GROSSES AVERSES : Les squatters de Cité-La-Cure laissés à eux-mêmes

Hier, alors que l’île était en état d’alerte avec les fortes pluies qui ont frappé le pays, les squatters de Cité-La-Cure, dont les longères ont été démolies au début du mois, étaient laissés à eux-mêmes. Ayant trouvé un abri sous une tente de fortune rue Robert Scott, ces familles étaient à la merci des conditions météorologiques.
Depuis que leurs maisons ont été détruites le 5 mars dernier, une quinzaine de familles de Cité-La-Cure dorment quasiment à la belle étoile. Une tente de fortune abrite en bordure de route quinze familles vivant déjà dans la misère. Sous une pluie battante, en bordure de route, Jessica, mère de deux enfants dont un en bas âge, regarde tomber les averses. Elle nous montre du doigt ce qu’elle a pu sauver lors de la démolition de sa longère au début du mois : un matelas et un oreiller. « Mo linz finn tranp net ek sa lapli. Erezman sa madam ki ress la finn donn mwa enn linz resanz ». La rivière en crue et l’accumulation d’eau devant la tente de fortune ont ému Josiana Edouard, qui a ouvert les portes de sa maison pour accueillir les squatters en attendant que les choses se calment. Dans ce faubourg de la capitale, de nombreuses familles ont été touchées par la détresse des squatters et leur ont offert un lieu de vie temporaire. « Kan monn trouv dilo pe monte mo pann kapav fer kouma dir mo pa konpran nanie. Monn prefere ed zot parski mo mem mo ti kapav dan enn problem parey », déclare Josiana, qui vit elle-même dans des conditions difficile. « Mo lakaz koule andan, me mo pann kapav ress insansib ».
Avec les fortes pluies, la colère et la détresse se lit sur les visages meurtris des squatters. « Depi ki finn tir nou dan nou lakaz, pann trouv personn, na pa finn gagn okenn led ek gouvernman », déplore Gino Agathe. Ce jeune vivant avec sa femme sous cette tente de fortune poursuit : « Finn tir nou dan nou lakaz pou mett nou lor sime. La si dilo kontign monte, kot nou ti pou ale si detrwa dimounn landrwa pa ti sagrin nou ? »
Les squatters disent vivre dans la peur. « Nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Les autorités ont eu l’audace de détruire nos maisons, de nous mettre à la rue, elles sont donc capables du pire. Quelqu’un s’est-il soucié de nous depuis que les grosses pluies ont été annoncées ? Où sont ces ministres et députés de la circonscription qui nous avaient promis de décanter la situation ? Ils ont également disparu », déplorent les squatters. « Azordi nounn gagn enn plas pou dormi me dime si ena lapli ankor kot mo pou ale ek mo ti baba ? » se demande Jessica, inquiète pour la santé de son enfant, exposé nuit et jour aux intempéries. En attendant, toute l’attention est tournée vers la rivière, d’autant qu’une partie sous le pont est obstruée par des déchets et des herbes. « Si sa inonde, pa kone kot pou galoupe », s’alarme notre interlocutrice.

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