INDUSTRIE SUCRIÈRE: Divergences entre les corps syndicaux

Deux conférences de presse étaient animées jeudi par deux syndicats engagés dans l’industrie sucrière soient la Plantation Workers’Union (PWU) et la Sugar Industry and general workers association (SIGWA) avec à l’agenda la décision de la Mauritius Sugar Producers’Association de privilégier les négociations collectives au niveau des compagnies plutôt que dans l’ensemble de l’industrie. L’une des principales constatations est que les avis sont partagés sur cette décision de la MSPA datant du 13 mars. La PWU sollicite une intervention du premier ministre alors que de l’autre côté la SIGWA confirme sa position en étant pour les négociations sectorielles.
À Port-Louis dans leur quartier-général, l’état major de la PWU est monté au créneau en invitant le Premier ministre Navin Ramgoolam à rappeler à l’ordre la MSPA sur sa résolution adoptée à l’assemblée générale du 29 février, indiquant que les négociations collectives à venir devront désormais se tenir au niveau des compagnies sucrières et non de l’industrie. D’emblée dans son intervention, le président du PWU, Pregassen Moonien n’a pas caché son amertume quant à ce nouveau litige dans l’industrie sucrière en expliquant qu’il « ne sera pas facile » de mener les négociations comme la MSPA l’entend.
Ainsi, depuis le début de cette semaine, la PWU s’est activée avec notament une lettre envoyée au Premier ministre hier en vue d’une intervention dans ce dossier. « The Plantation Workers’Union is kindly appealing to you to use your good office to intervene against the Mauritius Sugar Producers’Association to re-establish negotiation with trade union of the sugar sector, instead of negotiating sugar estate-wise. You will recall that it is under your personal and prompt intervention that the MSPA negotiated with unions and finally came with an increase in salary of 20 % », explique le PWU dans la correspondance.
La décision de la MSPA a été ouvertement critiquée lors de cet exercise médiatique et qualifiée d’« irresponsable et immature ». En attendant des développements importants dans ce dossier, la PWU mobilise par ailleurs ses troupes en vue de son assemblée générale le 31 mars à 10 h 30 au Gold Crest, à Quatre-Bornes, à laquelle seraient présents les ministres du Travail Shakeel Mohamed et de l’Agro-Industrie Satish Faugoo.
De l’autre côté à Saint Julien D’hotman, la SIGWA proposait aussi de passer en revue ce litige dans l’industrie du sucre au cours d’une rencontre avec la presse. L’état major du corps syndical qui représente les travailleurs des quatre compagnies de FUEL a clairement applaudi la décision de la MSPA. Selon Ramesh Maudhoo, secrétaire de la SIGWA, les travailleurs auront bien plus à gagner avec les négociations sectorielles au lieu de passer par la case MSPA. Selon la SIGWA la différence de size des compagnies ne favoriserait pas les négociations collectives au niveau de l’industrie.
Pour leur part le Joint Negotiating Panel constitué de l’Union of Artisans of the Sugar Industry, l’Artisan General Workers Union et le Sugar Industry Labourers Union envisage sérieusement de faire une demande formelle pour le gel des bénéfices accordés par l’État à l’industrie sucrière en guise de réplique à cette « déclaration de guerre » de la MSPA.
–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
MEF : « We support the initiative of MSPA »
Au cours de l’Annual General Meeting de la Mauritius Employers Federation jeudi à son siège à Ébène, le président du patronat Clensy Appavoo a expliqué que la décision de la MEF est accueillie favorablement et qu’il soutient cette initiative. « The position of the MEF has always been for collective bargaining to take place at the enterprise level. Any move in this direction can only be welcome. In this context, we support the initiative of the members of the Mauritius Sugar Producers Association (MSPA) in taking the bold step in the right direction to hold future collective bargaining at the level of each company in order to reflect the economic, commercial and operational differences that now exist in the sugar sector », a fait comprendre Clensy Appavoo.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -