Haute commission indienne : Sanjeev Sanyal critique les agences de notation euro-centriques

Sanjeev Sanyal, membre du Conseil consultatif économique du Premier ministre indien, a, lors d’une conférence organisée mercredi conjointement par la Haute commission indienne et l’Indian Business Council, fait une sortie en règle contre les agences de notation basées sur les critères européens. La conférence, se déroulant à l’auditorium de la Haute commission indienne, a réuni un parterre de personnalités de haut niveau, composé de capitaines d’entreprises du secteur privé, d’hommes d’affaires membres de l’Indian Business Council et de nombreux entrepreneurs mauriciens.

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Sanjeev Sanyal n’a pas caché son exaspération devant la façon dont les agences de notation, animées surtout par les grandes puissances, traitent les pays du Global South . Il a ainsi dit son étonnement qu’un pays comme l’Inde, pourtant considéré comme une des plus grandes démocraties du monde, se retrouve à la traîne dans l’indice de V-Dem, et que seuls les pays scandinaves sont à la tête de l’indice. Idem pour l’indice du bonheur, où l’on retrouve les mêmes pays en tête, dit-il.

Le problème, a-t-il fait comprendre, c’est que tous ces indices sont souvent repris par la Banque mondiale pour établir son indice de bonne gouvernance, ce qui, selon Sanjeev Sanyal, « démontre un manque d’équité ». Il affirme que l’Inde a développé son propre indice, qui doit cependant être soutenu par les pays du Sud. Aussi demande-t-il à Maurice d’accorder elle aussi son soutien.

Sanjeev Sanyal s’est étendu sur l’évolution économique de l’Inde durant les 30 dernières années. Il a ainsi évoqué les réformes introduites au fil des années sous la direction de Premier ministre tels que Atal Bihari Vajpayee ou Manmohan Singh. « Si ces réformes avaient été bien engagées, elles ont par la suite stagné », explique-t-il.

Il s’est par ailleurs appesanti sur la croissance économique des prochaines années. « Nous ne pouvons prétendre combattre la pauvreté sans croissance économique », a-t-il soutenu, avant de parler d’une réforme économique consistant à réduire les contrôles gouvernementaux de façon à se concentrer sur les services et la mise en place de garde-fous laissant aux investisseurs privés le soin de développer l’économie.

L’Inde, poursuit-il, vise à devenir un pays développé d’ici à 2047. « Pour cela, il nous faut travailler en partenariat avec les pays de la région et les pays africains. »

Il a ensuite évoqué la longue histoire maritime de l’Inde dans l’océan Indien, « qui est loin d’avoir commencé avec Vasco de Gama », ajoute-t-il, car « cela fait près de 5 000 ans que les navires indiens naviguent dans la région ». Après quoi il a évoqué son rêve de recréer un navire comme il en existait il y a 2 000 ans, « et qui fera revivre la technologie indienne de cette époque ».

Ce navire sera assemblé avec des planches de bois, dit-il, précisant qu’il n’y aura « que les étoiles pour le guider ». Ce projet est en voie de réalisation, précise-t-il. Une fois le navire terminé, un voyage vers l’Asie du sud-est et le Golfe persique, le long de l’une des routes traditionnelles, est prévu en 2025, et ce, en utilisant les anciennes techniques de navigation de la marine indienne.

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