LA CAMBUSE : La coalition “Aret Kokin Nu Laplaz” contre-attaque

Suite à l’octroi d’un Building and Land Use Permit par le conseil de district de Grand-Port au groupe Currimjee Jeewanjee pour son hôtel Le Chaland Resort à La Cambuse, la coalition Aret Kokin Nu Laplaz contre-attaque. Dans une lettre au Premier ministre, elle réclame l’institution d’une enquête sur les circonstances entourant l’octroi de 19 arpents de Defence Lands, l’arrêt de la politique de construction d’hôtels sur nos côtes et la promotion de l’écotourisme chez l’habitant.
« Il y a un scandale entourant un terrain de l’État qui a jusqu’ici échappé à votre vigilance : celui du bail de 19 arpents de Defence Lands allouées sous l’ancien gouvernement à un promoteur privé pour un projet d’hôtel à La Cambuse », écrivent les signataires de la lettre à sir Anerood Jugnauth.
La coalition Aret Kokin Nu Laplaz affirme que la gestion de la catégorie “Defence Lands” dans les terres de l’État tombe sous la responsabilité directe du Premier ministre. « Comment est-ce que le régime de Navin Ramgoolam a-t-il pu décider de prendre 19 arpents de Defence Land de la National Coast Guards au Chaland pour les donner à un promoteur privé pour son projet d’hôtel ? » se demande-t-elle. Les contestataires s’étonnent que le ministère du Logement et des Terres ait pu, le 28 mai 2012, prendre une telle décision, alors qu’elle relève des prérogatives du Premier ministre. « En outre, bien avant que le Building and Land Use Permit (BLUP) ne soit approuvé, le promoteur avait déjà commencé la construction des facilités à côté de l’hôtel Shandrani, pour y délocaliser les activités d’entraînement de la NCG. De même la nouvelle route d’accès avait déjà été construite pour un hôtel qui n’avait pas encore obtenu son BLUP », s’indignent-ils.
Les écologistes affirment encore qu’un mois après que le Management Plan for the Blue-Bay Marine Park (commandité par le ministère de la Pêche) eut été finalisé, mais tenu secret (jusqu’ici), les promoteurs ont soumis leur Environmental Impact Assessment Report. C’était en octobre 2012. Ils soulignent que ce plan de gestion précisait spécifiquement que « if approved, this development (NdlR : projet hôtelier) could have serious consequences for coastal and marine ecosystem health ». « Le BBMP n’a jamais été pris en considération », se désolent-ils et c’est ainsi que le 23 janvier 2013, le ministère de l’Environnement a donné la EIA Licence.
Les contestataires soutiennent également que les Mauriciens perdent en outre 1,5 arpent de plage publique parce que la NCG a besoin d’un poste de surveillance. « Alors que le taux d’occupation des chambres d’hôtel est bas, soit à 58 %, nous ne comprenons pas en quoi c’est dans l’intérêt public de céder 19 arpents de Defence Land et priver les Mauriciens de 1,5 arpent de plage publique pour un autre projet hôtelier », ironisent-ils.
Eu égard à toutes ces zones d’ombre, la coalition Aret Kokin Nu Laplaz exhorte le PM à instituer une enquête pour faire la lumière sur toute cette affaire afin d’éclairer le public.
Abordant la question du développement, la coalition Aret Kokin Nu Laplaz soutient que le « vrai développement alternatif » du tourisme (alors que le taux d’occupation des hôtels est au plus bas), c’est « l’écotourisme intégré chez l’habitant », avec « beds and breakfast lodges », des gîtes et autres tables d’hôtes. « Cela rapportera des revenus aux habitants de nous villages côtiers. Tout en préservant le peu qui nous reste des côtes sauvages de la disparition à cause des grands hôtels et autres IRS, “l’écotourisme intégré chez l’habitant” sera bénéfique aux communautés côtières ainsi qu’au public en général », relève-t-elle.
Les écologistes rappellent à SAJ la promesse de l’Alliance Lepep « de mettre un terme à la braderie des Pas Géométrique et de traduire en justice ceux qui ont abusé du système ».
Selon nos renseignements, la coalition Aret Kokin Nu Laplaz se propose de loger une injonction en Cour suprême contre l’octroi de ce BLUP pour le projet hôtelier Le Chaland Resort.
Cette lettre au Premier ministre a été déposée hier. Elle est signée par des citoyens engagés, des organisations de la société civile et des fédérations syndicales.

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