à Curepipe, Cindy, qui a accompagné son fils à l’examen, est légèrement angoissée depuis son réveil. « Mon fils était également stressé parce qu’il ne sait pas ce qu’il l’attend », lâche-t-elle.

« Ce matin, il m’a demandé s’il devra porter son masque toute la journée. Je lui ai expliqué que, dès qu’il arrivera à l’école, il devra constamment le porter, et qu’il ne devra pas trop se regrouper avec ses amis. Il faudra qu’il respecte le protocole mis en place », poursuit Cindy.

Pour cette mère de famille, il fallait renvoyer les examens « parce qu’on ne sait pas ce qui nous attend, et surtout parce que nous sommes dans la zone rouge ». Pour l’heure, s’inquiète-t-elle, la Covid-19 peut se trouver n’importe où dans le pays.

« J’espère que cela va bien se passer pour lui », conclut Cindy.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -