Journée mondiale : aides-soignants, maillons clé dans la chaîne de la Santé

Si tant est que la profession manque de reconnaissance, même la Journée mondiale des aides-soignants passe inaperçue. Plus concentrés à s’acquitter de leur besogne auprès des patients, tâche particulièrement ardue en cette période de pandémie, ces travailleurs de l’ombre n’avaient pas remarqué qu’une journée à leur intention était prévue demain. S’ils travaillent sous l’autorité des infirmiers et qu’ils crient souvent dans le vide leurs frustrations, peut-on se passer des HCA (Health Care Assistant) comme on les appelle à Maurice ? Quel poids pèsent-ils dans la chaîne de la Santé ?

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Haniff Peerun, président du MLC, auquel sont affiliés plusieurs syndicats de la Santé, note qu’il est bien de célébrer une journée des aides-soignants. Encore faut-il, nuance-t-il, « reconnaître leur contribution dans le système de santé ».

Avec l’arrivée du Covid-19, poursuit-il, le travail et la pression ont augmenté de même que le nombre de patients. « Le personnel hospitalier, lui, diminue, à tous les niveaux, ce qui rend le service plus difficile. » Et face à un manque d’infirmiers, c’est vers les HCA qu’on se tourne pour la suppléance. Il est d’avis qu’il « faut revaloriser le métier ». Quant au rappel du personnel en vacation leave, c’est un signe, dit-il, qu’« il est absolument nécessaire de recruter ».

Narendranath Gopee, président de la FCSOU qui défend également la cause du personnel de santé, entre autres, trouve « chagrinant de voir qu’aujourd’hui, en 2021, alors que le pays est secoué par le Covid-19 et le variant Delta, le ministère de la Santé n’ait pas la considération qu’il faudrait pour les aides-soignants alors qu’ils abattent un travail très important et représentent un maillon clé dans la chaîne du système de la santé ».

Pour avoir été témoin du travail des HCA dans les hôpitaux, il n’a d’autre qualificatif que « merveilleux » pour décrire leur travail. Or, même s’il estime qu’il faut tout à fait reconnaître l’importante contribution des médecins en cette période, il regrette que ce soit surtout ces derniers qui sont reconnus pour leur travail alors que d’autres travaillent dans l’ombre. Sur la question du rappel du personnel de santé, s’il estime que le contexte le justifie, « là où ce n’est pas justifié, c’est qu’il n’y a pas eu un planning, surtout dans un secteur d’urgence ».

Ravin Seetohul, HCA et président de la Ministry of Health Employees Union, s’attriste que « tout le travail abattu par les HCA soit éclipsé par les infirmiers » alors que « le HCA est bien plus près du patient ». Il soutient qu’alors que le HCA est appelé à exécuter des tâches d’infirmier, il n’est pas reconnu pour un grade d’infirmier. Par ailleurs, s’agissant de reconnaissance, il lance un appel aux autorités à ne pas utiliser le terme « héros national » si l’on ne peut le traduire dans la pratique ! « Nous sommes hautement exposés aux risques du virus. Au moins aurait-on pu leur accorder une “risk allowance”. »
Quant au rappel du personnel, il s’interroge : « Pourquoi sommes-nous dans cette situation d’urgence ? Parce qu’il n’y a pas eu une bonne planification. Et le ministère ne fait que confirmer une pénurie considérable de personnel en rappelant les employés “on leave”. »


HANIFF PEERUN (SYNDICALISTE) : « Il faut revaloriser le métier »

Demain, 26 novembre, sera célébrée la Journée mondiale des aides-soignants. Leur métier étant souvent décrit comme une profession invisible, les Health Care Assistants, comme ils sont appelés à Maurice, déplorent souvent un manque de reconnaissance malgré leur proximité avec les malades. Votre regard sur cette profession ?
Célébrer une journée des aides-soignants, c’est bien. Mais, encore faut-il reconnaître leur contribution dans le système de santé. On les avait recrutés comme des Bedside Nurses, qui sont aux côtés des malades. Aujourd’hui, beaucoup sont transférés dans des sections X-Ray, Non Communicable Diseases, etc. Ils travaillent dans des conditions très difficiles et leur tâche est multiple. Ils sont souvent appelés à accomplir les tâches des infirmiers.

Très souvent, face à un manque de personnel au niveau des infirmiers, on fait appel aux HCA pour faire la suppléance car ils ont acquis de l’expérience et ils font aujourd’hui pratiquement les mêmes tâches que les infirmiers. Même s’ils ont un volume de travail énorme et l’expérience voulue, leur salaire ne reflète pas leur travail. Il faudrait leur donner un salaire décent pour les retenir dans le système. Le rapport du PRB n’a pas donné les motivations voulues pour les encourager à faire leur travail dans des conditions de plus en plus difficiles et alors même qu’ils sont appelés à faire des tâches qui ne figurent même pas dans leur scheme of duty.

Que faudrait-il faire pour que des jeunes ne se détournent pas de cette profession ?
Il faut une reconnaissance de l’importance de cette profession par les autorités. Il faut revaloriser le métier. Cela passe par un salaire décent. Puisqu’ils sont en relation directe avec les malades et sont exposés à plusieurs types de maladies transmissibles, il faut leur donner des incentives comme des risks allowances, des perspectives promotionnelles.
Un infirmier débute en tant que tel et peut devenir Ward Manager mais un HCA débute comme HCA et part à la retraite comme HCA. Il n’y a pas de perspective de promotion. Ils commencent le métier et finissent avec le même statut, contrairement à d’autres secteurs du gouvernement, que ce soit enseignant, policier, etc. Il faut revaloriser le métier. Au cas contraire, les jeunes ne s’y intéresseront pas.

Ces conditions difficiles et le manque de valorisation sont-ils susceptibles de rejaillir sur la qualité du service ?
Certainement. Les HCA travaillent déjà avec professionnalisme mais avec de la motivation, leur rendement serait encore meilleur. Ce sont les patients qui sortiraient gagnants.

Comment se portent les choses depuis le Covid-19 ? Avez-vous le sentiment que les professionnels de santé ont été remis à l’honneur et davantage reconnus ?
Avec l’arrivée du Covid-19, le travail et la pression ont augmenté de même que le nombre de patients. Le personnel hospitalier, lui, diminue, à tous les niveaux, ce qui rend le service plus difficile. Ceux partis à la retraite n’ont pas été remplacés. Depuis presque deux ans, il n’y a pas eu de recrutement. Il y a aussi des changements au niveau de la famille du personnel soignant. Ils sont appelés à faire des heures supplémentaires, parfois travaillant 24/7. Parfois, ils doivent faire de l’auto-isolement.
Chaque jour, il y a environ 25 membres du personnel dans chaque hôpital qui sont testés positifs. Leur vie de famille en souffre, ce qui a un effet non seulement sur ces employés mais aussi sur leur famille surtout les enfants. L’école étant fermée, nombre de ces employés n’ont personne pour garder leurs enfants, les guider dans leurs études.

Que pensez-vous du rappel du personnel soignant “on leave” et l’annulation de tous les congés en cette situation d’urgence du Covid-19 ?
Un employé a ses raisons pour prendre des congés. Du reste, c’est son droit. Chaque employé a droit à des congés. Maintenant qu’on le rappelle, il faut tenir compte que l’employé avait déjà prévu des choses qui seront bouleversées. La coopération de tout un chacun est importante, certes, pour que le système de santé fonctionne à la satisfaction du public.

Face à un manque de personnel, à un nombre croissant de patients de Covid-19 et de décès chaque jour, et à la colère des proches de victimes du Covid-19, les soignants travaillent aux dépens de leur propre santé et de celle de leurs proches. Il arrive que les ambulanciers soient en retard. Il y a un manque d’ambulance et de chauffeur. Les chauffeurs partis à la retraite n’ont pas été remplacés non plus. Tout le personnel est là pour contribuer dans un moment difficile.

Nous ne sommes pas contre ce rappel. Nous sommes là en tant que fonctionnaires responsables pour un meilleur système de santé. On ne va pas faire de blame game pour dire si c’est le ministère le responsable ou autre. C’est le moment d’oublier nos différends, de mettre la main ensemble à la pâte, que ce soit le personnel soignant, les membres du public, les politiciens de tous bords. Mais si on rappelle ces employés, cela montre qu’il est absolument nécessaire de recruter.

Autres solutions ?
Il faut faire appel aux médecins du privé pour aider dans les hôpitaux. Il y a des cliniques payantes. Certaines peuvent recevoir des patients du Covid-19. Ce sont ceux qui ont plus de moyens qui y iront. Il y aura donc deux systèmes de santé dans le pays. Il faudrait que tous aient les mêmes droits, des soins égaux puisque Maurice est un Etat providence. Il doit y avoir une collaboration public/privé pour que les cliniques mettent leurs infrastructures et leur personnel à la disposition du gouvernement contre paiement par le gouvernement. Ainsi, n’importe qui, dépendant de la région où il habite, peut se rendre soit dans un hôpital tout près ou une clinique. Le service doit être gratuit. Il faut revoir le système temporairement.

De plus, il faut une distribution équitable du personnel dans les hôpitaux. Par exemple, actuellement, dans les centres de vaccination, des infirmiers sont en train de remplir des fiches. On aurait pu les poster dans les hôpitaux plutôt qui sont débordés actuellement.


NARENDRANATH GOPEE (SYNDICALISTE) : « Chagrinant que la Santé n’ait pas la considération voulue pour eux »

Demain, 26 novembre, sera célébrée la Journée mondiale des aides-soignants. Leur métier étant souvent décrit comme une profession invisible, les Health Care Assistants, comme ils sont appelés à Maurice, déplorent souvent un manque de reconnaissance malgré leur proximité avec les malades. Votre regard sur cette profession ?
Il est chagrinant de voir qu’aujourd’hui, en 2021, alors que le pays est secoué par le Covid-19 et le variant Delta, le ministère de la Santé n’ait pas la considération qu’il faudrait pour les aides-soignants alors qu’ils abattent un travail très important et représentent un maillon clé dans la chaîne du système de la santé. Ce sont ces HCA qui s’occupent des malades dans un hôpital et comme on le sait, ce n’est pas facile de s’occuper d’un malade. Cela demande beaucoup de patience, de la considération pour répondre aux attentes de ces patients.
Malheureusement, cela ne concerne pas que les HCA mais aussi les autres grades comme les infirmiers ou encore ceux procédant au nettoyage des hôpitaux. Ils sont tous aussi importants. On ne peut reconnaître que certains maillons d’une chaîne et ne pas reconnaître la contribution des autres en une période aussi difficile.

Même s’ils travaillent sous les infirmiers, on peut dire que leurs tâches ne sont pas moins essentielles à l’hôpital, n’est-ce pas ?
Nous avons vu les HCA à l’œuvre dans les hôpitaux. C’est un travail merveilleux qu’ils effectuent. Ce travail n’est pas à la portée de tous. Ce ne sont que des personnes qui sont nées avec des qualités que nécessite ce métier qui peuvent le faire ! C’est une vocation que le ministère aurait dû reconnaître à sa juste valeur. En toute raison, je trouve que les HCA se plaignent qu’ils n’aient pas suffisamment de considération, qu’ils soient confrontés à une pénurie de personnel. Fort de toute la patience dont ils font preuve envers les patients, ils ne méritent pas cette absence de reconnaissance.

Que faudrait-il faire pour que des jeunes ne se détournent pas de cette profession ?
Si aujourd’hui, nos jeunes ne sont pas intéressés d’embrasser des métiers comme HCA ou même Lab Technicians, c’est que le ministère n’a su vendre ses produits. C’est qu’on considère les HCA comme des robots à tout faire. Surtout, en ce moment, où il y a un cruel manque de personnel infirmier, et où la demande s’accroît avec la crise sanitaire. C’est sûr que les jeunes ne s’y intéresseront pas.

Comment se portent les choses depuis le Covid-19 ? Avez-vous le sentiment que les professionnels de santé ont été remis à l’honneur et davantage reconnus ?
Ce sont surtout les médecins qui ont été reconnus pour leur travail. Il est vrai qu’il ne faut pas qu’on néglige nos médecins non plus car ils ont apporté une contribution extraordinaire durant cette période. Je pense donc qu’on les a reconnus à juste titre car on sait les risques qu’ils ont pris et qu’ils prennent toujours.

