MACONDÉ—RISQUES D’ÉBOULEMENTS: Les habitants devront encore patienter

La route de Macondé, au centre de l’actualité depuis la chute d’un rocher d’environ 50 tonnes le samedi 26 avril, restera bel et bien fermée pour encore un bon bout de temps. Le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo a donné la confirmation, lors d’un point de presse hier après-midi, que des travaux d’agrandissement de la route du côté de la mer, soit depuis le “viewpoint” jusqu’à Baie-du-Cap – sur une distance de près de 250 mètres –, seront enclenchés. À ce stade, on avance que cette extension coûtera environ Rs 65 millions, sans pour autant faire état d’une date butoir pour la livraison du projet. Le ministre des Collectivités locales Hervé Aimée a néanmoins fait preuve d’un grand optimisme en déclarant qu’une partie de ces 250 mètres sera complétée dans dix jours en vue de rétablir partiellement la circulation routière.
D’entrée de jeu, au cours de cet exercice médiatique, le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques Anil Bachoo – entouré de son collègue Hervé Aimée, de hauts gradés de la force policière et des “tops consultants” de son ministère – a fait comprendre que les rapports des experts réunionnais, de la Special Mobile Force, de la Japan International Cooperation Agency et de la Road Development Authority sont unanimes à reconnaître que la route de Macondé doit être fermée à la circulation en attendant des actions concrètes. Ainsi, la solution retenue par le gouvernement est l’élargissement du tronçon sur une distance de 250 mètres depuis le “viewpoint” en direction de Baie-du-Cap.
Le ministre des Infrastructures publiques et celui des Collectivités locales ont émis des souhaits pour que ces travaux, estimés à environ Rs 65 millions, soient complétés le plus rapidement possible, tout en prenant le soin de ne pas s’aventurer à commenter la durée exacte des travaux. En contrepartie, le ministre Aimée a avancé qu’une partie de cette extension, soit une distance de 50 mètres, sera réalisée dans environ dix jours. « S’il plaît à Dieu, avan dix zour nou pou reussi fer enn parti pou kapav largue temporairement ban transport », a affirmé le ministre des Collectivités locales. Cependant, les sources approchées au ministère des Infrastructures publiques s’accordent à dire que l’extension de cette route sur une cinquantaine de mètres sera difficilement réalisable, voire impossible, dans les dix jours à venir.
D’autre part, des travaux seront également en cours pour purger des rochers instables, susceptibles de tomber sur la route de Macondé. Pour cette opération des plus délicates, le gouvernement devra néanmoins dénicher un entrepreneur étranger, spécialisé dans ce domaine. « Nou finn deza koumens procedir pou rekrute enn contracter etranze ki specialise dan sa domaine la, se a dir kouma pou tir sa bann ross la. Dici semaine prochaine nou pe award contrat pou enleve bann ross instable. Mo espere nou pou reussi fer li à temps. Mo fer appel a tou bann usager de la route de sa rezion la pou gagne enkor impe patience et mo krwar nou pou ale bien bien vite », a déclaré le ministre Bachoo.
Avec cet axe névralgique sur la côte Sud-Ouest, qui restera fermée pendant un bon bout de temps encore, d’importants moyens sont déployés pour rehausser la sécurité dans les lacets de Chamarel, soit la seule route pouvant relier Baie-du-Cap au Morne. En effet, l’installation imminente d’un feu de signalisation est annoncée à un certain niveau de la route où des fissures ont été relevées. Le système de “trafic lights” devra entrer en jeu compte tenu qu’un couloir, présenté comme dangereux, sera fermé à la circulation. Cependant, des habitués de la région affirment que ce genre de fissures a été également constaté sur plusieurs autres parties de cette route.
Un mois exactement après la fermeture de la route de Macondé, la colère s’accentue du côté des habitants de la région, qui devront inévitablement faire encore plus preuve de patience avec ces travaux qui démarreront. « Le sentiment général sur le terrain est que la frustration et le mécontentement demeurent, même si le gouvernement semble avoir trouvé des solutions. Se enn bann travay ki ti bizin fer depi lontan. Les autorités ont pris trop de temps pour réagir et entreprendre des actions concrètes. Et maintenant, on demande aux habitants de prendre leur mal en patience… », déclare la députée Josique Radegonde au Mauricien, avant de confirmer qu’une manifestation est prévue cet après-midi dans la région.

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