Le devoir de mémoire. Linion Pep Morisien (LPM) et le Rassemblement mauricien (RM) étaient, hier, midi, sur le campus de l’université de Maurice pour dialoguer avec les jeunes sur l’avenir du pays, tout en rappelant qu’il y a 48 ans, le 20 mai 1975 des jeunes comme eux manifestaient pour changer le système. Si les membres des deux partis ont été sommés peu de temps après leur arrivée de quitter les lieux par un préposé de l’université de Maurice, Nando Bodha et Dev Sunnassy ont eu le temps de discuter avec quelques jeunes présents. Une première rencontre, enrichissante selon ces derniers.
« Nous avons voulu conscientiser la nouvelle génération de leaders de demain. Je le pense, et Rama Valayden aussi l’a dit, que nous nous partons, mais que nous avons deux devoirs : premièrement, amener le changement en profondeur, soit le changement de système et deuxièmement, laisser une nouvelle génération de leaders monter. C’est notre devoir. C’est pour cela, qu’on a choisi de venir à l’université, qui est un peu la pépinière des jeunes leaders de demain et on célèbre en même temps 1975. Le symbolisme est extraordinaire, avec les grands mouvements des années 70, que ce soit à Maurice ou ailleurs, avec mai 1968 en France, mai 1975 à Maurice. Et c’est ce qui entraîne de grandes réformes », a déclaré Nando Bodha. Il a ainsi réitéré son souhait et celui du parti de réformer en profondeur de l’éducation et de la formation, avec la nouvelle génération. Il a, par ailleurs, ajouté qu’il est « l’heure de mettre un candidat de moins de 20 ans aux prochaines élections législatives ».
« Notre visite aujourd’hui est symbolique. D’ailleurs, l’université de Maurice est la première université à Maurice qui a formé de nombreuses personnes au pouvoir, que ce soit dans le secteur public ou privé. Ce qui était important c’était d’écouter les jeunes. On a rencontré certains qui disent qu’ils veulent rester à Maurice, mais ils veulent voir plus d’opportunités et avoir un travail en fonction de leur mérite », a pour sa part soutenu Dev Sunnassy de LPM. Il a également participé à une réunion avec la commission économique pour parler de l’importance de créer des High-Value Jobs. « Il est aussi important d’écouter les jeunes, de comprendre pourquoi ils entreprennent telle ou telle étude. Il faut écouter les jeunes pour améliorer notre programme. Les politiciens ne savent pas tout », ajoute-t-il.
S’agissant du devoir de mémoire pour ce qui est de la grève estudiantine de mai 1975 pour l’éducation gratuite dans le pays, les deux politiciens ont souligné l’intérêt porté par les jeunes rencontrés. « L’histoire interpelle toujours, et quand on leur dit qu’avant eux, d’autres comme eux assis à la même place ont fait l’histoire, ils se rendent compte qu’eux aussi ont un rôle à jouer pour leur avenir », dit Nando Bodha.
En effet, la présence de LPM et du RM a attiré quelques jeunes curieux, dont Roy Gungabissoon (21 ans), accompagné de ses deux amis Bradley Rambhojun et Lorna Bodha. « La grève en mai 1975 était très effective pour nous les jeunes aujourd’hui, car l’on sait tous que de nos jours la vie est chère et cela en valait la peine pour nos parents et grands-parents de manifester pour cette cause. Je pense que l’on devrait avoir plus de rencontres de ce genre pour raconter le passé aux jeunes, pour leur montrer que tout ce que nous avons aujourd’hui est le fruit du combat des générations passées et cela est très important », confie-t-il.
Pour K. Bajnathsingh étudiante en Marine Sciences et ses camarades de classe, ce type de rencontre devrait se faire plus souvent pour ouvrir le dialogue de manière décomplexée entre politiciens et jeunes, même si elle regrette que Maurice traîne encore des pieds dans le domaine de la recherche.