ICT/BPO: 94 jeunes formés à une langue étrangère

A Third Language Course for Business. C’est ce à quoi 94 jeunes sans emploi ont été formés sous le National Skills Development Programme (NSDP). Après trois mois de formation à plein-temps, ils ont reçu leur certificat hier, à Ébène. L’initiative de ce cours taillé sur mesure pour la demande provenant d’Accenture Operations revient à cette dernière, elle-même en collaboration avec le Human Resource Development Council (HRDC).
La formation a démarré en avril dernier avec 102 intéressés répartis en six groupes de 17 apprenants. Suite à un exercice de sélection en vue de choisir ceux éligibles aux cours d’italien, d’allemand et d’espagnol, 94 ont été retenus. Les objectifs principaux de ces cours étaient d’équiper les apprenants d’outils dans divers domaines de la communication dont la prononciation, le vocabulaire, l’agencement des idées et la compétence orale, entre autres. Les cours ont été dispensés par des formateurs étrangers de Websun Management and Consultant Ltd et les étudiants ont eu à compléter 160 heures de stage à Accenture en vue de se familiariser à l’environnement du travail.
Le NSDP est une mesure budgétaire ayant pour objectif de former les jeunes de 16 à 35 ans n’ayant pas d’emploi. Lors de son allocution, la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, devait féliciter les jeunes ayant complété cette formation. « Apprendre une langue étrangère en trois mois et parler presque comme des pros envoie certainement deux messages : d’abord, celui que nous pouvons assimiler l’essentiel d’une langue en un court laps de temps et deuxièmement, là où il y a de la volonté, il y a un chemin », dit-elle. Elle devait en outre ajouter que nombre d’employeurs peinent à trouver des compétences. « Le gouvernement est très engagé à trouver des solutions au décalage entre l’offre et la demande. Le NSDP participe à l’acquisition de cet objectif ». Selon la ministre, cette formation a un « impact positif » sur les étudiants comme sur l’économie. « Nos jeunes sont nos atouts. Le futur de notre pays dépend de la manière dont nous exploitons leur potentiel », souligne-t-elle.
Selon le directeur du HRDC, Raj Auckloo, depuis la mise sur pied du NSDP, en novembre dernier, 11 552 demandes ont été reçues de jeunes chômeurs pour ce programme. Parmi, quelque 1 900 en ont bénéficié et 75 programmes ont été réalisés à ce jour alors qu’une quinzaine d’autres devraient être approuvés d’ici la fin de l’année. Il a dit noter que la participation des employeurs a augmenté de manière significative, avec à ce jour un total de 125 entreprises étant partenaires du HRDC sous ce programme. « Nous consultons régulièrement les opérateurs d’industrie pour essayer d’identifier des demandes de compétences pour le pays et pour développer des stratégies viables pour y répondre », indique Raj Auckloo. La démarche du NSDP, consiste, dit-il, à « équiper d’une part les jeunes sans emploi de compétences spécifiques recherchées par les employeurs et d’autre part, constituer une réserve de compétences à la disposition des employeurs ». Il a encouragé davantage d’employeurs à faire connaître leurs besoins en termes de compétences « afin que nous puissions monter les programmes appropriés ».
Pour sa part, le Chairman du HRDC, Luc Alain Gunness Balnock, indique qu’« être compétent dans une langue étrangère est un attribut clé pour les personnes souhaitant être compétitives surtout dans des compagnies internationales comme Accenture ». Il ajoute : « Apprendre une nouvelle langue n’est non seulement important, mais fondamental. Mais, nous vivons dans un pays multilingue et les recherches ont montré qu’il est plus facile pour les bilingues d’apprendre une troisième langue. » Il est également d’avis qu’une troisième langue accroît les opportunités d’emploi. « Alors que la compétition au niveau international augmente, les organisations ne peuvent plus compter que sur l’anglais et le français comme langues pour faire du business. Les clients étrangers préfèrent faire du business dans leur langue », explique-t-il.
Dans un témoignage, Raksha Totah, qui a complété le programme sous le NSDP en langue italienne, dit avoir beaucoup grandi. « J’étais timide et aujourd’hui je peux voir le changement. Cela a été un grand défi pour moi et je suis plus confiante dans la vie », dit-elle fièrement. Pour Dilasha Jhurree, « quand j’ai complété mon HSC en 2016, je ne pouvais me permettre des études tertiaires car mes parents sont à la retraite. Je suis tombée sur ce programme et je me suis dit que je donnerais le meilleur de moi-même. J’ai beaucoup appris et aujourd’hui j’effectue le traitement de transactions en italien. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -