Depuis plusieurs semaines, la colère gronde dans les villages du Nord. Coupures imprévues, faible pression, eau trouble : les habitants vivent au rythme des seaux et des citernes à moitié vides. Sur les réseaux sociaux, les plaintes se multiplient, traduisant une détresse quotidienne. Un paradoxe d’autant plus incompréhensible que les réservoirs du pays affichent actuellement des niveaux presque maximums.
La Central Water Authority (CWA) publie bien des communiqués évoquant des « ajustements techniques », mais la frustration grandit. Lorsque l’approvisionnement reprend, l’eau arrive sans pression, empêchant les citernes de se remplir, et parfois elle est même souillée. Les habitants s’interrogent : pourquoi leurs robinets restent-ils secs alors que l’eau est censée être disponible ?
Dans les villages du Nord , le mécontentement est général. Babita (nom fictif), habitante de la région, raconte son calvaire « Pu lav linz ouswa fer la-kwizinn, bizin atann ki delo kumans koule… ek mem sa, li zis koul mince.» Pour remplir la citerne, on transporte des seaux d’eau on fait le va et vient, faute de pression. Quand les enfants rentrent de l’école, il n’y a pas assez d’eau pour se doucher.
« J’ai appelé plusieurs fois sur le 170 de la CWA et d’autres numéros, sans succès. Comme toujours, ça sonne, mais personne de répond. Que sommes-nous censés faire ?»
À Triolet, un habitant excédé raconte avoir passé deux jours sans la moindre goutte d’eau au robinet. « Nos ministres se déplacent uniquement quand il s’agit de récolter des voix. Mais lorsque les citoyens sont en détresse, plus personne n’est là. Et pourtant, nous sommes en 2025… », lâche-t-il amèrement.
Sa famille, comme beaucoup d’autres dans la région fait face à une situation devenue intenable. Le communiqué de la CWA, diffusé tard dans la soirée du 2 septembre, annonçait une reprise de l’approvisionnement dès 9 h et l’envoi de camions-citernes. Mais le 3 septembre au matin, rien n’avait changé. « Pas une goutte d’eau, et ces camions promis, c’est du vent. »
« À chaque fois, on nous parle de filtres bouchés ou de pompes en panne. Mais on ne peut pas se contenter de solutions temporaires. Les ingénieurs doivent apporter des solutions durables, au lieu de couper l’eau à chaque problème et de rétablir l’approvisionnement sans même respecter les horaires annoncés. »
La consommation augmente de jour en jour, mais la capacité de distribution reste inchangée. Le gouvernement a promis la construction d’un barrage à Rivière des Anguilles. « Dans le Nord aussi, il faut des projets similaires », réclame cette habitant.
Il s’interroge également sur la multiplication des morcellements résidentiels, qui semblent bénéficier d’un approvisionnement régulier. « Comment se fait-il que les nouveaux morcellements résidentiels aient de l’eau en continu, alors que dans nos quartiers, il y a des coupures sans aucune annonce officielle ? », se demande-il.
Le problème techniquement résolu!
Contacté, Mamade Bundhoo, conseiller technique à la Central Water Authority (CWA), a confirmé ces problèmes. Il précise toutefois que la panne liée au remplacement des filtres a été résolue. Les travaux de maintenance ont permis de remettre en service l’unité de filtration concernée, ce qui devrait contribuer à stabiliser progressivement la distribution.
Depuis plusieurs semaines, la ligne d’ alimentation en eau subit des baisses récurrentes de pression, en moyenne trois fois par semaine. Cette situation empêche le réservoir de se remplir correctement et provoque des retards dans la distribution d’eau.
Les zones en hauteur, les points de consommation éloignés et les extrémités du réseau sont les plus touchés, avec des coupures fréquentes ou un service réduit