JARDINS DE PORT-LOUIS—NAVALINGUM THONDEE: « Il faut un juste équilibre entre les bâtiments et les espaces verts »

« Un des rôles du département des parcs et jardins de la municipalité est de trouver un juste équilibre entre les bâtiments et les espaces verts dans la capitale », fait ressortir Navalingum Thondee, superintendant des parcs et jardins de la municipalité de Port-Louis. Il ne cache d’ailleurs pas sa fierté que celle-ci ait remporté le premier prix du concours Embellir Maurice, organisé par le ministère de l’Environnement en juin dernier. Y avaient participé les Conseils de District et les municipalités.
Ce samedi, Navalingum Thondee fête ses 30 ans de service au département des jardins et des parcs à la municipalité de Port-Louis. Ayant fait ses débuts à la  trésorerie de la mairie il y a 39 ans, il devait être muté en 1986 au département des parcs et jardins avant d’en être le responsable en 2008. Son amour pour les fleurs et les jardins remonte à l’époque où, enfant, il s’occupait personnellement d’un mini-potager à la maison. « Quand je me suis retrouvé à la mairie de Port-Louis, je m’occupais des salaires des jardiniers. Quand le chef du département des jardins a pris sa retraite, on m’a demandé d’y venir faire des travaux administratifs. J’ai en même temps suivi des cours en horticulture par correspondance à la Royal Horticulture Society de Londres, où j’ai décroché un certificat. Ensuite, j’ai suivi plusieurs cours dispensés par le Regional Training Centre sous la supervision de la Sud-Africaine Joe-Anne Hilliar. J’ai aussi suivi un cours de Ringis (Paris) dans le cadre des échanges sous l’Association internationale des maires francophones (AIMF). Les formations m’ont permis de savoir comment aménager un jardin, les divers angles possibles, comment agencer les couleurs et la taille des plantes : arbres, arbrisseau et couvre sols. » Devant son bureau, sis au Jardin de la Compagnie, Navalingum Thondee nous présente la variété de plantes et fleurs qui, parmi le brouhaha de la capitale, apportent un espace de détente et de sérénité. Mais les fleurs ne font pas uniquement partie de son travail. Il nous montre fièrement les fleurs de sa maison, particulièrement les “marigolds” qui décorent ses balcons.
Le département des jardins et des parcs a un rôle primordial, selon notre interlocuteur. « On essaie de combattre le fort taux d’émission de gaz dans la capitale en créant plus d’espaces verts pour plus d’oxygène. Il faut trouver le juste équilibre entre les bâtiments et les espaces verts car la capitale est asphyxiée par les grands bâtiments. On doit embellir ce que l’on a déjà et créer d’autres lieux verts dans les coins et recoins de Port-Louis. Ma devise est la suivante : “éliminons les ordures et plantons des fleurs à la place”. » Il rappelle que, déjà sous l’ancien maire, Mahmad Khodabaccus, ce dernier avait commencé un projet de Green City à Port-Louis. « On avait planté environ 250 flamboyants de Bell-Village jusqu’à mi-chemin du parcours de santé de la Montagne des Signaux. Des “caschia fustillas” (fleurs madras) avaient aussi été mises en terre allant du rond-point du quai D jusqu’à l’autoroute à hauteur de Roche-Bois, et ce en collaboration avec la Tourism Authority. Aujourd’hui, nous poursuivons sur cette lancée. Le dernier espace vert en date, aménagé avec le soutien des fonds CSR, est celui de Pailles, où des bancs et lampadaires ont été placés. »
Au total, quelque 95 employés sont attachés au département des parcs et jardins de la mairie, incluant les “foremen”, jardiniers et laboureurs. Parmi les jardins dont s’occupe le département, on retrouve le beau site de Marie Reine de la Paix, le très populaire Jardin de la Compagnie, le jardin des Salines et celui de Plaine-Verte, entre autres. Le bureau du surintendant se trouvant au Jardin de la Compagnie, celui-ci est en quelque sorte une vitrine sur le travail effectué par son département. Les “Duranta Gold” vert pomme bien taillés du jardin apportent une bouffée d’air frais dans l’air pollué de la capitale. La blancheur éclatante des chrysanthèmes vient, elle, nettoyer nos yeux de la crasse à laquelle ils sont habitués dans les rues commerciales de la capitale. L’Allée des Voyageurs, regroupant des textes de voyageurs, de navigateurs et de géographes du XVIIIe au XVIe siècles, vient nous rappeler un brin d’histoire de l’océan Indien de l’époque. De même, les stèles et autres statues de lion viennent-elles nous rappeler l’apport français, notamment à l’époque de la Compagnie des Indes. « Les deux lions sont une réplique de celles qu’on retrouve à Versailles », dit notre interlocuteur. « Cet espace est un peu une oasis pour les citadins qui viennent y prendre une pause le jour. »
Aujourd’hui, Navalingum Thondee se bat pour lutter contre le vol de plantes. « C’est un gros problème que nous rencontrons. Si ces personnes volent pour aller planter chez eux, c’est encore pardonnable. Mais s’ils volent pour ensuite les vendre, là, cela ne va pas ! » Il invite les citadins à respecter les jardins de leur localité et à veiller à leur propreté.

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