Le collectif citoyen Pa Tous Nou Sim Card a mis en garde contre le cadeau électoral de l’internet gratuit du gouvernement aux jeunes de 18 à 25 ans. Sanjeev Teeluckdharry et l’expert en informatique Parmesh Pallanee, étaient entourés de Linda Lam, fondatrice et animatrice de la plateforme, ainsi que de Christian Bernard et Marie Rouget, deux autres membres. « Cette mesure implique que le jeune client doit soumettre ses détails personnels ainsi qu’une photo biométrique à la Mauritius Revenue Authority (MRA), qui les transmet aux opérateurs téléphoniques du pays. Nous ne sommes pas d’accord avec cette procédure, car, une fois encore, le gouvernement, par le biais de cet exercice, recueille et stocke des informations privées et très sensibles. À quelles fins ? Nous avons encore et toujours une foule d’interrogations sur la question », fait comprendre l’homme.
« Zenes, nou konsey zot napa tom dan sa piez-la ! Napa vann zot liberte kont enn pakage ou enn forfe gratis. J’ai appris que 40 000 jeunes de cette fourchette s’étaient déjà inscrits, et donc, qu’ils se sont soumis aux procédures imposées via la MRA. Au sein de la plateforme Pa Tous Nou Sim Card, nous trouvons cela très regrettable. Nous lançons un vibrant appel aux 60 000 autres, qu’ils réfléchissent encore, et nous leur demandons de ne pas se précipiter. Prenez votre temps. Cette mesure peut vous porter préjudice si vos informations privées et sensibles tombent entre de mauvaises mains ! » prévient-il.
Me Teeluckdharry, soutenu par Linda Lam, précise : « cette affaire n’est ni plus ni moins qu’un autre moyen de stocker les données privées des Mauriciens, comme ce gouvernement a tenté de le faire avec la Regulation imposant le réenregistrement des Sim Cards il y a peu de temps. Du fait que plusieurs personnes ont logé des cas en justice, et que la cheffe juge a réclamé un gel de la Regulation de l’État concernant cet exercice de réenregistrement, auquel nous nous opposons, le gouvernement a ni plus ni moins trouvé une parade pour arriver à ses fins ! »
Les jeunes de 18 à 25 ans « représentent l’avenir du pays », dit Me Teeluckdharry. « Ce sont eux qui seront les leaders de demain. Or, si leurs informations privées et sensibles sont déjà connues des services de l’État, peut-on imaginer quelles manigances peuvent être réalisées ? » Il a aussi cité des précédents du judiciaire indien, où « les droits humains et la vie privée sont au cœur des débats, et où la justice indienne a clairement tranché en faveur de la liberté et les droits des citoyens ». Il a aussi mis en garde contre les « utilisations perverties des données biométriques par des hackers, qui peuvent voler tout votre argent, mais aussi utiliser votre identité à mauvais escient, et pirater vos courriels. »
Parmesh Pallanee ajoute qu’ « au sein de cette plateforme citoyenne, nous ne sommes définitivement pas contre la technologie. Au contraire, les avancées technologiques permettent de faciliter la vie des personnes. Cependant, nous ne pouvons pas rester tranquilles ni cautionner quand des mesures qui portent atteinte aux libertés citoyennes sont prises, voire sont imposées. » Il est revenu sur l’exercice de réenregistrement des Sim Cards et a évoqué les dangers de cette Regulation qu’utilise le gouvernement, comme dans d’autres cas encore, pour avoir la mainmise sur la vie des Mauriciens.
Internet gratuit aux jeunes de 18 à 25 ans — Sanjeev Teeluckdharry : « Zenes, napa vann to liberte ek kone ki danze pe atann twa ! »
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