Grand-Sable – transport irrégulier et risques d’inondations : les habitants dénoncent leur calvaire quotidien

Les habitants de Grand-Sable, Petit-Sable, Bambous-Virieux et Bois-des-Amourettes, agglomérations à l’st de l’île, ne savent plus comment sensibiliser les autorités à leurs problèmes. En cause : l’accès limité au réseau du transport en commun, la gestion de la ligne desservant leurs régions et les risques d’inondations.

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Munis de pancartes et de banderoles, des habitants de Grand-Sable, Petit-Sable, Bambous-Virieux et Bois-des-Amourettes – comprenant des enfants et des conseillers de village – sont descendus à plusieurs reprises dans la rue, bravant quelquefois même le mauvais temps, sur le Waterfront de Petit-Sable. Raison de leur colère : le fait que cette région de l’île est mal desservie par le transport en commun. Ravin Ramphul, conseiller des villages de Grand-Sable et Petit-Sable, est d’ailleurs déjà monté à plusieurs reprises au créneau pour dénoncer la gestion de la route No 18 (Mahébourg-Flacq) par la Bus Owners Union. « Le problème s’aggrave de jour en jour. Nous sommes tous pénalisés. Hommes, femmes, enfants, personnes âgées… Se rendre à un simple rendez-vous à l’hôpital, au travail ou à l’école est un véritable parcours du combattant », dénonce-t-il avec force.

Un problème dont les conseillers de Grand-Sable et Petit-Sable ont d’ailleurs encore fait part l’année dernière par écrit aux autorités. Ainsi notent-ils que les usagers attendent quelquefois plus de 40 minutes à l’arrêt d’autobus. « Les chauffeurs ne respectent pas les horaires » , affirment-ils.

Et ce n’est pas tout ! « Le dernier bus quitte Mahébourg à 18h. Parfois, le chauffeur dépose ses passagers à Bel-Air et leur demande de faire enn ti demars par zot mem pou al lakaz. Gramatin ou bizin galoupe pou gagn bis e tanto sofer dir ou debrouye pou rantre kot ou ! » explique le conseiller Ramphul. « Sa sitiasion-la finn tro tolere. Pa kapav kontiniye koumsa ! »

La solution ? Pour le conseiller, deux postes de la National Land Transport Authority doivent être mis en place, un à la gare de Flacq et un autre à Mahébourg. « Sa pou permet fer enn sirveyans. Finn ariv ler pou met bann mwayen modern si nou anvi gagn bon rezilta », suggère-t-il.

Depuis quelque temps, cependant, les choses se seraient aggravées. Ainsi, selon des sources bien renseignées, des propriétaires d’autobus auraient changé de stratégie en apprenant que la NTLA avait reçu des plaintes concernant le trajet Flacq-Mahébourg. « Aster, zot tir bis gramatin, zot fer enn vwayaz, e apre zot ferm bis dan garaz. » Résultat : « Il n’y a pratiquement plus de bus qui circulent dans la journée, et tout le monde est pénalisé, les passagers devant voyager comme les étudiants devant rentrer chez eux après les heures de classes », fait-il comprendre.

Le problème de transport n’est d’ailleurs pas la seule préoccupations quotidiennes des habitants de ces deux villages. Ravin Ramphul, également conseiller au C-conseil de district de Grand-Port, explique : « D-depuis longtemps, Grand-Sable a été décrit comme une zone à risque en matière d’inondations. » Ainsi, dit-il, en 2015, cette région a reçu la visite d’une équipe d’experts des ministères de l’Environnement et des Infrastructures publiques, mais aussi de l’Agence japonaise de Coopération internationale (JICA).

« Des plans de conservation pour les zones côtières avaient été proposés, comprenant notamment un déversement de gravier sur la plage à Grand-Sable. » L’objectif était de réhabiliter cette zone côtière dans le cadre du projet Macadam Beach, sponsorisé par la JICA. « Me sa pa finn marse. Lamer finn aval tou makadam. Certes, c’était un projet pilote, mais sak lane, minister Lanvironman ti pe fer mem zafer, ti pe inzekte par miyon pou remet makadam. Tou sa larzan-la ti pe al dan lamer », dénonce le conseiller.

De même, en 2020, le ministère de l’Environnement est venu de l’avant avec un projet de revêtement en rochers, sur une longueur de 850 mètres et à un endroit différent. « Les habitants avaient beaucoup apprécié la démarche et pensaient que ce projet allait mettre fin à leurs inquiétudes. Sauf que les travaux se sont arrêtés à un endroit où vivent toujours cinq familles », fait-il comprendre.

Du coup, les murs de pierres que ces dernières avaient construits à leurs propres frais, pour se protéger des fortes vagues, ont commencé à céder. « Depuis le 31 janvier 2022, mon mur a commencé à se fissurer et se casser du fait du flux et du reflux des vagues », explique Abdulla en regrettant que « zame nou finn trouv sa avan ! » Un problème qui se serait, selon ces familles, accentué avec le mur construit par le ministère de l’Environnement. « Sa bann ros-la rebondi apre sa pe perkit ar nou miray », raconte un habitant de Grand-Sable, et qui vit dans la localité depuis de longues années.

Le conseiller Ramphul affirme que ces pères et mères de famille sont très inquiets. « Ils craignent que leur mur s’effondre d’un moment à l’autre, entraînant la destruction de leur maison. » Abdullah abonde dans le même sens : « nous sommes exposés en permanence. Nous craignons pour la sécurité de nos enfants, surtout pendant la nuit. Nous vivons dans une peur permanente. »

Pourtant, un projet sur la Capacity Development in Coastal Protection and Rehabilitation avait été brandi par le ministère de l’Environnement lors d’un séminaire régional. En vain, visiblement…

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