JET SKIS À RIVIÈRE NOIRE : La résistance s’organise

L’annonce faite par Week-Enddans son édition de la semaine dernière concernant l’entrée en opération de Sportscratf Ltd, qui exploitera, à partir de la semaine prochaine, huit jet skis dans les eaux de Rivière Noire, a eu l’effet d’une bombe pour de nombreux défenseurs de l’environnement. Pour cause, si la région de Rivière Noire est connue comme un site propice aux activités nautiques, il y existe une surexploitation nocive à l’environnement marin. C’est ce que font ressortir plusieurs plongeurs et autres militants de la cause marine, indiquant que “la région de Rivière Noire/ Tamarin est un coin où viennent les dauphins et qui est souvent visité par les baleines.” Les activités nautiques qui s’y pratiquent représentent un danger pour ces animaux marins ainsi que pour les poissons et les coraux, disent-ils. “Rajouter une énième activité nautique et, de surcroît, qui fait un bruit énorme ne fera que dégrader la qualité de nos eaux et fera fuir poissons, baleines et dauphins”, déplorent-ils.
Passionnée de l’environnement, Jacqueline Sauzier estime que “rajouter une activité nautique sur la côte Ouest, où il y a, à ce jour, trop d’activités notamment de pêche, de bateaux de plaisance, de Dolphin Watching, ainsi que de nombreux utilisateurs de la mer, c’est mettre une surcharge sur un site déjà surexploité.” Qui dit surexploitation dit environnement perturbé, rappelle-t-elle, indiquant qu’en outre, ce sont également les activités de Doplhin Watching et de plongée qui souffriront. Cette professionnelle de l’environnement marin fait ressortir que depuis quelque temps, deux espèces de tortues, généralement visibles entre juin et novembre, ont trouvé refuge dans les eaux de Rivière Noire et Tamarin, ainsi que des baleines à bosse. “Les jet ski feront fuir ces animaux au plus loin de Maurice”, dit-elle, ajoutant que les jet skis représentent une pollution sonore accrue qui accentuera la pression sur les espèces marines de la région Ouest.
Surexploitation de la région Ouest
Comme d’autres défenseurs de la cause environnementale, Jacqueline Sauzier souligne de même le danger que représentent les jet skis, dont les moteurs sont très puissants. “Sachant que n’importe qui peut s’adonner à cette activité contre paiement, c’est un risque pour tous les utilisateurs de la mer”, dit-elle.
Les plongeurs abondent dans le même sens, insistant sur les différences qui existent entre les moteurs des jet skis et les moteurs des bateaux de plaisance opérant dans nos eaux. “Le pays a fait un pas en avant en interdisant les moteurs à deux temps gourmands en huile, mais en permettant les jet skis dans nos eaux c’est revenir à la case départ!”, estiment-ils. Et de faire observer que l’angle de propulsion dans lequel tourne un jet ski est plus nocif pour les fonds marins que les moteurs conventionnels utilisés par les bateaux de plaisance. “Sur un bateau, on est plus en hauteur que sur un jet ski. Ainsi le champ de vision est plus large que sur un jet ski, plus bas et sur lequel ce n’est qu’à la dernière minute que l’on aperçoit un plongeur, par exemple”disent les professionnels de la mer. Insistant sur l’équilibre nécessaire à l’écosystème marin, les défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme en ce qui concerne la pratique du jet ski par des quidams. “Un jet ski est une grosse cylindrée. Il faut pouvoir le manoeuvrer. Vraiment, permettre à n’importe qui de pratiquer du jet ski, c’est comme mettre un véhicule de formule 1 à quelqu’un qui ne fait généralement que de la bicyclette”, préviennent les protestataires.
Au-devant des risques que représente le jet ski, les défenseurs de l’environnement – qui se disent “pas contre le développement, mais attentifs à l’environnement et à la sécurité d’autrui” – se concertent actuellement sur la marche à suivre pour contrer l’exploitation de ces engins dans les eaux de Rivière noire. Une action parallèle à celle des membres des Forces Vives et des riverains de la région Ouest qui déplorent la surexploitation de Rivière Noire/ Tamarin. Ce, alors que les autorités ont maintes fois été prévenues des dangers. “Certes, on peut dire que le jet ski va se faire en dehors du lagon, mais avant d’arriver en dehors du lagon, les engins devront être dans le lagon. Il faut appeler un chat un chat”, disent les riverains, s’inquiétant de la pollution sonore dans leur localité.
S’insurgeant que la Tourism Authority (TA) qui a octroyé son permis à Sportscraft Ltd ait fait fi des doléances, Niven Munessamy, soutenant dans les colonnes de Week-End, la semaine dernière, qu’il n’était pas au courant des protestations, les habitants de Rivière Noire/ La Preneuse, les membres des Forces Vives, les opérateurs de bateaux de plaisance et les pêcheurs de la région – qui comptent, dès cette smaine, comme les défenseurs de l’environnement, sensibiliser la population sur les dangers des jet skis – se mobilisent pour contrer l’entrée en opération de ces 8 jet skis dans les eaux de Rivière Noire. Entrée en opération qui devrait avoir lieu après le cocktail de lancement officiel de la société, prévu vendredi prochain.
Dans cet élan, les promoteurs, scandalisés des informations publiées par Week-Endentourant les activités de Sportscraft, n’ont pas manqué de s’en formaliser sur les réseaux sociaux, suivis par quelques-uns de leurs proches.

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