Gréve de la faim : Nishal Joyram n’entend pas jeter l’éponge

Des cérémonies de candlelight organisées dans les quatre coins de l’île, samedi

Nishal Joyram ne compte pas jeter l’éponge quand bien même son état de santé inspire de vives inquiétudes. Le gréviste, qui en était à son 19e jour de jeûne hier, a tenu à remercier les Mauriciens qui se sont déplacés en grand nombre tout au long de la semaine pour le soutenir.

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« Je veux passer un message à la population. Je veux vous remercier. Cela fait 19 jours que nous sommes ici. Nous annoncerons les actions citoyennes et les stratégies qui seront menées et adoptées à partir de la semaine prochaine si le Premier ministre ne change pas son fusil d’épaule. » Des cérémonies de candlelight ont été organisées, hier soir, à travers l’île, soit à Pointe-aux-Sables, Quatre-Bornes, Mahébourg, Rivière du Poste et à la Place de la Cathédrale à Port-Louis.

Nishal Joyram, qui entame le 20e jour de sa grève de la faim ce dimanche, est affaibli. Son état est tel qu’une proposition pour l’hospitaliser lui a été faite, mais le gréviste n’en démord pas. Il demeure déterminé à poursuivre son combat visant à contester les prix élevés des carburants.

Les déclarations faites à Chamouny, lundi, par le Premier ministre selon lesquelles il ne céderait pas face à l’action de Nishal Joyram, n’ont nullement entamé son moral : « C’est moi qui demande au PM de faire preuve de bon sens. Il y a quatre facteurs sur lesquels le gouvernement doit se baser afin de revoir à la baisse les prix des carburants. Il y a la chute du prix du baril à l’échelle internationale, la baisse du coût du fret, le fait que certains pays aient réduit le prix du carburant, ainsi que la stabilité du dollar. Il n’y a aucune raison de maintenir les prix des carburants. Nous demandons au gouvernement de suivre la tendance du marché international. »
Sourde oreille

Ivor Tan Yan, l’un des fer de lance du comité de soutien, a lancé un appel au Premier ministre, au ministre du Commerce, au ministre des Finances et au directeur de la State Trading Corporation (STC) pour organiser une réunion de négociation afin de trouver une solution et mettre fin à cette grève de la faim : « Le gréviste regrette qu’il n’y ait pas eu de négociation et de réaction positive pour l’heure. Est-ce trop demander ? »

Certes, les revendications de Nishal Joyram semblent tomber dans l’oreille d’un sourd à ce stade, mais ce dernier peut se targuer, outre l’appui des citoyens lambda, des hommes politiques de l’opposition et des syndicalistes, d’avoir obtenu le soutien indéfectible de certains membres d’organisations socioculturelles, dont la Voice of Hindu (VOH) de Navin Unoop, qui a demandé aux autorités gouvernementales d’agir dans les plus brefs délais : « Il y a une famille, des enfants derrière le gréviste. Les décideurs doivent mettre de côté leur ego en favorisant le dialogue. »

Cette grève de la faim devrait connaître un tournant cette semaine. C’est du moins ce que nous a confiés le gréviste, hier, lequel était en compagnie d’Ivor Tan Yan : « Je demande aux citoyens de réfléchir aux actions qui pourraient être enclenchées. Sanzman se zot ki deside. Se zot ki fer tann zot lavwa. Nou pou fer sa a partir lindi mem. Nous sommes fatigués de ce régime qui gouverne ce pays dans l’opacité la plus totale. »

D’autres personnes vont-elles se joindre au jeûne de protestation cette semaine ? La question est sur toutes les lèvres après la tentative de Danielle Selvon, ancienne députée du MSM, de se rejoindre à la grève de la faim au cours de la semaine écoulée, avant qu’elle ne fasse marche arrière « par manque d’infrastructures. »

Un tournant cette semaine?

Ivor Tan Yan souligne qu’ « on ne se lance pas dans un mouvement de grève sans une certaine préparation. Voyez Sanjeev Teeluckdharry qui a dû se raviser de par ses obligations professionnelles. »
Reste que le mouvement de soutien a dévoilé, hier, ses premières stratégies pour jouer son va-tout dans une tentative de faire plier le gouvernement. Des cérémonies de candlelight ont été organisées à Pointe-aux-Sables, grâce au soutien du député Fabrice David, à Quatre-Bornes, à Mahébourg, grâce au soutien de Georges Ah Yan, de Rivière du Poste et à la Place de la Cathédrale à Port-Louis.

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