HOMMAGE : Quand Kaya racontait Zistwar Revoltan

“Kaya retourne. Zistwar Revoltan, sa quatrième cassette, sera bientôt disponible”, dit l’introduction de ce texte publié dans l’édition du 30 juillet 1996 du Mauricien. Dans ce texte réalisé par une des journalistes l’ayant suivi depuis le début, Kaya raconte sa musique et, “avec un regard un peu blessé”, il revient sur son histoire. Une petite page d’histoire écrite sous le titre Kaya : La voie de son maître, que nous vous proposons, alors que les 17 ans de sa mort seront observés le 21 février.
“Freeman, se mo laswit personel à Redemption Song (Bob Marley). Sante-la pou mwa, li pa ti konple. Mo fin ekrir Freeman avek enn lespri pou donn li enn laswit dan mo fason.” Le regard de Kaya ne dérive jamais. Il voyage. Comme son esprit. Il ne stagne à aucun moment. Ses yeux s’attardent, abstraits, puis se plantent au fond de ceux de son interlocuteur. “Kifer Zistwar Revoltan ? Parski ena tro boukou lipokrizi otour nou. Parski bizin denons boukou kiksoz. Pa kapav res trankil, aksepte, soumet. Tou bann slogan vid, enn sel lepep…, sipaki ankor, zot tou fose. La sosiete inn fose, inn perdi lam.”
Quel que soit l’argument, Kaya demeure imperturbable. Sans s’embraser comme ceux dont la flamme n’est, en fait, qu’un feu de paille, ni mimer l’indifférence de l’artiste blasé, qui, au-dessus de tout, prend un air détaché. Kaya s’exprime en toute sérénité. Comme cette fumée légère qui s’échappe d’entre ses lèvres, il semble en paix avec la nature qui l’entoure. Son amertume, son aigreur, le seggaeman ne les vomit pas, parce que c’est devenu culturally correct. Il préfère sa rébellion douce. Ses mots acides sur des notes sensuelles.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -