L’industrie du mariage profondément touchée par la crise sanitaire : Oui, je le veux ! Mais où et quand ?

S’il y a un secteur qui a aussi été directement bousculé par la crise du coronavirus depuis plus d’un an, c’est bien celui du mariage. Le virus a contraint les futurs mariés à reporter ou même à annuler leur union. Faire appel à un organisateur de mariage ou autres prestataires, comme un photographe, traiteur, fleuriste, DJ est devenu inutile. Pour certaines femmes, inutile également de s’imaginer arborant une grande robe de princesse en cette période aussi précaire. Les célébrations en petit comité poussent les futures mariées à opter pour des tenues plus sobres. Et ne parlons pas de lune de miel dans un hôtel ou à l’étranger… Les uns et les autres ne sont pas à la noce en ce moment.

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Priscilla et Kevin ont abandonné leur projet initial de réunir 200 invités à leur mariage, qui était prévu pour août 2020. Les deux tourtereaux n’ont pas pu sceller leur union à cause de l’épidémie de Covid-19. Ce jeune couple quatre-bornais, déjà marié civilement, et dont la maison est en construction, est dans l’incertitude. Où et comment célébrer leur union? Quel lieu privilégier ?
Quelles tenues choisir ? Qui y seront conviés ? Réduire le nombre à 10, la capacité maximale autorisée, ou attendre le retour des beaux jours? Les questions fusent. A deux mois de ce grand jour où ils comptent se dire “Oui”, et s’unir pour la vie devant Dieu, le prêtre et leurs familles et amis respectifs, rien n’est encore sûr pour ce qui est de la date de l’événement, les d’invités, le choix des prestataires. Ils se disent s’il ne serait pas mieux de reporter une nouvelle fois la cérémonie. «Nous espérons pouvoir nous dire “oui” en présence de notre famille respective, comme le veut la tradition. Nous sommes dans le flou, nous ne savons pas trop comment affronter ces imprévus. Nous aurions souhaité un vrai mariage, pas celui avec dix invités triés sur le volet. Nous patienterons encore s’il le faut, mais nous n’allons pas renoncer à une grande fête», nous dit Priscilla, 26 ans.

Pour Basant Rai Prashant, propriétaire de la boutique Sia Designer Indian Wedding Collection & Sia Fancy Wear Collection, l’incertitude qui règne devient très contraignante. « Étant dans le domaine du marketing, notre stratégie de commercialisation a considérablement changé, car avec les conséquences de la Covid, de nombreux mariages ont été annulés, non seulement à Maurice, mais aussi en Inde où nous organisons également des marriages. A titre d’exemple, rien qu’à Mumbai, plus de 10 000 mariages ont été annulés l’année dernière. La tendance était donc déjà prévisible à Maurice. Les futurs mariés sont dans une panique constante, car beaucoup ont reporté leur mariage de 2020 à 2021. Malheureusement, cette année encore, nous avons dû faire face au confinement et à de nombreux autres cas de Covid. Leur problème est de savoir à quelle date fixer leur mariage. Ils craignent une augmentation de cas de Covid et le décret d’un autre confinement », dit-il.

«Tout est à réinventer»

Même situation pour les couturières comme Magali Potage. «La Covid a eu un effet néfaste sur mon travail. Il est complètement désorganisé. Les finances ont pris un coup sérieux. Aujourd’hui, on est dans l’incertitude totale. Tout a changé : renvoi de date, difficulté de coordonner tous les prestataires, hésitation des futurs mariés… C’est devenu un gros casse-tête», s’inquiète-t-elle.

La crise frappe aussi de plein fouet les différents prestataires. «Ceux dont les mariages ont été reportés l’année dernière ont été confrontés à un nouveau confinement. Il y a ceux qui ont perdu leur dépôt d’argent déjà régler à des propriétaires de salles de réception.
Les autres qui sont aussi concernés par ce bouleversement sont les photographes et les traiteurs. Il est également difficile de dire quand les mariages pourront avoir lieu en toute sécurité, car la Covid fait, hélas, désormais partie de notre vie et nous devons vivre, tout comme nous vivons avec la grippe saisonnière. Tout est à réinventer»,
estime Basant Rai Prashant.

Idem pour I Wed You Mauritius qui a subi les mêmes impacts de la Covid. «Les mariages ont été reportés, d’autres annulés. Aujourd’hui, la réorganisation des mariages reportés, les négociations avec les prestataires déjà réservés, dépendant de la situation de la crise. Ce qui représente un travail additionnel et une perte de temps. Les coûts imprévus pour la compagnie, les remboursements liés aux annulations et, enfin, une chute dans le nombre de réservations, nous sommes dans le flou total», déplore Rishiraj Jeetun, le directeur.

Le micro-mariage, la nouvelle tendance ?

Si certains, comme Kevin et sa dulcinée, ont dû décaler la date de leur mariage, d’autres ont tenu à le célébrer le jour prévu par une petite fête. Une fête réservée aux plus intimes, où le port du masque reste indispensable. Selon les organisateurs, la tendance est aujourd’hui au micro-mariage. «Nous proposons à nos clients un nouveau concept: le micro-mariage ou mariage à nombre réduit d’invités. D’ailleurs, nous en avons célébré un le week-end dernier. Pour ceux qui veulent se marier en 2022, nous encourageons le micro-mariage, qui est parfaitement adapté en ces temps de restriction sanitaire», explique Rishiraj Jeetun.

Quant à Basant Rai Prashant, propriétaire de la boutique spécialisée en tenues de mariés orientales, «the problem is about the regulation of 10 persons allowed. As we know in Mauritius it’s always a big party for the family specially extended families. I personally think that the culture of partying with family and friends on the reception day or just after the marriage will be a hindrance for micro marriages. With big budgets sometimes allocated to the reception party the idea is to have as many guests as the newly weds want. I find it very difficult for mini marriages to take place. So a marriage of 10 persons is not attractive thus better cancel and wait. As per the say of one of my customers “Nou atane nou guetter. Si bizin change date nou pou changer. Mais 10 dimoune dan marriage pa possible. It says it all», dit-il.

Il fait aussi renoncer à un mariage dans un lieu de culte (qui reste fermé jusqu’à nouvel ordre) et s’unir en présence d’un officier de l’état civil et une dizaine de membres de la famille pour un marriage civil. De ce fait, les robes de princesse ou les somptueux saris sont-ils encore au programme? Les futurs mariés optent-ils pour des tenues plus sobres ou de location ?

Si pour Magali Potage, la location des robes n’est pas d’actualité à Maurice, en revanche, pour Basant Rai Prashant, «avec la baisse du pouvoir d’achat, il y aura sûrement un moment où la location d’une tenue de mariée deviendra une réalité. But the demand for this service is not very clear. Firstly brides and grooms in Mauritius love to wear new clothes for their wedding as it’s down to their family’s culture and values. Better buy cheap ones but new outfits than renting outfits worn already», dit-il.

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