Inondations du 30 mars : « On ne pouvait pas prédire où l’eau allait circuler » a indiqué CI Dawonauth 

L’enquête judiciaire présidée par la magistrate Ida Dookhy-Ramburrun pour faire la lumière sur les inondations meurtrières du 30 mars en est à son quatrième jour d’audience. Le CI Dawonauth, interrogé entre autres sur la fermeture des tunnels du Caudan lors des inondations, devait répondre qu’il était difficile de prédire où l’eau allait circuler.
Lors du quatrième jour d’audience dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les inondations du 30 mars, le Chief Inspector Dawonauth, responsable de la Police Information and Operation Room (PIOR), là où se trouve la Main control room des caméras CCTV placées à Port-Louis, a été questionné sur le rôle de la PIOR lors des inondations. Le témoin devait affirmer que la PIOR est responsable de la coordination et du monitoring des activités policières dans l’île. Sa fonction est de divulguer les informations reçues par les différents services de l’île aux postes de police de l’île pour que des actions soient initiées si besoin est. Questionné sur le fait si les calamités naturelles faisaient partie des incidents divulgués par la PIOR, l’officier devait répondre par l’affirmative. L’officier a par ailleurs indiqué que la PIOR est reliée à la station météorologique et qu’à chaque fois qu’il y a un bulletin météo, le communiqué est envoyé par fax à la PIOR. Questionné ainsi sur le fait qu’il aurait reçu un communiqué de la part de la station météo ce jour-là, l’officier devait répondre que le premier bulletin annonçant de grosses averses dans l’île fut émis à 14 h 30, soit environ une heure après le début des averses. Le rôle de la PIOR était alors d’informer les autorités concernées, notamment le SAMU, la SMF et les postes de police et de déployer des sections sur le terrain pour aider et assister les personnes en détresse.
Selon l’officier, le déploiement des différents services s’était fait graduellement et vers 13 h 20 ils avaient déjà reçu l’ordre d’aller sur le terrain. Questionné sur les hotspots en vue d’une éventuelle inondation, l’officier devait répondre que des régions telle l’autoroute M1-Caudan, le Champ-de-Mars, Tranquebar et Vallée-des-Prêtres représentaient les endroits à risques. D’autres endroits comme Cassis ou la Old Moka road représentaient des endroits où il pourrait y avoir des inondations. Concernant le déploiement des troupes sur l’autoroute M1, l’officier devait répondre que des officiers de la Metropolitan South Division avaient été mandés sur les lieux et dans les alentours du Caudan.
Selon l’officier, il y aurait eu au moins 300 membres de la force policière sur les routes et ils avaient demandé à avoir plus de renforts sur le terrain vu l’étendue des dégâts. Le nombre de membres de la force policière aurait atteint 500, selon l’officier. Interrogé sur le fait que le Groupe d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM) ait été contacté, l’officier devait répondre que le GIPM avait été mandé vers 16 h à Canal Dayot pour évacuer des personnes qui se trouvaient même sur le toit de leurs maisons. Cependant, il n’avait pas été appelé au Caudan. Concernant les mesures de sécurité prises par la PIOR à l’égard du public, l’officier devait répondre que les radios et les médias de l’île avaient été alertés dès 13 h 35, indiquant au public de ne pas s’aventurer dans des endroits à risques.
Concernant les souterrains du Caudan Waterfront, qui ont été engloutis par les eaux ce jour-là alors que des piétons continuaient à les emprunter quelques minutes avant l’inondation, l’officier avait été questionné sur le fait qu’ils soient restés ouverts malgré que des caméras de surveillance eurent montré une montée des eaux y pénétrant. L’officier devait répondre qu’il y avait 272 caméras opérationnelles dans Port-Louis et qu’il se pourrait que les officiers qui visionnaient les images ne se fussent pas focalisés sur les tunnels en question. De plus, il devait affirmer qu’« on ne pouvait prédire où l’eau allait circuler. Les officiers avaient reçu l’ordre d’être sur leurs gardes pour parer à toute éventualité ».
Lors de l’audience, des images de vidéosurveillance près du bâtiment Rogers à proximité du souterrain menant au Caudan Waterfront avaient été visionnées. L’on pouvait voir que dès 14 h il commençait à pleuvoir abondamment et qu’avant 15 h, les mains courantes à la rue John Kennedy qui mènent vers ce souterrain avaient été complètement englouties par les eaux. La route quant à elle était impraticable. Vers 15 h le tunnel était déjà submergé par les eaux. Ce n’est que vers 15 h 50 que le niveau d’eau a commencé à baisser. Rappelons que six personnes avaient trouvé la mort dans ce tunnel reliant le Harbour Front au Caudan Waterfront lors de ces inondations tragiques du 30 mars.

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