Groupe Réflexion Emmanuel Anquetil : « Les habitants du Morne : les éternels laissés-pour-compte »

Le Groupe Réflexion Emmanuel Anquetil (GREA), un mouvement politique basé sur une vision écologique, a vu le jour le lundi 25 janvier. Il a pour membres Habeeb Sayed-Hossen, Rama Valayden, Denis Grandport et Sunil Dowarkasing, entre autres. Le groupe était face à la presse, hier, à l’hôtel St- Georges, où il a été question des conditions de vie des habitants du village du Morne qu’Habeeb Sayed-Hossen a qualifiées d’ « indignes. » Il a réclamé des explications sur la mise en application du rapport, rendu public en 2011, du Local Economic Development Plan. Franky Ragoo, président de Monaz, un groupe qui milite pour le bien-être des 2000 habitants du village, a également pris la parole.

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« Bann bourzoi pou desan dan zot loto. Bel tam-tam pou ena le 1er fevrier pou fet lesklavaz, alor ki a kote dimounn pe soufer », a fait ressortir le porte-parole du GREA, Habeeb Sayed-Hossen. « L’argent du contribuable n’est pas dépensé judicieusement et équitablement dans le développement des villages du pays. Les habitants du Morne sont les éternels laissés-pour-compte », dit-il. Pour appuyer ses dires, Habeeb Sayed-Hossen met en avant « le sempiternel problème d’approvisionnent en eau auquel sont confrontés les habitants ainsi que les autobus qui desservent la localité et qui n’ont pas d’horaire fixe. »

Habeeb Sayed-Hossen a cité l’UNESCO, qui avait inscrit le paysage culturel du Morne dans sa liste du patrimoine mondial en 2008. « L’UNESCO s’intéresse-t-elle au sort des habitants du village ? Je pense que ce serait la moindre des choses. Les membres de cette instance auront certainement le même avis que nous », souligne le porte-parole du GREA, qui a enchaîné avec les conclusions du rapport du Local Economic Development Plan destiné à apporter des solutions aux conditions de vie des habitants du Morne. « Cela fait dix ans que ce rapport a été publié. Qu’a-t-on fait concrètement pour appliquer les recommandations qui en découlent ? Rien, alors que des gens se font constamment expulser des terres qui ont appartenu à leurs ancêtres », souligne Habeeb Sayed-Hossen.

Denis Grandport a également brossé un tableau sombre de la situation qui prévaut au Morne. « Nous nous rendons souvent dans le village où les habitants disent se sentir délaissés par l’État. Bis pa pass dan landrwa pou pran zanfan apre lekol. Bannla bizin marse pou rant lakaz. Kouma rantre zot fatigue, pa kapav fer devwar », dit-il. Franky Ragoo, président de Monaz, a lancé un appel aux députés de la circonscription pour qu’ « ils viennent plus souvent au Morne pour constater de visu la misère qui règne. Ena lakaz pena elektrisite, ena problem erozion ek transpor pena pou fer zanfan sorti dan vilaz inpe. »

Si les récents travaux d’installation entrepris par la CWA et des ONG ont permis une meilleure alimentation en eau dans le village, Franky Ragoo déplore le fait que cet eau est impropre à la consommation. « Notre joie a été de courte durée, car nous constatatons que l’eau dont on nous abreuve est pompée d’une rivière sans faire l’objet de traitement. Traitez-nous comme des humains, s’il vous plaît », dit-il.

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