Les Plaisirs Sucrés De Nate : Nathalia Pothano, l’orfèvre de la pâtisserie

Se décrivant comme une pâtissière qui veut faire découvrir sa passion grâce à ses nombreuses créations uniques, Nathalia Pothano, 23 ans, séduit. Elle surprend par sa technique, son art et surtout sa capacité à réaliser des gâteaux sous des formes les plus insolites. Après avoir été hôtesse de l’air (elle a perdu son emploi à la suite du COVID-19), elle vole aujourd’hui sur un autre créneau. Son entreprise, Les Plaisirs Sucrés de Nate, fait le bonheur de ses clients, qui ont des éclairs de gourmandise plein les yeux.

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Tout en s’activant à donner des couleurs, de la texture et de la saveur à ses gâteaux, Nathalia Pothano s’autorise un flash-back sur son parcours d’hôtesse de l’air, et sa vocation pour ce métier qui a connu des soubresauts à cause de la pandémie de COVID-19. « Tout a débuté par un challenge avec un ami. Dès que les formulaires d’embauche sont sortis, nous avons tenté notre chance, et je me suis retrouvée dans l’uniforme de MK comme hôtesse de l’air. Pour beaucoup d’entre nous, la nouvelle a eu l’effet d’une bombe. Moi, je n’étais pas surprise car la direction nous avait dit que notre contrat était arrivé à terme et n’allait pas être renouvelé, car la situation de MK était dans le rouge, même avant la pandémie. Du coup, je m’étais préparée mentalement. »

Dans le même ordre d’idées, Nathalia Pothano dira : « Être hôtesse de l’air ne veut pas dire servir et desservir des passagers dans l’avion. Au contraire, ce sont les passagers et les clients qui nous ont permis d’avoir notre salaire. Une hôtesse de l’air apprend tous les jours les rudiments du métier, passe tous les six mois des examens afin d’assurer la protection des clients durant tout un vol de 45 minutes à 14h tout en gardant le sourire. J’ai conservé de merveilleux moments grâce à Air Mauritius et je remercie la compagnie de m’avoir donné cette chance. »

Son dernier vol ayant eu lieu fin mars, Nathalia Pothano décide immédiatement après de rebondir en se consacrant à la pâtisserie pour laquelle elle s’est constitué une clientèle solide bien avant son métier d’hôtesse de l’air. Prise dans l’engrenage du chômage, elle décide d’exploiter ses talents pour devenir pâtissière. Un métier, selon elle, qui sied à tous les événements qui font partie intrinsèque de la vie.

Avec Les Plaisirs Sucrés de Nate, son entreprise, Nathalia Pothano choisit pour point d’ancrage la cuisine familiale située à Le Cornu, Sainte-Croix, avant de transformer une petite chambre de sa maison en salle de pâtisserie. Elle décide ensuite de trouver un nom accrocheur pour attirer sa clientèle, et avec la complicité de son copain, tous deux décident de l’appeler Les Plaisirs Sucrés de Nate. Évoquant ses créations, Nathalia est heureuse que trois de ses gâteaux soient très prisés par les clients. Celui fait avec de la pâte d’amande, le “Red Velvet” et l’incontournable moelleux au chocolat. Mais elle fait des gâteaux uniquement sur commande. « Je peux réaliser tout ce que le client recherche en termes de goût et de design, mais je travaille uniquement sur commande. En général, je demande un délai de quatre à cinq jours avant la livraison, car j’ai besoin de m’organiser pour les ingrédients, la préparation, la cuisson et la décoration. Je suis très méticuleuse sur la décoration du gâteau et je prends en moyenne un minimum de deux heures. Cela peut aller même jusqu’à deux jours. »

Ses best-sellers

Les best-sellers de ses créations demeurent le “Red Velvet” et ses incontournables macarons. Ses clients apprécient surtout la consistance de la pâte, son onctuosité, le goût et la légèreté. D’ailleurs, une des plus grandes joies de Nathalia Pothano provient des compliments favorables portant sur ses macarons qui, selon ses clients, sont les meilleurs sur le marché local. Elle réalise aussi des “veg cakes”. Selon Nathalia Pothano, sa clientèle se trouve dans toutes les tranches d’âge avec pour chaque personne ses préférences en termes de goûts et de design souhaité. « Je m’adapte de façon à produire quelque chose de magnifique qui plaira à tout le monde. C’est la satisfaction de mes clients qui fédère des avis positifs autour de mes produits. De ce fait, de plus en plus de personnes viennent vers moi, grâce à un système de bouche-à-oreille. »

La virtuosité avec laquelle s’applique Nathalia Pothano dans la réalisation de sa pâtisserie étonne plus d’un. Sa patience et son talent lui permettent d’atteindre le résultat désiré. Nathalia ne le cache pas, elle aime l’art, elle est fascinée par la décoration, la création et la peinture. C’est cette même passion qui l’anime lorsqu’elle prépare des gâteaux avec des décorations uniques. Elle parle du « plus fou » qu’elle a réalisé : « C’était un yacht, il m’a fallu 48 heures sans relâche pour le réaliser avec précision et doigté. Cette année, la tendance, c’est le “dril” et le “floral cake”. Quant au goût et à la saveur, cela dépend de la personne qui commande. » Dans l’immédiat, avec la troisième phase de déconfinement, Nathalia évoque le fait que plusieurs personnes se préparent pour leur mariage, ce qui signifie pour elle beaucoup de préparations concernant la pâte et la décoration des gâteaux pour combler les attentes des nouveaux mariés.

En perpétuelle innovation

En dehors de la pâtisserie, Nathalia Pothano se décrit comme une femme dynamique, joviale et amicale. À l’heure actuelle, son entreprise, Les Plaisirs Sucrés de Nate, connaît pas mal de difficultés à cause du COVID-19, notamment la hausse des prix des matières premières qui doivent être réajustés sur le coût des gâteaux. « J’ai remarqué que les gens aiment la nouveauté. Il faut innover, regarder des vidéos, créer, et surtout faire des créations uniques. C’est vrai que la pandémie a chamboulé plusieurs projets, mais ma devise est de rester accrochée. »

Nathalia a des idées plein la tête. Elle travaille sans relâche pour économiser et avoir un plus grand emplacement. « Je souhaite dans la même foulée ouvrir une petite école de pâtisserie afin de transmettre mon expérience et mon savoir-faire à d’autres qui sont tout aussi motivés à se lancer dans la pâtisserie. » Ses remerciements vont aussi à sa mère qui l’a aidée à peaufiner son art dans la maison familiale. Elle reste optimiste envers et contre tout. « Le COVID a mis à genoux des pays, des entreprises, l’économie tout en entraînant mort d’hommes. Mais il ne faut jamais baisser les bras. Mon conseil aux personnes en difficulté est de ne jamais baisser les bras. Même si vous tombez plusieurs fois, relevez-vous à chaque fois, la tête plus haut que la dernière fois. Il faut persévérer pour arriver à sortir des turbulences engendrées par le COVID. Moi, j’ai fait de la pâtisserie un métier et je ne regrette aucunement ce choix. »

Lorsque les desserts, en plus d’être savoureux, s’accordent avec le cadre de la cuisine familiale des Pothano, Nathalia ne peut que s’enorgueillir de revisiter chaque jour une belle carte, comme prise « en flagrantes délices de gourmandise ». D’ailleurs, qui ne fonderait pas devant un croulant moelleux au chocolat ou un pain à la duchesse, connu aussi comme le gâteau éclair.

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