La Tour Koenig : Les enfants font la fête autour du patrimoine

Des enfants venus de différentes régions de l’île étaient conviés à une journée dédiée au patrimoine national samedi au siège du Centre Nelson Mandela pour la culture africaine, à La-Tour-Koenig, dans le cadre du week-end portes ouvertes organisé par le National Heritage Fund (NHF) pour marquer la Journée des sites et des monuments nationaux, observée le 18 avril tous les ans. Ils ont ainsi eu l’occasion de découvrir et de s’adonner à de nombreuses activités en participant à des ateliers de peinture, de sculpture, de musique, de slam et de jeux d’antan.

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Les enfants ont également pu visiter La-Tour-Koenig et Lespas Lar, qui accueille, en ce moment, une exposition d’art organisée par l’association Action pour la créativité artistique et celle des dessins réalisés par Hervé Masson lors de son séjour en prison, à Beau-Bassin. « Premye fwa mo fer lapintir ek mo ledwa », confie à Le-Mauricien Kathleen, qui vient de Rivière-des-Créoles. C’est la première fois aussi que cette élève de la SSS de Souillac vient à La-Tour-Koenig pour voir ce monument classé patrimoine national, et qui a récemment connu une rénovation en deux phases, qui a permis sa conversion en galerie d’art.

Inspirée par le petit jardin adjacent, elle a sorti une belle peinture, après avoir été initiée au Finger Art , par l’artiste et enseignante d’art Daniella Eole. « Premye fwa mo tous lapintir koumsa. Li mou. » Kathleen semble avoir apprécié cette matière. « Mo ekstra kontan », poursuit-elle.

À côté, sous une autre marquise, quelques garçons, couteaux de différentes tailles en main, sculptent de la pâte à sel. Plusieurs rouleaux, prêts à être maniés, sont posés sur la table. Venant de Bambous, les quatre amis connaissent La -Tour-Koenig. « Nou ti vini pour fet Rodrig », lance l’un d’eux, occupé à découper des formes géométriques dans la pâte.
« Tu fais quoi ? », lui demande-t-on. « Des biscuits », répond-il. Ses amis pétrissent les boules de pâtes qu’ils ont entre les mains. « Une fois la farine et le sel mélangés, on en fait une pâte en y ajoutant de l’eau », explique le sculpteur Lewis Dick, également directeur et formation de l’école de sculpture de Bambous. « Ensuite, il faut bien la pétrir pour enlever toutes les bulles d’air qu’elle renferme et obtenir une pâte lisse et homogène prête à être transformée », ajoute-t-il.

Lewis Dick initie les enfants à la sculpture à partir de la pâte à sel. Certains connaissent cependant déjà la technique. Naila et Ancyllia, du centre d’éducation et de formation La-Ruche, La-Valette, en font partie. « Nounn deza fer sa avan », lancent-elles. Des cœurs et des mains pour célébrer la fête de l’indépendance en mars. Elles sont heureuses de pouvoir le faire encore une fois. « Cette fois, ce sont nos portraits, » disent-elles.

Quelques jeunes qui fréquentent l’atelier de sculpture de Bambous donnent une démonstration et invitent ceux qui le souhaitent à s’y essayer. Il est d’emblée conseillé aux débutants de choisir un morceau de bois qu’ils peuvent tenir en main, et ensuite de l’étudier avant de commencer à le tailler. Les enfants pouvaient aussi expérimenter le plaisir de modeler et de tailler du savon pour en faire des sculptures.
Des ateliers de coloriage, animés par Deepa Bauhadoor et de Ravi Beekhary, ont aussi eu la faveur des enfants. Ceux-là leur avaient proposé des dessins de La-Tour-Koenig afin d’honorer les lieux.

En outre, le groupe Abaim a introduit la jeune génération aux jeux d’antan, comme larou laryaz, soulie talon, toupi, sot lakord, voire se déplacer sur des échasses ou encore la marelle. De petites compétitions ont également ponctué cette journée.
Des ateliers d’apprentissage à la ravanne et au slam étaient également au programme. Stewel Gelson Casimir, slameur de Rodrigues, a d’ailleurs animé l’atelier de slam, qui comprenait aussi un exercice d’écriture.

