Hier matin – Bambous : « Nou pe leve-dormi dan labou ; zanfan faim, pena manze ! »

Plus de 110 familles accueillies dans des centres de refuge de l’Ouest: « Nou’nn gagn dipin-dite ek Sekirite sosial »

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Père Mongelard : « Quand les autorités vont-elles enfin mettre fin au calvaire de ces familles ? »

Elles sont plus de 250 familles qui vivent dans la région de Folles Herbes, à Bambous. Ce vendredi 27 janvier, Ces mères de famille témoignent alors qu’il pleut des cordes ce vendredi matin: “nou’nn pas lanwit blans, avek nou bann zanfan ki pe plore, pe gagn fin. Enn lanwit lapli inn krazer mem. Tou inn al dan delo. Manze pena ! Lakaz inn vinn labou partou… Enn sel desord, narien napli ena.”

Autour de ces personnes, leurs abris de fortune – des feuilles de tôle sommairement rafistolées avec des cordes, des morceaux de tissus, du carton et des sak goni, qui tiennent à peine debout. De fait, dès la matinée, ces personnes se sont dirigées vers des centres de refuge de Bambous, de Cascavelle et de Beaux-Songes. À la fin de la journée de ce vendredi 27, plus de 110 personnes étaient à Bambous, et une cinquantaine avaient trouvé refuge à Cascavelle et Beaux-Songes.

C’est une scène qui fend le coeur, expliquent des bénévoles d’ONG qui sont allés à la rencontre des réfugiés. “Ils sont entassés les uns sur les autres et ils savent qu’ils vont être critiqués pour être venus trouver refuge dans les centres. Mais ils n’ont pas d’autre choix. C’est pas facile” , disent-ils.

Les sinistrés de Folles-Herbes ajoutent que “nous avons eu du pain pour manger et du thé. Ce sont des officiers de la Sécurité sociale qui nous ont expliqué comment ça allait se passer…” Au moins, disent ces personnes, “nou’nn gagn delo biskwi sec !”

“Ces familles sont contraintes de se tourner vers des centres de refuge, Je connais bon nombre d’entre elles du fait que nous avons des suivis avec plusieurs qui ont déjà entamé leurs démarches auprès des autorités et qui attendent, depuis des années, qu’elles auront enfin droit à un toit décent”, affirme le père Gérard Mongelard, ajoutant que « chaque année, le discours budgétaire parle de 12 000 nouvelles maisons pour les démunis. Kot ete sa bann lakaz la ? Kan pou trouve ?” Il renchérit : “quand est-ce que les autorités concernées auront enfin la volonté de mettre fin au calvaire de ces familles ?”

Sur une note plus positive, le Père Mongelard explique que “sur ces cinq dernières années, avec le soutien de bénévoles, nous avons pu trouver des terrains d’entente avec les autorités. Un terrain a même été identifié, une cérémonie officielle d’inauguration a eu lieu. Mais quand est-ce que les travaux vont commencer ? Et aboutir, c’est une autre paire de manches !” Le fond du problème, avance-t-il, “c’est qu’il n’y a pas une vraie politique de logement destinée à ces personnes qui sont dans le besoin.”

Il argue : “nous avons, nous aussi, compris qu’il y a, dans certaines régions, des éléments qui tentent de faire pression et frauder pour devenir propriétaires de maisons. Mais nous avons élaboré une bonne méthode avec les autorités pour le screening et éviter ainsi ce type de surprises désagréables.”

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