Les habitants de la Cité Pitot ne veulent pas être délogés

Lors de l’avant-dernière réunion du conseil municipal, le conseiller Krit Beeharry avait déposé une motion pour «reloger» les habitants de la Cité Pitot (Curepipe) aux Casernes. Suscitant ainsi une vive réaction des conseillers MMM/MSM. Alors que Krit Beeharry, en réponse à une question d’Ananda Rajoo, avait déclaré que «ce sont les habitants eux-mêmes qui nous ont approchés», ces derniers avaient été convoqués pour assister à une réunion la veille. Réunion qui a été présidée par le maire, Mario Bienvenu, selon nos sources, et où il était question d’entamer des discussions avec les habitants sur la question. Ces derniers, contrairement à ce qu’a déclaré le conseiller rouge, ne sont pas prêts à quitter leur cité.
«Gaëtan Duval pann resi pous nou, pa Mario Bienvenu ki pou fer nou ale!», confie une habitante de la cité. Comme ses voisins, il est hors de question pour cette dernière de quitter sa maison qui, dit-elle, est l’héritage que la famille Pitot a légué à la municipalité pour des logements sociaux. La Cité Pitot compte une dizaine de familles qui y vivent depuis plusieurs dizaines d’années pour certaines. Parmi les raisons qui les poussent à vouloir rester, c’est le fait que ce quartier se situe en plein centre-ville. «Tout est à proximité», disent-elles. Mais la raison principale est qu’elles s’y sentent surtout chez elles.
Toutefois, il existe un sentiment partagé au sein de ces familles. Pour certains habitants, l’idée d’avoir un terrain à Rs 2000 aux Casernes pourrait être envisageable. Le seul bémol: le projet ne comprend rien de concret. «On nous a promis un terrain avec une maison, mais nous se savons pas à quoi nous attendre. Nous n’allons pas quitter notre maison ici (à la Cité Pitot : ndlr) pour une maison de deux pièces. Est-ce qu’elle sera aménagée avec toilettes et salle de bains? Est-ce que nous aurons une cour? Si, au moins, ils nous montraient comment seront les logements!», s’interroge une habitante. Les habitants déplorent également l’état du terrain aux Casernes: «Aucun travail n’a été fait sur ce terrain. Combien de temps cela prendra-t-il?»
Du côté des conseillers MMM/MSM, «il est clair qu’ils sont en train de cacher la vérité. J’avais dit d’ailleurs qu’il y a une forte odeur de spéculation», soutient Ananda Rajoo. Le maire étant absent du pays, il demeure injoignable.

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