À part les médecins, il y a tout ceux qui travaillent dans l’ombre…
Tout à fait. C’est pourquoi je dis que dans la chaîne de santé, il faut mettre tout le personnel au même niveau dans un contexte pareil. Chacun, il est vrai, a ses responsabilités propres. Par exemple, si un HCA n’a pas prodigué les soins d’hygiène au malade, le médecin ne pourra pas examiner ce dernier. La nature de la tâche de chacun est différente mais la reconnaissance devrait être la même.

Que pensez-vous du rappel du personnel “on leave” et l’annulation de tous les congés en cette situation d’urgence du Covid-19 ?
C’est à se demander si les décisions ne sont pas prises par des incompétents. N’a-t-on pas su prévoir qu’avec une telle tendance au niveau de la crise sanitaire, on aurait besoin de davantage de personnel ? Alors qu’une bonne partie du personnel doit s’isoler… Ce n’est que maintenant qu’on réalise qu’il y a un manque de personnel ! Tout cela aurait dû être prévu.

Voilà ce qui se passe quand des personnes qui ne sont pas à la hauteur prennent des décisions. C’est pourquoi on entend souvent des personnes maltraiter le secteur de la santé. Ce que nous voulons savoir maintenant, c’est quelles incentives le gouvernement donnera-t-il à tout ce personnel qu’il rappelle. En effet, ce ne sont pas que les médecins qu’on rappelle mais tous les grades confondus. Ce faisant, le ministère de la Santé avoue implicitement l’importance de tout ce personnel.

Maintenant, s’il reconnaît son importance, il doit venir dire ce que ces employés auront en retour. Quand vous rappelez un employé qui était en congé, ce dernier a des plans, des projets… Il faut pouvoir le compenser.

Cette situation d’urgence ne justifie-t-elle pas ce rappel ?
Le contexte peut justifier mais là où ce n’est pas justifié, c’est qu’il n’y a pas eu un planning, surtout dans un secteur d’urgence. S’il y avait un bon planning et qu’en dépit, il y avait un manque de personnel, alors oui, pas de problème. Mais, en l’absence de planning, il y a la panique qui fait qu’on doit rappeler tout le personnel.

En conclusion…
Je demeure solidaire avec tout le personnel de santé qui travaille jour et nuit et qui se donne corps et âme. Je leur demande de donner le meilleur d’eux-mêmes pour que demain le gouvernement ne dise pas qu’on avait besoin d’eux et qu’ils n’ont pas aidé. Qu’ils laissent le gouvernement reconnaître leur importance aujourd’hui !


RAVIN SEETOHUL (AIDE-SOIGNANT) : « L’aide-soignant est bien plus près du patient »

Ce vendredi, 26 novembre sera célébrée la Journée mondiale des aides-soignants. Leur métier étant souvent décrit comme une profession invisible, les Health Care Assistants, comme ils sont appelés à Maurice, parlent de manque de reconnaissance malgré leur proximité avec les malades…

Cette journée nous permet de réfléchir aux accomplissements et aux lacunes à combler. Les HCA travaillent en équipe avec les infirmiers. Mais il y a un manque de reconnaissance car tout le travail abattu par les HCA est éclipsé par les infirmiers. Le HCA prodigue des soins primaires et un soutien psychologique aux patients, ce qui est très important. On peut dire que le HCA est bien plus près du patient en comparaison avec l’infirmier. Ce dernier a d’autres tâches. Le premier contact avec les patients, c’est le HCA qui l’a. Le problème, c’est que le HCA n’est pas reconnu comme un grade de nursing.

D’une part, le HCA qui est appelé à exécuter des tâches d’infirmier n’est pas reconnu pour un grade d’infirmier. On les a juste rattachés au grade d’infirmier, d’où émane le problème. Il y a un transfert de responsabilités relevant des infirmiers vers les HCA. Ils ne peuvent même pas rapporter quand ils sont appelés à faire des tâches qui ne sont pas dans leur scheme of duty car les plaintes sont adressées au département des infirmiers…

Comment se portent les choses depuis le Covid-19 ? Avez-vous le sentiment que les professionnels de santé ont été remis à l’honneur et davantage reconnus ?
La situation est devenue encore plus compliquée car le volume de travail a augmenté alors qu’il y a un manque de personnel. Quant à savoir si on a été remis à l’honneur, on utilise souvent les mots “National Hero”. Or, cela aurait dû se traduire dans la pratique.
Prenons la HCA qui est décédée du Covid-19 presque dans l’anonymat. On aurait dû honorer un soldat qui est tombé pour un travail accompli pour le pays. L’État aurait dû rendre hommage à la famille et reconnaître la contribution de la HCA pour le pays car elle est tombée sur les fronts. Quand une famille est en détresse, elle a besoin de soutien financier. Il existe un Covid Relief Fund pour de telles situations. Il y aurait dû y avoir une reconnaissance à titre posthume car on peut dire que ce sont des personnes qui sont allées à la guerre. Ce n’est pas seulement le 12 mars qu’on doit décorer des gens. Au moins la famille aurait-elle pu être réconfortée en sachant que son enfant a beaucoup fait pour le pays avant de décéder.

Or, il n’y a rien eu. Il ne faut pas utiliser le terme héros national si on ne peut traduire dans la pratique… Nous n’approuvons pas la manière dont on traite non seulement les HCA, mais le personnel soignant en général car nous sommes hautement exposés aux risques du virus. Ni le ministère ni l’Etat ne leur accordent la reconnaissance qu’ils méritent. Au moins, aurait-on pu leur accorder une risk allowance.

Sans les HCA, le système de santé ne serait pas pareil ?
Définitivement, sans les HCA, le système serait complètement à genoux actuellement ! On est à 1 200 environ répartis dans les divers hôpitaux et centres de santé. Il est donc très important de reconnaître le travail effectué par le personnel hospitalier qui se sacrifie pour le pays.

Que faut-il faire pour revaloriser le métier et attirer des jeunes ?
C’est vrai qu’avec le Covid-19, les jeunes sont réticents. En termes de salaire, quand on compare Maurice avant le Covid-19 et les autres pays, il y a un monde de différence. Un HCA est un skilled labour avec au minimum un SC ou HSC. Le salaire de base commence à partir de Rs 17 000 environ alors qu’un employé sans SC débute avec un salaire minimum de Rs 10 000. Pour nous, le salaire est important.

Par ailleurs, il faut une risk allowance. Il faut assurer que le personnel a un suivi médical. C’est une contradiction totale quand le personnel hospitalier n’a pas de suivi médical alors qu’il doit retourner au plus vite dans le service vu le manque de personnel. S’il est soigné au plus vite, il pourra retourner dans le service et apporter des soins aux patients au plus vite.

On a déjà demandé des salles de gym pour que l’on puisse se garder en forme. Il faut des cours de yoga et de méditation pour ces soignants car après avoir travaillé de longues heures, ils ne peuvent sortir et il faut des moyens pour les garder en bonne santé. Il faut des formations plus poussées comme une License Practice Nurse pour pallier le manque de personnel.

Que pensez-vous du rappel du personnel “on leave” et l’annulation de tous les congés en cette situation d’urgence du Covid-19 ?
Pourquoi sommes-nous dans cette situation d’urgence ? Parce qu’il n’y a pas eu une bonne planification. Et le ministère ne fait que confirmer une pénurie considérable de personnel en rappelant les employés on leave. Au cas contraire, ces employés auraient pu profiter de leurs congés. C’est un droit, c’est un dû garanti par les droits du travail. C’est un paradoxe : le ministère nie un manque de personnel et de l’autre côté, il rappelle les employés en congé.

Un appel à lancer…
Le ministère a un rôle très important : assurer un encadrement aux soignants qui se donnent corps et âme pour accomplir leur travail pour le bien-être de la population. Faute d’encadrement et de motivation, se sentant délaissés par le système, ils ne sont pas en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes. Souvent, on blâme le petit travailleur mais c’est le système en haut qui ne fonctionne pas correctement.

Automatiquement, les effets se font ressentir au bas. Le ministère aurait dû avoir des consultations régulières avec les syndicats. Or, il n’y a quasiment pas eu de consultation depuis plus de deux ans, ce qui fait qu’on n’arrive pas à résoudre correctement des problèmes.

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