Indépendance – à la veille des 55 ans : Fibre patriotique vivante même si un Mauricien sur 3 se sent exclu

Blast BCW en collaboration avec IBL commandite une étude sur le thème Working Together to Succeed Together

Avec les 55 ans d’indépendance en point de mire, une étude commanditée par Blast BCW en collaboration IBL dessine le profil du Mauricie, soit foncièrement patriotique. A une forte majorité, soit de quatre sur cinq, les Mauriciens affichent de la loyauté, de la fierté et un sens de responsabilité par rapport à leur nationale. Et cela, même si un peu plus d’un sur trois se considère être exclu de la société. C’est ce qui ressort de cette étude portant sur Working Together to Succeed, mettant en exergue le vivre-ensemble mauricien en 2022 et menée par Dr Naseem Aumeerally et Dr Fiona Grant, chargées de cours à l’Université de Maurice, ainsi que Dr Myriam Blin, doyenne de la faculté de Comptabilité, Finance et Droit à Curtin Mauritius (Charles Telfair Campus). Les résultats ont été présentés le mardi 20 septembre à l’Université de Maurice à Réduit. L’étude couvrant la période allant de novembre 2021 à mars 2022 a vu la participation de plus de 1300 participants.

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L’analyse de la question : Quelle image ont les Mauriciens d’eux-mêmes et de ceux parmi lesquels ils vivent? – se révèle complexe, car elle prend en compte plusieurs identités : nationale, ethnique et religieuse.
Interrogés sur leur identité ethnique, 24 % des participants, littéralement un sur quatre, considèrent qu’ils ont des origines « mixtes » ou « autres ». Ainsi, les chercheuses notent que cette nouvelle donnée sur la société, par rapport à ces deux groupes non-répertoriés dans les catégories existantes du recensement national, vient élargir la désignation des Mauriciens d’aujourd’hui.

D’autres données interpellent dans la mesure où 37,1 % des participants déclarent se sentir exclus de la société malgré leur attachement à l’identité nationale. Ceux qui se disent ethniquement « autres », notamment le cas pour 10 Mauriciens sur 100), s’identifient avant tout comme Mauriciens.

 

L’une des conclusions de ces nouvelles données socio-politiques démontre que les « autres » sont particulièrement attachés à la diversité. Ces résultats soulignent ainsi que les catégories traditionnelles définies dans la Constitution il y a 55 ans ne reflètent plus la perception que des Mauriciens ont de leur identité aujourd’hui.

Pour les besoins de cette étude, Blast BCW a sollicité le soutien du groupe IBL en vue de mieux appréhender l’évolution perpétuelle de nos sociétés. « À l’aube du 55 e anniversaire d’indépendance de Maurice, cette étude tombe à point-nommé, car elle apporte une contribution précieuse pour comprendre la complexité de l’identité mauricienne, surtout dans la société d’aujourd’hui et le monde du travail. Cette recherche est d’autant plus importante, car ces thèmes ont été peu abordés par les travaux universitaires à Maurice jusqu’à présent », déclare Lekha Seebaluck, Managing Director de Blast lors de la présentation des résultats mardi.

Avec la confirmation que la fibre patriotique est bien vibrante chez les Mauriciens, soit environ 80 % de la population interrogée, les répondants ont évalué leur sentiment positif envers l’identité mauricienne à 5,61 sur une échelle de 7 en moyenne.
Ainsi l’étude “Working Together to Succeed Together” est un moyen de mieux saisir les complexités identitaires de l’île Maurice 55 ans après l’indépendance bientôt.

Commentant cette initiative, Arnaud Lagesse, Group CEO d’IBL affirme que, « nous avons fait preuve d’un esprit pionnier en croyant à une telle initiative qui peut désormais agir comme un véritable catalyseur de conscience. C’est dans cette optique que j’invite d’autres groupes et entreprises à y participer afin que l’on puisse jeter les bases pour l’île Maurice de demain. Nous pourrons ainsi nous appuyer sur ses résultats pour définir et actionner les leviers qui permettront de créer, ensemble, un espace convivial favorisant les échanges constructifs ».

Dr Naseem Lallmohamed-Aumeerally, PhD

Naseem Lallmahomed-Aumeerally est professeure associée d’anglais et des études culturelles à l’Université de Maurice. Elle est titulaire d’une licence en anglais et français, d’une maîtrise en études littéraires comparées de l’Université de Kent au Royaume-Uni ainsi que d’un doctorat en anglais et études culturelles de l’Université de Melbourne en Australie.

