- Cette mesure de transition coûtera Rs 8,7 milliards au cours des cinq prochaines années sur des allocations de Rs 52 milliards par an au titre de la BRP
- Le PM avertit : « The situation is such that without reform, we risk a future where there will be no pension for any retiree – neither today’s retirees nor those of tomorrow »
Avec le statement du Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, confirmant un Income Support de Rs 10 000 par mois en guise de transition en faveur de ceux atteignant 60 ans à partir du 1er septembre, le gouvernement a signifié son intention d’aller de l’avant avec la première étape de la Basic Retirement Pension à 65 ans au lieu de 60 ans. Les deux autres volets de la réforme du système de la sécurité sociale, l’un de piliers de l’État-Providence, sont in the pipeline, à savoir une holistic review en vue d’améliorer l’Invalidity Pension System et la nomination de la commission d’experts pour se pencher sur les trois piliers du système de pension et aussi le revamping du National Pension Fund en remplacement de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). La date butoir pour l’entrée en vigueur de la BRP à 65 ans est maintenue au 1er septembre, comme annoncé précédemment avec l’âge d’éligibilité pour la pension de vieillesse repoussé d’un an pour chaque période de douze mois au cours des cinq prochaines années.
Les données officielles disponibles indiquent que pour les cinq prochaines années, soit à compter de ce 1er septembre, le nombre de Mauriciens atteignant leurs 60 ans est de l’ordre de 80 655, nécessitant en principe des paiements de l’ordre de quelque Rs 3 milliards chaque année pour accommoder les nouveaux venus dans le BRP Club à 60 ans. Mais avec les critères de sélection s’apparentant à un ciblage par rapport aux revenus de bénéficiaires, l’Income Support de Rs 10 000 ne sera versé qu’à 37 562, représentant sensiblement un sur deux ayant atteint l’âge de 60 ans.
« Most of the beneficiaries will be housewives, retirees, employed and self-employed that meet the criteria, which is larger than the initial criteria of focussing on sectors with difficult working conditions », s’est évertué de rassurer le Premier ministre. Le gouvernement a également pris le soin de souligner que le bénéfices sous la BRP, soit la pension à Rs 15 000 d’un conjoint ou encore les bénéfices sous forme d’Invalidity Allowance ne seront pas tenus en ligne de compte pour déterminer le seuil de qualification financière.
Démographiquement parlant, chaque année, Maurice compte une moyenne de 15 000 habitants, fêtant leurs soixante ans, qui auraient bénéficié de la pension de retraite à Rs 15 000. Mais cet exercice avec pour seuil des revenus de Rs 10 000 par mois par célibataire ou encore de Rs 20 000 par couple fait que la Mauritius Revenue Authority, qui se substituera au ministère de la Sécuruté sociale, devra s’attendre à assurer le versement de ce Income Suppport directement dans leurs comptes en banque à 37 562, soit 46,57%.
Pour la première année, avec l’entrée en vigueur de la Basic Retirement Pension à 65 ans, soit du 1er septembre de cette année au 31 août 2026 : sur les 17 079 sexagénaires, 8 737 pourront prétendre à l’Income Support de Rs 10 000 pendant un an avant de commencer à encaisser leur BRP à Rs 15 000. Parmi devront figurer 7 134 ménagères et de self-employed et le reste étant des célibataires et des couples touchant moins Rs 10 000 ou Rs 20 000 respectivement
— pour la 2e année, soit du 1er septembre 2026 au 31 août 2027, ceux fêtant leurs 60 ans seront de l’ordre de 16 538, avec 7 734 se qualifiant pour les Rs 10 000, dont 6 313 housewives et self employed
— pour la 3e année, le nombre d’anniversaires à 60 descendra légèrement à 16 160 et le nombre de candidats éligibles pour l’Income Support se situant à 7 587, dont 6 128 ménagères et self employed
— pour la quatrième année de l’entrée en vigueur de la BRP à 65 ans, soit ceux qui sont aujourd’hui de 56 ans, ils seront 15 587 avec des bénéficiaires éligibles de l’ordre de 6 596, dont 5 300 ménagères/self employed et
— ceux aujourd’hui âgés de 55 ans, soit 15 291 au total, 5 555 ménagères/self-employed dans un total de 6 908 obtiendront les Rs 10 000 d’Income Support.
Commentant cette décision, qui a été entérinée lors des délibérations du conseil des ministres de vendredi, Navin Ramgoolam a mis l’accent en conclusion de son statement à l’Assemblée nationale sur le fait que « our decision has been guided by the need to balance social coherence and fiscal stewardship. While our decision favours our deep commitment to social justice, we have ensured at the same time that our roadmap to fiscal consolidation is not jeopardised. It has been a tough balancing act but, in the end, we are confident. »
Au tout début de son intervention, Navin Ramgoolam a laissé entendre que « as a compassionate government, we have heard the voices of the people, we have listened to their concerns and we have acted on them as far as possible, because the danger for the country is not being exaggerated. » Toutefois, tout en s’appuyant sur les indicateurs évoluant en zone rouge, soit une hausse de 828% de la facture de la BRP en 14 ans, et susceptible d’atteindre Rs 100 milliards d’ici à 2035 et réitérant que le système de pension n’est pas soutenable sur le long terme, il a réaffirmé que « the situation is such that without reform, we risk a future where there will be no pension for any retiree – neither today’s retirees nor those of tomorrow. »
Dans la conjoncture, au nom du gouvernement, Navin Ramgoolam a lancé un appel : « But let me be clear : Compassion and responsibility must go hand in hand. We are doing reform because there is no choice. »