HARLEY STREET FERTILITY CENTRE: Quand son désir d’enfant peut enfin se réaliser …

L’incapacité de concevoir un enfant peut priver de bonheur un couple surtout quand il a toujours rêvé d’en avoir. Le désir ne devient que plus fort au fil du temps et les années passant, l’angoissant sentiment de devoir se résigner à ne pas en avoir. Selon le Dr Rajat Goswamy, directeur médical du Harley Street Fertility Centre, à Floréal, un couple sur six ne peut concevoir de manière naturelle. Depuis trente ans, le gynécologue indien établi en Angleterre et résidant aujourd’hui à Maurice, maîtrise cet « art » qu’est le traitement de l’infertilité. À Maurice, cela fait dix ans qu’il « donne un coup de pouce à la nature » pour aider des couples à avoir des enfants, cela au moyen « des plus récentes percées en médecine reproductive et en technologie pour diagnostiquer et traiter les problèmes de fertilité ».
« Un grand vide. » C’est ainsi que Shiama Hurnanan, 37 ans, décrit sa vie de couple avant que le petit Vibhim, aujourd’hui 20 mois, ne vienne tout changer. Cinq ans après son mariage, son époux et elle consultent en vain des spécialistes en fertilité. « Je me sentais très isolée. Mon époux et moi avions déjà bâti notre maison. Nous avions tout sauf un enfant. » Ce manque, Shiama Hurnanan le ressent d’autant plus qu’elle met elle-même au monde des enfants, étant sage-femme à l’hôpital Jeetoo. « C’était très dur pour moi », confie-t-elle. Elle ne désespère pas, poursuit les visites chez divers gynécologues jusqu’à ce qu’elle découvre le Harley Street Fertility Centre après douze ans de mariage… Comme Shiama, cette envie de tenir dans ses bras un bébé et d’être parent est palpable chez d’autres femmes et hommes. Et, chez certains, il ne s’agit pas que d’un simple souhait mais d’un réel besoin de devenir parents sans quoi ils ont le sentiment d’être incomplets.
Le Dr Goswamy se donne justement pour mission d’aider ces couples à avoir des enfants « when nature has failed them ». Ayant travaillé depuis trente ans dans le domaine en Angleterre et depuis dix ans à Maurice, le gynécologue propose « des soins de qualité, personnalisés et de niveau international » dans son centre. Pionnier dans l’introduction de la sonde vaginale pour la ponction des ovocytes, le Dr Goswamy détient une expertise en échographies, dosages hormonaux, hysteroscopies et coelioscopies pour diagnostiquer et traiter les dysfonctionnements hormonaux, l’endométriose, les polypes et les fibromes. Selon son Fertility Nurse Manager, Géraldine Fayd’herbe, le médecin indien « ne croit pas dans l’infertilité inexplicable. Il analyse le profil de chacun de ses patients et identifie toujours les causes de l’infertilité, pour enfin proposer des solutions adaptées. »
Cadre légal
« Avant, je quittais mon centre en Angleterre pour venir à Maurice chaque deux mois, pour une période de deux semaines. Maintenant, je passe la majeure partie de l’année ici et je me rends en Angleterre chaque quatre mois où je reste pour deux semaines », indique le Dr Goswamy. Le Harley Street Fertility Centre offre tous types de traitements disponibles à l’étranger à l’exception de l’insémination artificielle à travers le don de sperme ou d’ovocytes qui n’est pas encore légale à Maurice. Pourtant, un cadre légal en ce sens serait d’une grande aide pour nombre de couples selon le Dr Goswamy. « Actuellement, ceux qui doivent recevoir des dons de sperme ou d’ovocyte doivent se rendre à l’étranger : en Inde, en Espagne etc. Depuis cinq ans, les autorités indiquent que les procédures vont se mettre en place mais on attend toujours… »
Insémination intra-utérine (injecter des spermatozoïdes “préparés” dans la cavité utérine, le jour de l’ovulation) ; Fécondation In Vitro (FIV) ; ICSI (injection intracytoplasmique de sperme — technique utilisée dans les cas d’infertilité masculine ; éclosion assistée au laser ; congélation d’embryons et traitements luttant contre le syndrome des ovaires polykystiques de même contre les fausses couches à répétition sont entre autres soins proposés au Harley Street Fertility Centre. Les coûts des traitements varient entre Rs 10 000 et Rs 150 000, indique-t-on.
S’agissant de la FIV, les chances qu’elle donne lieu à une grossesse dépendent de l’âge de la femme, indique le gynécologue. « Entre 25 à 30 ans, la femme a 45 % de chance de tomber enceinte ; à 35 ans, les chances sont de 30 à 35 % ; à 40 ans, entre 15 à 20 % et à 43 ans, 5 %. »
Quels sont les problèmes présentés par les patients qui se rendent au Harley Street Fertility Centre ? Selon le Dr Goswamy, le problème d’un tiers des couples provient de l’homme, le deuxième tiers provenant de la femme et le troisième tiers des deux conjoints. Le stress et l’âge en sont-ils à la source ? « Le stress en est un facteur particulièrement pour les hommes. L’âge est un facteur qui affecte davantage les femmes. Les Mauriciens se marient en général plus tôt. Mes patientes mauriciennes sont bien plus jeunes que mes patientes en Angleterre où 70 % des femmes ont plus de 40 ans quand elles viennent me voir pour la première fois. Ici, environ 10 % de mes patientes ont plus de 40 ans la plupart ayant entre 30 et 35 ans. Le taux de réussite est donc meilleur à Maurice qu’en Angleterre », fait voir le gynécologue.
