JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION : Le futur de l’agriculture se trouve en Afrique

La Journée mondiale de l’alimentation sera célébrée demain, mercredi 16 octobre. Le thème choisi cette année par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) : « Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition. » Nuradin Osman, Directeur de l’AGCO pour la région africaine et le Moyen Orient, qui était récemment à Maurice dans le cadre des 60 ans de présence de Massey Fergusson dans l’île, estime qu’il est important de promouvoir le dialogue international afin d’encourager les entreprises du monde entier à investir dans le futur de l’Afrique.
La sécurité alimentaire est devenue cause de préoccupation pour les organisations internationales dont la FAO car il est estimé que la population mondiale atteindra les 9 milliards d’ici 2050. Le défi pour les prochaines décennies sera donc de trouver des solutions pour pallier aux éventuelles pénuries alimentaires. L’agriculture mondiale, selon un rapport de la FAO, devra augmenter sa production de 70 % pour nourrir les 9 milliards d’habitants.
La question de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la sous-alimentation revient donc, comme chaque année, en haut de l’agenda international. Le groupe AGCO, fabricant de machines agricoles dont la prestigieuse marque Massey Fergusson, a voulu à sa manière sensibiliser les industriels mondiaux, les décideurs politiques et les académiciens sur la sécurité alimentaire et de la nécessité d’investir davantage dans l’agriculture en Afrique. Celle-ci organise depuis trois ans, à chaque début d’année, un sommet africain à Berlin pour discuter de ce sujet préoccupant.
« Avec la population grandissante dans le monde, la demande en nourriture notamment en protéine animale va s’accroître d’année en année. Et le défi est énorme pour l’agriculture mondiale. L’objectif du sommet organisé par l’AGCO en collaboration avec Bayer CropScience et le groupe allemand DEG est de sensibiliser les décideurs politiques, les industriels mondiaux et les académiciens aux besoins du continent africain et de discuter des défis de l’agriculture compte tenu du problème de l’approvisionnement alimentaire dans le monde, du déclin des terres arables et de la croissance démographique », explique Nuradin Osman, également expert en mécanisation.
Joignant la parole aux actes, le groupe AGCO a investi massivement dans la recherche et le développement de l’agriculture en Afrique. D’ailleurs, les participants au dernier sommet africain de l’AGCO sont venus tous démontrer comment la mécanisation de l’agriculture peut assurer un meilleur futur et comment l’amélioration des méthodes de culture peut accroître le rendement de manière significative.
« La mécanisation du secteur favorise une optimisation des ressources et des coûts. Les agriculteurs gagnent ainsi en termes de temps et augmentent leur productivité de manière considérable ».
Ferme type en Zambie
L’AGCO a lancé un vaste projet avec une ferme type, au coût de 12 millions de dollars, en Zambie. « Nous avons construit, dans ce contexte, une ferme sur une superficie de 158 hectares de terre, qui abritera le centre de formation. Nous avons à ce jour une centaine de famille qui y vivent déjà. L’objectif est d’arriver à convaincre les jeunes de ce pays et des pays avoisinants, peu importe leur niveau académique, que l’agriculture considérée comme une punition jusqu’ici par beaucoup d’entre eux, est un secteur prometteur, qui s’est modernisé au fil des années », indique Nuradin Osman.
L’objectif de ce centre, qui sera opérationnel en juillet 2014, est de former quelque 3 000 jeunes sur une période de trois ans. Les cours seront dispensés en collaboration avec des universités locales et internationales et seront adaptés aux niveaux d’étude des étudiants. Misent en situation réelle, ils seront initiés à la théorie et à l’agro-mécanique.
La démarche de l’AGCO va dans le sens de l’opinion de la Banque mondiale et de la FAO, pour qui l’agriculture demeure au coeur du combat contre la pauvreté. En investissant dans ce secteur, les fermiers sont ainsi capables d’augmenter leur productivité et leurs revenus. Ils génèrent par la même occasion des opportunités d’emploi et accroissent la demande pour d’autres produits et services.
Nuradin Osman affirme qu’une productivité et une efficacité accrue contribueraient à leur tour à rendre les pays africains moins dépendants des cultures importées et apporteraient ainsi une plus grande sécurité alimentaire. Contribuant par la même à l’amélioration de l’économie sur le plan régional et national.
Se référant au contexte local, le représentant de l’AGCO estime que le secteur de l’agriculture à Maurice a beaucoup évolué et qu’il est promis à un bel avenir.
Les débats sur le sujet reprendront au début de l’année prochaine, à l’occasion de la quatrième édition du sommet africain de l’AGCO à Berlin. L’édition de 2013 avait attiré, pour rappel, d’éminentes personnalités dont l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, le ministre fédéral de la Coopération économique et du développement allemand Dirk Niebel et sa collègue Ilse Aiger, ministre fédérale de l’Alimentation et de l’Agriculture entre autres. On comptait parmi les intervenants Jose Pacheco, ministre de l’Agriculture du Mozambique, Roberto Rodrigues, ancien ministre de l’Agriculture du Brésil et Omari Issa, directeur général du Fonds pour le climat d’investissement en Afrique.

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