Dans une déclaration, l’artiste Dev Chooramun, président de l’ACA et responsable d’art, dit sa satisfaction du déroulement de la journée. Chaque atelier, d’une durée d’environ 45 minutes, accueillait 12 enfants. Chacun a eu l’occasion de toucher à tout.
Après le succès de cette journée, le directeur du Centre Nelson Mandela pour la culture africaine, Stéphane Karghoo, a exprimé le vœu que d’autres, similaires, mais autour d’autres thèmes, soient organisées.


Visite guidée du Centre Nelson Mandela

À l’occasion du week-end du patrimoine, le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine a accueilli des visiteurs mauriciens et étrangers dans le respect du protocole sanitaire. Ceux qui s’y sont rendus ont eu l’occasion de bénéficier d’une visite guidée des lieux.

Madhusah Seeboruth et Vaishani Barah, deux étudiants de l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval, faisaient parties de ceux-là. La visite a commencé par un aperçu historique de la Tour elle-même, qui a récemment connu deux phases de restauration avant d’être reconvertie en espace d’art. Elle se poursuivait ensuite par une visite de l’exposition temporaire d’Hervé Masson et de celle que tient l’association Action pour la créativité artistique (ACA).

L’on pouvait ensuite visiter les locaux du Centre Nelson Mandela afin d’avoir un aperçu de sa mission, des recherches qu’il effectue et des travaux en cours, notamment en ce qui concerne l’histoire des Mauriciens d’ascendance africaine.


L’art célébré jusqu’au 20 mai

L’association Action pour la créativité artistique (ACA), en collaboration avec le Centre Nelson Mandela pour la culture africaine, invite les amoureux de l’art à venir visiter l’exposition en cours à La Tour Koenig, et qui se tiendra jusqu’au 20 mai. Une exposition qui accueille 33 œuvres d’artistes locaux pour célébrer la Journée internationale de l’art.
Encore une fois, pari réussi pour l’ACA, qui a pu fédérer les artistes locaux dans le cadre de cette exposition.

Après deux années consécutives, où les artistes étaient contraints de montrer leurs travaux virtuellement, ils renouent cette année avec la traditionnelle exposition en galerie. Une aubaine pour les amoureux de l’art de pouvoir découvrir et apprécier, en vrai, encore une fois, la multitude de techniques explorées par les artistes : le mix media, l’art numérique, la peinture, la sculpture, le pastel sec…

Les sujets sont divers également. Tantôt les artistes se laissent bercer par la nature – Forest at rest, Mother nature, Deep below, fruits of knowledge, Gourmet visitor ou encore, le dernier cyclone ayant visité Maurice, Batsirai – ou leurs environnements, tantôt par l’homme et la spiritualité. Chacun à sa manière explore les teintes chromatiques. Parfois pour donner corps à leurs sentiments, ou pour d’autres pour des raisons purement esthétiques.

La finesse du coup de pinceau d’Arvin Ombika et son utilisation du doré, comme pour souligner la richesse de l’humilité incarnée par Nelson Mandela face à la majesté d’un membre de la famille royale, émeuvent le visiteur. D’œuvre en œuvre, il crée son propre parcours et se laisse entraîner par la profondeur des représentations. Comme lors de sa rencontre avec Le Vivarium de Khemraj Chooramun, un travail surréaliste fascinant.

Le visiteur est aussi frappé par la dimension de certains tableaux, comme Timeless, de Nishal Purbhoo, qui, sur un canevas de 102×135 cm, donne à voir un portrait d’un grand-parent et de son petit-enfant, et qui regardent dans la même direction. Un tableau lumineux et coloré qui, loin d’incarner la liberté, recèle une force donnant une impression d’ancrage dans l’histoire de l’humanité.

Le rez-de-chaussée et le premier étage de Lespas Lar accueillent cette exposition, qui peut être vue de 9h à 15h en jour de semaine. L’entrée est gratuite.

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