À LA ROYALE, ROSE-HILL : Fumer ou pas est une liberté constitutionnelle, a déclaré Jack Bizlall

Jack Bizlall, un des fondateurs du Cannabis Legislation and Informative Movement (CLAIM), a situé la lutte pour la légalisation du cannabis dans le cadre de la promotion des libertés individuelles sous la Constitution. Dev Ramano, membre du Mouvement 1er Mai, a pour sa part argué que la déclassification du cannabis comme drogue dure est un premier pas dans cette lutte. C’était lors d’un rassemblement du Collectif 1er février organisé à la salle La Royale, Rose-Hill, dans le cadre de la fête de l’Indépendance.
« Legalizasion kanabis, li enn liberte de la personn ek enn drwa repiblikin », a argué Jack Bizlall devant une salle comble. Pour le principal animateur du Mouvement 1er Mai et membre fondateur du CLAIM, le corps humain est un « sanctuaire inviolable » sur lequel ni l’État ni personne d’autre n’a de droit. « Mo lekor li enn sanctuaire, enn lespas, enn landrwa kot personn, ni enn lot dimounn, ni enn leta na pa gagne drwa rentre ».
Et Jack Bizlall d’ajouter : « Selman bann dimounn lib ki kapav met dibout enn Repiblik. Zot bizin lib ek ego. Personn na pa gagn drwa rantre dan la liberte de ma personn. Me kan mo dir sa, mo osi dir ki mo bizin respekte la liberte de la personn des autres ! Se enn liberte ki nou viv ansam. » Dans ce contexte, l’ancien syndicaliste a affirmé qu’un adulte doit pouvoir décider en toute liberté de fumer ou de ne pas fumer. « La liberte pou fime ou pou pa fime li regard zis mwa. Li pa regard personn, ni enn lot dimounn, ni leta ». Il a affirmé que cette liberté doit pouvoir s’inscrire dans une nouvelle Constitution.
Dans ce contexte, Jack Bizlall a proposé deux actions : d’abord une pétition adressée aux parlementaires réclamant la légalisation du cannabis, puis la présence de tous ceux concernés au rassemblement du 1er Mai prochain à Beau-Bassin pour réclamer une deuxième république. « La batay pou la legalizasion se enn batay pou le drwa imin », a-t-il soutenu.
L’orateur a auparavant élaboré, entre autres, sur l’aspect médicinal, récréatif et mystique du cannabis. Il a par ailleurs dénoncé les agissements de la police qui la veille, a-t-il affirmé, a déchiré au Centre Che de Rose-Hill, les “dazibao” (affiches artisanales) qui annonçaient leur rassemblement du lendemain.
Dev Ramano, autre animateur du Mouvement 1er Mai, a lui aussi situé la lutte pour la légalisation du cannabis dans le cadre de la promotion des libertés individuelles et constitutionnelles. Il a argué que la déclassification du cannabis comme une drogue dure est un premier pas dans cette lutte. Il a aussi dénoncé « l’hypocrisie » de certains intellectuels et politiciens. « Dan salon, dan kasiet, zot kontan nisa gandia, me kan koz legalization gandia, zot dir “non” », a-t-il fustigé, tout en précisant qu’il n’est pas lui-même fumeur, mais qu’il croit dans la liberté républicaine de la personne.
Un membre de l’assistance a lui insisté sur l’aspect économique de la décriminalisation du cannabis. Le rassemblement a été suivi d’un concert.
Soulignons une impressionnante présence policière en civil et en uniforme et même un contingent de la Special Support Unit (SSU) autour de ce rassemblement.

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