Ses travaux de recherche se focalisent sur le multiculturalisme dans les pays du Sud ainsi que les cultures diasporiques du monde musulman, avec une attention particulière aux représentations des femmes musulmanes. Ses publications redéfinissent les identités contemporaines musulmanes à la lumière des différentes trajectoires historiques des communautés créoles du Sud.

Elle a notamment co-publié un papier interdisciplinaire sur les dimensions anthropologiques, économiques et culturelles des expériences vécues par les femmes musulmanes dans l’île Maurice contemporaine. La chercheuse a également participé à la publication d’une édition spéciale de The Muslim World par rapport aux œuvres littéraires des musulmanes anglophones par le biais d’un article sur les collections de poèmes de la poétesse sud-africaine Gabeba Baderoon. partie d’une équipe interdisciplinaire sous la supervision du Pr P.T Coleman de l’Université de Columbia aux Etats-Unis, elle a travaillé sur un projet de recherche visant à identifier les stratégies développées pour maintenir la paix dans un groupe de pays, bougeant ainsi les lignes de la réflexion académique sur les différentes solutions à adopter par d’autres nations qui souhaitent bénéficier des avantages liés à la construction de sociétés pacifiques à différents niveaux.

Maurice a été le premier cas d’étude de ce projet et une étude concernant les résultats a été publiée dans le Peace and Conflict Studies Journal en avril 2022. Elle travaille actuellement sur un chapitre axé sur la littérature diasporique sud-africaine qui devrait être publié dans le Routledge Handbook for New African Diasporic Literatures. En se dévouant à la recherche interdisciplinaire, ses travaux explorent les dynamiques des sociétés multiculturelles par rapport aux identités et politiques culturelles ainsi que les relations interculturelles.

Dr Myriam Blin, PhD
Myriam Blin est responsable du Charles Telfair Centre, une nouvelle plateforme d’échanges de connaissances créé par le Charles Telfair Campus. Elle est aussi la doyenne de la Faculté de Comptabilité, Finance et Droit à Curtin Mauritius.
Elle possède une maîtrise en Économie du Développement ainsi qu’un doctorat en Économie de l’Université de Manchester au Royaume-Uni. Ses travaux de recherche sont consacrés à la politique économique du développement, plus particulièrement sur le rôle des structures sociales (incluant le genre) et leur impact sur l’attribution des ressources ainsi que les débouchées économiques.

Lors de ses récents projets, elle a étudié le rôle des structures sociales, notamment en termes de genre et d’ethnicité, dans la construction de l’État-providence mauricien. Au sein d’une équipe pluridisciplinaire incluant Naseem Aumeerally and Jess Auerbach, elle a également analysé les expériences individuelles des femmes musulmanes mauriciennes à l’intersection de leur genre, race et religion, ainsi que leurs stratégies pour naviguer les frontières des sphères publiques et privées.

Elle travaille actuellement sur un projet de recherche qui analyse l’efficacité des initiatives et procédés liés à la diversité et l’inclusion dans un cadre organisationnel à Maurice.


Dr Fiona Grant, PhD
Fiona Grant occupe le poste de chargée de cours en Psychologie à l’Université de Maurice. Titulaire d’une maîtrise en Psychologie des Organisations de l’Université René Descartes – Paris 5 en France, elle possède également une maîtrise en Psychologie Sociale de Claremont Graduate University, USA.
La chercheuse a également obtenu son doctorat en Psychologie Sociale et de la Santé de la même institution.

Ses travaux de recherche, qui sont à la croisée de l’identité de soi et l’identité sociale, examinent la manière dont les individus retirent une estime de soi par les groupes sociaux auxquels ils appartiennent (tels que la nationalité, la profession, le genre). Le but est de mieux comprendre la perception de soi et des autres par le biais de ces groupes d’appartenance.

Elle étudie également les processus d’identité sociale dans le contexte de la santé, et plus particulièrement, le rôle de l’identification sociale sur la promotion de la santé, l’activité physique et le bien-être. Elle examine aussi la complexité des identités sociales et le mécanisme d’adaptation de certains individus par rapport à des identités multiples en temps d’incertitudes.

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