GRANDE-BRETAGNE : Londres inquiète de la vague de Mauriciens clandestins

La vague de Mauriciens clandestins, installés en Grande-Bretagne depuis ces dernières années, suscite de graves préoccupations de la part des autorités britanniques. Ces dernières ont voulu tirer la sonnette d’alarme en dépêchant d’urgence à Maurice une délégation de haut niveau, venue du Home Office britannique, en vue de reprendre toute la question avec le gouvernement.
Il semblerait qu’en cas de détérioration de la situation dans les mois à venir, Maurice pourrait perdre les bénéfices du Visa Exempt Regime accordé à seulement 32 autres pays au monde, outre ceux de l’Union européenne.
Selon des recoupements d’informations effectués à l’hôtel du gouvernement, le directeur général du Strategy, Immigration and International Group et membre du Home Office Board, Mike Anderson, avait dirigé une délégation britannique pour des discussions sur cette question de visas et sur des mesures à prendre pour limiter cette vague d’immigrations clandestines en Grande-Bretagne. La préoccupation principale de Londres concerne le fait que « a large number of Mauritian nationals are making abuse of the visa exemption regime for Mauritian nationals entering the United Kingdom and are entering and staying illegally in the United Kingdom ». Dans d’autres cas, des Mauriciens en visite en Grande-Bretagne « have overstayed or are working illegally or trying to contract marriage tio switch to Spoyse Visa ». Les dernières statistiques officielles indiquent que, pour les premiers mois de cette année, un peu moins de 10 000 Mauriciens – soit exactement 9 915 – avaient pris l’avion en destination de Londres, principalement. Force est de constater qu’avec la desserte de Dubayy par Emirates Airlines, un nombre conséquent de Mauriciens transitent par ce pays avant de se rendre en Grande-Bretagne.
L’hôtel du gouvernement partage les inquiétudes des autorités britanniques sur cette question d’immigration clandestine et toute une gamme de mesures ont été évoquées pour éviter le camouflet diplomatique administré à Maurice avec le retrait par Londres des avantages sous le Visa Exempt Regime. Dans d’autres cas extrêmes, pour lutter contre les clandestins, Londres a menacé d’autres pays avec l’imposition d’une caution de l’ordre de Rs 150 000, somme remboursable qu’au retour dans le pays, à la fin du séjour en Grande-Bretagne.
« Nous n’en sommes pas encore arrivés à ce stade extrême. Après les discussions de la semaine dernière avec les autorités britanniques, des mesures s’imposent en vue de rectifier le tir. Et il faudra s’attendre à voir les officiers à l’immigration britannique être pointilleux lors du contrôle à l’arrivée des Mauriciens à Londres. Mauritian Nationals wishing to live, work, marry or study require a visa before travelling to the United Kingdom », s’appesantit-on dans les milieux officiels.
Pour les séjours d’une durée de moins de six mois en Grande-Bretagne, les Mauriciens peuvent se prévaloir du Visa Free Regime, à condition toutefois que les “immigration requirements” soient respectés. Ces conditions sont un passeport valide au-delà de la période de séjour, des « financial means to show proof about means to cover the expenses of the stay », un billet de retour valide, des preuves de réservations d’hôtel et des lettres d’hébergement en bonne et due forme.
D’autre part, il est désormais recommandé aux Mauriciens, qui ont été refoulés auparavant par les autorités britanniques, de se munir de visas d’entrée avant d’effectuer tout déplacement. Pour tout déplacement de plus de six mois, un visa d’entrée préalable s’impose, de même que pour ceux qui veulent entreprendre des études, lesquels doivent être en possession d’une « Valid Confirmation for Studies » (CAS) et d’un visa émis par la haute commission britannique à Londres.
En cas de non-respect de ces conditions, « Mauritian nationals run the risk of refusal entry in the United Kingdom and in respect of those who breach the conditions of their entry they may be repatriated and banned entry temporarily or permanently to the United Kingdom ». L’avertissement en ce début de crackdown de l’immigration clandestine en Grande-Bretagne est des plus clairs.

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