(Industrie sucrière) Maneesh Gobin : « Mo pa le rann rapor la Bank Mondial la piblik »

Évoquant le rapport de la Banque mondiale sur les réformes dans l’industrie sucrière, dont les opérateurs attendent la publication depuis plusieurs mois, l’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, oppose une fin de non-recevoir :  « Mo pa le rann li piblik. » Et pourquoi donc ? « Parski ena dimounn pou mal interpret li. Nou bizin etidie rapor la bien, so bann implikasion. Ki sann la pou peye ek komie pou peye. Get pou bagas par ekzamp, ena implikasion pou CEB ladan. »

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S’il refuse de rendre le rapport public, le ministre insiste cependant pour qu’il y ait des consultations avant d’aller de l’avant avec toutes les recommandations, notamment concernant certaines réformes institutionnelles qui devront être mises en œuvre. « Certaines institutions devront revoir leur fonctionnement. On ne peut fonctionner en 2021 avec des méthodes dépassées », dit le ministre. Il a ajouté que « la Banque mondiale a fait un bon travail », notamment concernant la rémunération de la bagasse. Il a indiqué que le gouvernement travaille sur d’autres recommandations du rapport, en particulier sur la biomasse, « mais cela viendra petit à petit ».

À ceux qui trouvent que la réforme de l’industrie sucrière a pris du retard, Maneesh Gobin lance : « Non mo pa dakor. » Il explique que ce n’est qu’après les élections de 2019 qu’il a signé l’accord avec la Banque mondiale pour la préparation du rapport sur le Sugar Sector Reform, « c’était en 2020. Un an après je ne crois pas que nous soyons en retard. » Il était interrogé par la presse à l’issue de la cérémonie de la remise des titres de propriété à 21 ex-employés de l’ancienne usine sucrière de Mon Loisir, organisée hier par Alteo et Terra.

Au cours de cette cérémonie, Alteo et Terra ont procédé à la remise des titres de propriété à 21 ex-employés de l’ancienne usine de Mon Loisir. Afin de respecter le protocole sanitaire en place, moins de 50 personnes étaient conviées à cet événement et le masque était de rigueur, même si certains dans l’assistance le portaient sous le nez… André Bonieux, Chief Executive Officer (CEO) d’Alteo, a rendu hommage à ces ex-employés de Mon Loisir et tenu à saluer les mesures récemment prises par le gouvernement pour le bien de l’industrie : « Grâce au travail de toutes ses parties prenantes et aux décisions courageuses prises par le gouvernement pour l’industrie cannière, des jours meilleurs sont en vue. L’industrie a encore un bel avenir et nous savons que nous pourrons compter sur un partenariat solide entre le gouvernement et le secteur privé. Je remercie le ministre, d’autant que ces décisions étaient attendues depuis plusieurs années. Ce n’était pas des décisions faciles. »  Concernant l’introduction d’un Biomass Framework, il a fait comprendre que « c’est un pas en avant qui aidera à soulager tous les acteurs de l’industrie cannière et qui, en outre, contribuera à terme à l’indépendance énergétique de notre pays. » André Bonieux a partagé les projets d’épierrage et de replantation des champs du groupe Alteo, avec à terme quelque 2000 hectares de terres qui seront remis sous culture.

Il a évoqué les efforts de digitalisation et de modernisation des procédés afin de rendre le groupe plus compétitif. « Nous croyons dans l’avenir du secteur cannier et nous investissons pour rendre notre industrie plus apte à faire face à la compétition mondiale. Le gouvernement nous a donné une bouffée d’air frais et en outre les prix du sucre remontent sur le marché mondial. »

Satish Parmessur, CEO de la Mauritius Cane Industry Authority, a parlé de la résilience du secteur, notamment avec les trois usines du pays s’étant déjà embarquées sur le marché des sucres spéciaux. Il a expliqué que « nous travaillons sur un Ethanol Framework afin de permettre à notre industrie de vivre encore plus longtemps. »

Cette remise de titres de propriété aux ex-employés de Mon Loisir s’insère dans le cadre du Blue Print mis en place à la suite de la fermeture de cette usine en 2012, et les bénéficiaires sont désormais chacun propriétaire d’un lopin de terre variant de 10 à 16 perches à Belle Vue Maurel. Ces morcellements sont pourvus de toutes les infrastructures nécessaires, notamment des routes, l’accès à l’eau et l’électricité, ainsi que des terrains de jeux et des espaces verts.

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