LIVRES – « FENÊTRES OUVERTES SUR LA PRISON MAURICIENNE » DE JEAN BRUNEAU : Testament de cinq ans à la tête de la prison

Fort de ces cinq dernières années durant lesquelles il a occupé le poste stratégique de Commissaire des Prisons (CP), Jean Bruneau, qui tire bientôt sa révérence pour tenter d’autres aventures, a présenté ce jeudi 17 son deuxième ouvrage, « Fenêtres ouvertes sur la prison mauricienne ». Le lancement a été un pur moment d’émotions, en présence de la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, les proches et membres de la famille de Jean Bruneau?; ainsi que ses collaborateurs et collègues de la prison, et des amis.
« Livre exceptionnel »?; « remarquable ouvrage »?; « historien du système carcéral »… tels ont été les qualificatifs utilisés par Ameenah Gurib-Fakim pour exprimer ses sentiments à avoir parcouru « Fenêtres ouvertes sur la prison mauricienne ». Le principal concerné, en l’occurrence, Jean Bruneau, a passé au moins 90 minutes, jeudi après-midi, à la Prison Training School, à Beau-Bassin, à dédicacer son deuxième ouvrage, à des amis, des collègues, des proches et parents qui composaient l’assistance. Cela en étant attentif à offrir un petit mot personnel à chacun. Ému et au bord des larmes, le Commissaire des Prisons (CP), en costume, et non en uniforme, une fois n’est pas coutume, se faisait violence d’accepter les louanges et les félicitations de ceux et celles qui évoquaient son deuxième livre. Humble et effacé de nature, préférant nettement la discrétion et la sobriété, Jean Bruneau s’est retrouvé catapulté en première ligne, non pas pour contenir des dérapages ou une éventuelle émeute, mais bien pour entendre dire tout le bien que pense une foule de personnes, et non des moindres, de lui?!
La présidente de la République n’a pas manqué de souligner « l’honnêteté intellectuelle » dont a su faire preuve Jean Bruneau, devant concilier son poste de Commissaire des Prisons et sa passion pour l’humain, lors de la rédaction de son ouvrage. « L’on peut imaginer la difficulté éprouvée par l’écrivain relativement à la subjectivité de son sujet et son traitement : doit-on éprouver de la sympathie envers ces détenus ou du dégoût ? Difficile, en effet, de trouver le juste milieu quand on est à la fois CP et écrivain », devait déclarer Ameenah Gurib-Fakim. D’autant, il convient de le rappeler, qu’avant d’occuper la plus haute fonction dans l’univers carcéral, l’homme a un solide parcours de 43 ans au sein de la police. Force disciplinaire, dont il a gravi les échelons jusqu’au poste d’assistant commissaire de police et au sein de laquelle il a décroché plusieurs médailles de bravoure… Alors entre gendarme et garde prison, pour Jean Bruneau, le cheminement a été d’un extrême à l’autre.
« Être sévère ou faire preuve d’humanisme ?» , devait encore faire ressortir la présidente de la République, en évoquant l’ouvrage du CP. « Jean Bruneau a eu à faire face à la dureté de cette épreuve. Que penser des détenus quand on a voué sa vie à traquer ceux qui défient les lois ? Doit-on les rejeter ou les considérer comme une menace pour la société ? » Cependant, estime Ameenah Gurib-Fakim, « Jean Bruneau a su rendre justice aux hommes et femmes qui composent la population carcérale. Il nous donne, à travers les chapitres contenus dans son ouvrage, une véritable leçon d’humanité. »
« Fenêtres ouvertes sur la prison mauricienne » se décline en un double document : une face contient la version française, signée Jean Bruneau, et l’autre, la version anglaise, traduction assurée par Dev Virahsawmy?; linguiste, poète, écrivain et politicien qui anime, par ailleurs, des ateliers d’alphabétisation dans les prisons. 183 pages sur lesquelles s’étendent plusieurs chapitres contenant à la fois des informations très utiles, voire inconnues. Le deuxième ouvrage de Jean Bruneau fait surtout la part belle aux histoires des quelques hommes et femmes ayant marqué l’univers carcéral mauricien. Il contient de même des pages spéciales de l’histoire de la prison mauricienne également. Imprimé par Caractères Ltd, contenant une foule de photos signées Bouck Pillay Vythilingum et arborant une couverture signée Cyril Palan de l’agence Logos, le document de Jean Bruneau est disponible en librairie à Rs 400.
 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -