Les Agaléens bloqués à Maurice retrouveront leur île natale fin septembre

Lors de sa visite à Camp Levieux, vendredi dernier, le Premier ministre Pravind Jugnauth a été confronté à des questions pressantes de la presse sur la situation des Agaléens bloqués à Maurice depuis plusieurs semaines, voire des mois. Ce problème préoccupe grandement la communauté d’Agaléga, dont les membres viennent souvent à Maurice pour des raisons médicales et personnelles en tant que citoyens mauriciens. Ils ont récemment eu l’impression qu’une force invisible les empêchait de retourner sur leur île natale, un sentiment exacerbé par la construction d’une base militaire indienne sur l’archipel, rappelant les tragédies vécues par les Chagossiens déplacés par les autorités britanniques.

- Publicité -

Le PM a cherché à apaiser ces inquiétudes en assurant que des périodes de départ vers Agaléga étaient prévues. Cependant, sa demande insistante pour que les Agaléens fassent des réservations pour leurs voyages a suscité des débats, certains estimant que leur statut d’habitants et de natifs de l’île aurait dû leur accorder une priorité naturelle. Pravind Jugnauth a également expliqué que, jusqu’à récemment, seules les évacuations médicales étaient autorisées en raison de l’état de la piste d’atterrissage qui n’était pas prête à accueillir des vols commerciaux.

La situation des Agaléens bloqués à Maurice a atteint son paroxysme le 2 août dernier lorsque près d’une dizaine d’entre eux ont manifesté devant l’Hôtel du gouvernement, affirmant être coincés à Maurice depuis six mois. Leur message était clair : ils revendiquaient le droit de retourner chez eux à Agaléga, précisant qu’ils étaient venus à Maurice principalement pour des raisons médicales, mais qu’ils étaient bloqués en raison de l’indisponibilité du Mauritius Trochetia, le navire cargo/ passager assurant la liaison entre Maurice, Rodrigues et Agaléga.

Pas de place aux produits dangereux

Le Mauritius Trochetia a connu des problèmes d’indisponibilité, ces derniers temps, en grande partie en raison de sa mise en cale sèche au Sri Lanka pour des réparations et du carénage pendant quatre mois, une période qui a coïncidé avec une grande partie de la pandémie. Cela a eu un impact considérable sur l’approvisionnement en produits essentiels et la mobilité des habitants d’Agaléga, qui ont été confrontés à des difficultés accrues pour se rendre sur leur île.

Bien que le service passager Maurice-Rodrigues ait repris le 17 juillet dernier après plus de trois ans d’interruption, il a fallu attendre jusqu’au 7 septembre pour qu’une nouvelle traversée vers Agaléga soit programmée. Malheureusement, une dizaine d’Agaléens n’ont pu obtenir de places à bord du MV Trochetia, en partie en raison de restrictions liées à la présence de produits inflammables et de la nécessité d’accompagner du personnel médical.

Ces Agaléens bloqués à Maurice ont bénéficié du soutien de l’Association des Amis d’Agaléga, mais certains ont dû se résoudre à chercher du travail pour subvenir à leurs besoins ou partager des logements dans des conditions précaires.

Une lueur d’espoir

Heureusement, une lueur d’espoir est apparue avec l’annonce que le MV Trochetia effectuera une autre rotation vers Agaléga à la fin du mois de septembre pour le compte des contracteurs indiens d’Afcons Infrastructure, engagés dans les travaux de construction de la piste d’atterrissage et de la jetée sur l’île du Nord. Les Agaléens bloqués depuis des mois espèrent maintenant avoir la possibilité de rentrer chez eux, et ils attendent que les autorités prennent les mesures nécessaires pour faciliter leur retour.

Tout cela se déroule dans le contexte de l’inauguration imminente des nouvelles infrastructures aéroportuaires et du nouveau port d’Agaléga. Cependant, la question persistante de la base militaire indienne sur l’archipel continue de faire les gros titres dans la presse étrangère et locale, alors que les autorités mauriciennes maintiennent leur déni. Le PM a également laissé échapper un lapsus concernant la nouvelle piste d’atterrissage d’Agaléga, suggérant que cela pourrait améliorer la mobilité des Agaléens entre les deux îles.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -