LECTURE : Nirmala Maruthamuthu, « Le livre papier aura toujours un plus sur le livre numérique »

« Le livre papier aura toujours un plus sur le livre numérique. Même les parents le reconnaissent. Les enfants peuvent avoir demandé des iPad mais quand ils l’utilisent, ce n’est pas pour lire », fait ressortir Nirmala Maruthamuthu, responsable de la Médiathèque Édouard Maunick, à Bell-Village. C’est ainsi qu’elle juge important que les parents abonnent leurs enfants à une bibliothèque. On aura beau dire que l’avenir des livres en papier est compromis depuis l’arrivée des tablettes tactiles et la possibilité de télécharger des livres, pour notre interlocutrice, « rien ne saurait remplacer le livre imprimé dans tous les avantages qu’il présente ».
« On dit souvent que les enfants peuvent aujourd’hui lire sur leur tablette tactile. Certains parents acceptent d’en acheter une, pensant que leur enfant pourra l’utiliser pour lire, entre autres fonctions. Mais, nombreux sont ceux qui réalisent par la suite que l’enfant ne lit pas sur la tablette. Cet outil moderne, les jeunes l’utilisent plus pour jouer ou pour aller sur Facebook. D’où l’insistance de certains parents à garder l’abonnement de leur enfant à la bibliothèque », constate la responsable de la médiathèque. Si elle dit ne pas être contre le numérique et les progrès technologiques, « la valeur et les avantages du livre papier sont tout autres ». Avec le livre papier, « l’enfant est convié à plusieurs sensations qui font partie du plaisir de la lecture. Il peut toucher le livre, l’ouvrir quand il veut, où il veut. Il peut y faire des annotations. La Médiathèque Édouard Maunick possède des livres de plus de deux cents ans qu’on garde précieusement ! Comme quoi, le papier est durable et le numérique non. La tablette doit être changée après quelque trois ans quand la batterie n’est pas complètement à plat », observe encore Nirmala Maruthamuthu. Elle se dit d’avis que « la lecture adoucit. Un enfant qui lit sur un écran a tendance à avoir une réaction impulsive vis-à-vis de ses parents ».
La responsable de la Médiathèque Édouard Maunick nous rappelle même que dans certains pays, des cures de désintoxication numérique sont organisées pour déconnecter de ce monde virtuel dont on est devenus si accros. Elle cite même une étude réalisée en France, montrant que 41 % des Français ayant accès à Internet et se connectant tous les jours ont avoué avoir des difficultés à s’en passer plus de soixante-douze heures.
Pour Nirmala Maruthamuthu, emprunter régulièrement des livres à la bibliothèque comporte beaucoup d’avantages. « L’enfant aura toujours accès à de nouveaux livres et il pourra développer son intérêt pour différents thèmes ou types de livres. Il peut se faire des amis à la médiathèque et participer à des jeux qui y sont organisés. Rien n’égale le livre imprimé ». Elle rappelle par ailleurs que sur l’écran tactile, le temps d’exposition des enfants doit être limité contrairement au livre imprimé.
C’est pour toutes ces raisons énumérées que la responsable de la Médiathèque de Bell-Village a mis sur pied un projet d’abonnement qui serait financé par des compagnies sous le CSR (voir encadré).

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