Tourisme médical
Un couple sur six éprouve des difficultés à concevoir de manière naturelle, ajoute-t-il, et il en serait de même sur le plan international. « Il n’y a rien de nouveau par rapport à autrefois ni davantage de problèmes d’infertilité. C’est simplement qu’ils sont plus souvent diagnostiqués de nos jours. Il y a 35 ans, de tels traitements n’existaient pas. Ces trente dernières années, les gens ont découvert que des traitements existent et qu’il est possible d’avoir son propre enfant malgré des problèmes d’infertilité. Dans la plupart des cas, les couples peuvent avoir leur propre enfant, il n’est pas toujours nécessaire d’adopter. »
En 10 ans, le Harley Street Fertility Centre a permis à plus de 400 couples d’avoir un enfant à travers la FIV et 400 autres au moyen d’autres traitements. En Angleterre, le gynécologue aura fait le bonheur de quelque 10 000 couples en 30 ans.
Les patients du Dr Goswamy, à Maurice, comprennent aussi des touristes (20 % à 25 % de ses patients), majoritairement des pays avoisinants tels Madagascar, Comores et Seychelles. Certains proviennent également de France, d’Angleterre, et d’Inde. « Les patients européens viennent suivre leur traitement ici et profitent en même temps pour passer des vacances. Il y a certains traitements qui ne sont parfois pas disponibles chez eux. Par exemple, il y a un couple de La Réunion qui est venu me voir. Le conjoint avait plus de 60 ans et en France, lorsque l’homme a plus de 60 ans, on ne traite pas le couple pour des problèmes d’infertilité. » De l’autre côté, ce qui attire les Anglais, c’est qu’ils « me paieraient la même somme en Angleterre que s’ils venaient à Maurice pour le traitement et les vacances. Alors, ils prennent dix jours de vacances et se relaxent à Maurice ». Par rapport aux touristes, les tarifs pour les Mauriciens sont plus bas « vu que leurs revenus sont plus bas ».
Pour le Dr Goswamy, lorsqu’il y aura davantage de connexions aériennes entre Maurice/Kenya et les autres pays d’Afrique alentour, il y aura davantage de patients de ces pays. Actuellement, selon le gynécologue, le problème majeur avec le tourisme médical à Maurice — pas seulement pour les problèmes d’infertilité — est le manque de connexions aériennes. « Si quelqu’un veut venir de Kenya, actuellement, il n’y a que deux vols par semaine. Si on pouvait avoir trois, quatre, cinq vols, ce serait mieux. La rumeur veut que Air Mauritius travaille sur un ou deux vols de plus, ce qui serait bien. Il y a de l’espoir pour attirer davantage de touristes africains de cette manière. »
Le centre du Dr Goswamy n’a rien à envier aux autres grands centres de fertilité à travers le monde selon Géraldine Fayd’herbe. « Récemment, nous avons reçu quelques étudiants d’Oxford qui sont venus passer une semaine à Maurice. Ils ont trouvé que c’est meilleur ici qu’en Angleterre. In London, they don’t have space. The whole system is too constricted » ajoute le gynécologue. »
La ressemblance pas toujours génétique
Le Dr Goswamy, voit-il dans les autres centres de fertilité de l’île de la concurrence ? « Il existe d’autres centres. Mais, il ne s’agit pas tant de la concurrence que de ce que vous pouvez proposer comme traitements. Si vous avez dix restaurants dans l’île, les dix proposent des cuisines différentes et reçoivent des clients. Ce qu’on fait, ce n’est pas juste une science mais c’est aussi un art. Alors, on propose des traitements différemment. »
Si le don de sperme et d’ovocytes n’est pas encore légal à Maurice, il sont plusieurs patients mauriciens à s’être rendus à l’étranger pour les recevoir. Le Dr Goswamy travaille déjà avec des centres de donneurs dans plusieurs pays. « Le gynécologue se rend en Inde deux à trois fois par an. On regroupe les patients souhaitant avoir des donneurs de l’Inde au mois où il y va pour qu’ils partent avec lui. Là-bas, c’est le Dr Goswamy lui-même qui fait la ponction des ovules avec les donneuses qui restent anonymes », explique Géraldine Fayd’herbe.
Le Dr Goswamy ajoute : « Lorsque nous faisons une insémination artificielle à travers don de sperme ou d’ovocytes, il est préférable que l’enfant ou quiconque autre ne remarque pas qu’il n’est pas de ses parents. Donc, si le couple est d’origine indienne, nous avons recours à des donneurs indiens, si le couple est d’origine chinoise ou africaine, on se tourne vers des donneurs chinois et africains. Nous essayons de marier les groupes ethniques, les caractéristiques physiques pour que l’enfant ressemble à ses parents et qu’il ne soit pas confronté à des questions de la part de ses amis plus tard. » Du reste, fait voir le Dr Goswamy, « la ressemblance entre un enfant et ses parents n’est pas toujours génétique. L’enfant copie les expressions de ses parents, leurs manières de faire. 70 % des comportements et du look de l’enfant sont le fait de copier sur les parents. Des études ont montré que seules 25 % des caractéristiques d’une personne sont liées à la génétique. 75 % des caractéristiques étant environnementales ou d’influences parentales ou encore le résultat de l’éducation ».

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