JACK BIZLALL: « Giyotinn lor latet sindika, federasion ek konfederasion »

« Giyotinn lor nou latet pou koup sindika, federasion ek konfederasion », a déclaré ce matin Jack Bizlall, porte-parole du comité organisateur de la fête des Travailleurs qui se tiendra à la place des taxis à Beau-Bassin le 1er mai. Pour lui, le ministre du Travail Shakeel Mohamed « veut tuer le monde syndical » en imposant un nombre minimum de membres pour que survivent les syndicats, les fédérations et confédérations. Il a invité la classe ouvrière et tous les syndicats à « dégager une alliance large » et à être présente à Beau-Bassin le 1er mai afin de créer une force pouvant affronter les partis politiques.
« La classe capitaliste s’est graduellement associée aux partis politiques. Cette année, le ministre du Travail a invité les patrons à emmener leurs employés à la mer. Ce qui fait qu’il existe une force assez importante pouvant faire que la classe des travailleurs soit sous le contrôle du patronage et des partis politiques de droite », soutient Jack Bizlall. C’est dans cette perspective qu’il invite la classe ouvrière, ses organisations et ses dirigeants à se donner les moyens pour participer à la fête du 1er-Mai à Beau-Bassin. « Il ne faut pas adopter une attitude défaitiste en disant que de l’autre côté, il y a des transports et de votre côté, non. Vous ne manquez pas de ressources. Quand vous êtes en guerre, vous devez pouvoir trouver vos ressources ». Le porte-parole du comité organisateur de la fête du 1er-Mai a indiqué qu’une déposition a été faite à la Police au sujet des bus mobilisés par les partis politiques. Une lettre a été par ailleurs expédiée à la National Transport Authority (NTA) « pour qu’elle assume ses responsabilités selon la loi ». Le syndicaliste indique en outre avoir consulté un homme de loi pour étudier la possibilité de réclamer une injonction contre la NTA. Atma Shanto a pour sa part rappelé que « la NTA a le devoir d’assurer qu’il y ait des bus disponibles pour le public qui ne va pas aux meetings » dans un contexte où les deux principaux partis politiques ont réservé des autobus pour leurs rencontres. Selon lui, « depuis des années, la NTA ignore les passagers qui ne se rendent pas aux meetings ». Faute de transport, « le public ne vient pas dans les activités syndicales. Certains s’y rendent à vélo ».
Jack Bizlall invite ceux qui attendraient ce jour-là en vain à un arrêt d’autobus, à noter l’heure et la durée de l’attente afin de prendre des actions légales contre la NTA. Il invite la classe ouvrière à « dégager une alliance large ». Selon lui, il ne s’agit pas que de la fête des prolétaires, des chômeurs, des femmes au foyer ou qui travaillent. Les employés représentent, dit-il, 700 000 producteurs dans le pays et dont les ressources « sont soit dilapidées, soit gaspillées ». Ce n’est qu’en se regroupant que ces producteurs pourront constituer une deuxième force pour contrer celle des politiciens qui sont eux, « divisés ».
Comme une mise en garde, il devait ajouter : « Si, à Beau-Bassin, nous ne sommes pas porteurs de cet espoir et ne proposons pas des actions percutantes dans une perspective large et efficace, avec un programme applicable, chaque année, nous nous retrouverons confrontés au même scénario. Et, c’est la masse qui souffrira ! »
Jack Bizlall est d’avis que « Shakeel Mohamed veut tuer le monde syndical. Dans la loi de 2008 promulguée en 2009, il est dit qu’il faut dissoudre un syndicat de moins de 30 membres ». Selon lui, maintenant « que le ministre a tué des dizaines de syndicats, il s’attaque aux fédérations qui doivent avoir au moins 10 syndicats. Nous avons actuellement 18 fédérations, il ne restera plus que 4 à 5 fédérations. Il veut tuer aussi les confédérations qui doivent avoir 5 fédérations. La CGST compte 4 fédérations. Donc, elle est appelée à mourir ! Si une fédération ou confédération ne vient pas avec ses membres à Beau-Bassin pour montrer qu’il y a une force pour combattre celle de la politique, elle se rendra elle-même coupable. » Ajoutant que si un syndicaliste accepte une quelconque décoration du gouvernement, « ce sera le summum de la honte ».
Selon Giandeo Beeharry de la FPU, chaque 1er-Mai, les partis politiques « boulone, deboulone. Amenn dimounn lamer. Me apre, pena program. Travayer-la, so sor kot ete ? ».
Les organisateurs annoncent des interventions fortes « en termes de contenu, de conviction et de proposition » entre 11 h et 12 h 30 à Beau-Bassin le 1er mai.

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